Quand Mercedes s'efforçait de ne pas trop dominer la F1

Pour diverses raisons, Mercedes ne voulait pas écraser la concurrence lors de la saison 2014…

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Photo de: Steven Tee / Motorsport Images

Dix-huit pole positions et seize victoires en dix-neuf Grands Prix : les chiffres de Mercedes lors de la première saison de l'ère turbo hybride, en 2014, donnent le tournis. Et pourtant, la marque à l'étoile a fait de son mieux pour ne pas trop dominer la Formule 1, lors de cette campagne où Lewis Hamilton a battu son coéquipier Nico Rosberg pour le titre dans la dernière course.

"Je pense que lorsque nous sommes arrivés au premier test, et certainement au second, il est devenu plus clair que d'autres étaient dans le désarroi et le désespoir – je ne citerai pas de noms – et que nous étions en raisonnablement bonne forme", se remémore Paddy Lowe, ancien directeur technique Mercedes, dans le podcast Beyond The Grid. "Puis nous avons apporté une autre évolution aux essais de Bahreïn, c'était littéralement un bonus soudain de sept ou huit dixièmes de seconde en matière de puissance. C'était une journée énorme. Nous savions à ce stade nous trouver dans une situation assez exceptionnelle."

Une question étonnante s'est alors posée chez Mercedes… "C'était enthousiasmant, mais vous savez, il y avait d'autres sources de stress", souligne Lowe. "Imaginez la scène, il y a Toto [Wolff, directeur d'équipe] et le conseil d'administration de Daimler qui sont inquiets des conséquences politiques négatives d'avoir l'air trop bon. Il y avait aussi des raisons matérielles, car la politique de l'époque – on avait Bernie qui disait partout que c'était un cauchemar, que ces moteurs étaient horribles."

"La théorie était que si Mercedes avait l'air bon à un point ridicule, quelque chose serait fait à ce sujet." Une modification du règlement, par exemple ? "Ouais, quelque chose. Il y avait donc beaucoup de tensions autour du plus étrange des sujets : à quel point avoir l'air bon !"

"Donc, j'étais sur le muret des stands. En qualifications, nous n'augmentions jamais la puissance pour la Q1 ou la Q2. Le moteur était utilisé au ralenti, en quelque sorte. Mais n'oublions pas que c'était aussi une bonne voiture, ce n'était pas que le moteur. Nous avions une aérodynamique géniale, meilleure que quiconque en fait ; nous l'évaluions en corrigeant le facteur moteur de toutes nos données, et cette voiture était meilleure que n'importe quelle autre, en dehors du moteur."

"Le débat était alors : à quel point augmenter la puissance du moteur pour la Q3 ? Toto me disait à l'oreille 'c'est trop, c'est trop', et je me disais 'ouais, mais si on ne fait pas la pole, on va passer pour une belle bande de couillons' ! C'était sympa comme discussion ! Et ça a duré assez longtemps, pendant la majeure partie de 2014 : ce moteur n'avait jamais la puissance maximale en qualifications."

Red Bull est ainsi passé très près de la pole position à plusieurs reprises avec une unité de puissance Renault en difficulté, tandis qu'à d'autres moments l'écart dépassait la seconde. L'écurie Williams propulsée par Mercedes a par ailleurs connu sa meilleure saison des quinze dernières années avec le doublé de Felipe Massa et Valtteri Bottas en qualifications au Red Bull Ring et les neuf podiums signés par les deux hommes.

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