Todt : Le format actuel des Qualifs Sprint n'a "aucun sens"
Après une deuxième représentation moins réussie, les Qualifications Sprint ont été critiquées par plusieurs voix dans le paddock, dont celle de Jean Todt, président de la FIA.
Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images
Inchangée depuis 15 ans, l'épreuve définissant la grille de départ d'un Grand Prix de Formule 1 a été partiellement modifiée cette année. Un format de Qualifications Sprint (une course de 100 kilomètres) a été mis en place aux Grands Prix de Grande-Bretagne et d'Italie, et devrait refaire une ultime apparition au Grand Prix du Brésil, en fin de saison.
À Silverstone, les Qualifs Sprint ont été, dans l'ensemble, une réussite. Le plus rapide des qualifications traditionnelles et le poleman étaient deux pilotes différents, et certains ont pris des risques dans le choix des pneumatiques pour tenter d'améliorer leur position de départ. Deux mois plus tard, à Monza, l'enthousiasme était déjà beaucoup plus nuancé.
Au-delà de la pauvreté du spectacle en piste, le format même des Qualifs Sprint a fait l'objet de vives critiques. Jean Todt, président de la FIA (qui a participé à la création des Qualifs Sprint), a visé tout particulièrement la disposition des séances d'essais libres. Dans le format sprint, les EL3 sont supprimés et les EL2 sont placés le samedi, entre les qualifications et les Qualifs Sprint, sous régime de parc fermé.
Ainsi, Todt a estimé que cette ultime séance d'essais n'avait "aucun sens" car elle perturbait les fans et avait une incidence sur le spectacle en permettant aux écuries d'améliorer leur compréhension des pneus et de peaufiner leurs stratégies. "Pour le moment, ce format [sprint] me laisse un peu perplexe sur ce qui se passe entre midi et treize heures le samedi", a commenté Todt au sujet de la deuxième séance. "Ces essais libres d'une heure sont incompréhensibles pour le public et les médias. Cela n'intéresse que les équipes en recherche d'informations, sur la dégradation des pneus par exemple. Du point de vue du spectacle, cela n'a aucun sens."
L'argument de la confusion a également été avancé par Toto Wolff. Le directeur de Mercedes a ajouté qu'il existait un fort déséquilibre entre risque et récompense. "Tout d'abord, tout le monde est confus", a affirmé Wolff. "Je ne sais même pas à quelle heure se tiennent les séances. Je crois que le format [des Qualifs Sprint] actuel n'est pas idéal puisque personne ne prend un risque sérieux. Il y a peu de points en jeu et cela ne vaut pas le coup de risquer de compromettre le Grand Prix de dimanche, qui récompense les dix premiers."
Stefano Domenicali, PDG de la F1, a récemment évoqué la possibilité d'implanter le nouveau format sur le tiers des courses du calendrier 2022. Mais Todt et Wolff préfèrent quant à eux attendre la troisième édition des Qualifs Sprint, au Brésil, pour rendre leur verdict final.
"Pour l'instant, rien n'a été décidé. Nous aviserons selon le retour des expériences à Monza et à Interlagos", a conclu Todt, Wolff indiquant de son côté : "Je pense qu'il faut retenter l'expérience au Brésil pour voir si quelque chose changera. Mais c'était une expérience intéressante et, selon moi, [les Qualifs Sprint] ne sont ni chair ni poisson. Les Qualifs Sprint valaient la peine d'être essayées, je ne suis pas certain que nous devons les conserver".
Propos recueillis par Franco Nugnes et Luke Smith
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