Travailler à distance sera "incroyablement difficile" pour les teams
Les dirigeants et ingénieurs d'écuries de Formule 1 vont-ils bientôt travailler à distance lors des week-ends de Grand Prix ? C'est une possibilité déjà étudiée, mais qui ne s'annonce pas facile...

Le calendrier est de plus en plus chargé en Formule 1, et cela ne manque pas de compliquer la vie à ceux qui se rendent sur l'ensemble des Grands Prix au programme. Vingt-trois courses sont prévues pour la saison 2021, même s'il paraît déjà compliqué qu'elles aient toutes lieu, et Liberty Media (propriétaire de la F1) n'a pas caché son ambition d'atteindre 24, voire 25 épreuves à l'avenir.
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Certaines écuries organisent d'ores et déjà une rotation de leur personnel pour répondre à cette nouvelle situation, par exemple Mattia Binotto, directeur de la Scuderia Ferrari, qui a fait l'impasse sur plusieurs déplacements en fin de saison dernière lors d'une campagne particulièrement chargée (17 Grands Prix en 23 week-ends). Toto Wolff a évoqué la possibilité de faire de même en 2021.
Certains ingénieurs pourraient également mener leurs tâches respectives à l'usine, ce qu'a fait Dave Robson, directeur performance chez Williams, au Grand Prix de Turquie l'an dernier. Cependant, lors d'une course particulièrement mouvementée dans des conditions imprévisibles, l'expérience ne lui a pas particulièrement plu.
"Je peux tout faire à distance, je suis parfaitement équipé, mais c'est incroyablement difficile", analyse Robson. "On se rend compte à quel point on manque de nuance, de nombreuses conversations, et comme c'est difficile de lier les choses. Ce n'est pas facile, surtout quand les conditions sont comme [en Turquie]. Si ç'avait été un week-end simple sur le sec, je pense que cela aurait été bien plus facile, en partie car je n'aurais pas ressenti le besoin de m'impliquer et en partie car je pense que cela aurait été plus facile avec moins de choses inhabituelles dont s'inquiéter."

Toto Wolff, pour sa part, souligne que tout le monde ne peut pas se permettre de télétravailler et qu'il faudrait donc organiser un autre type de rotation, par exemple, pour les mécaniciens. "Il ne faut pas oublier que ceux qui travaillent le plus dur sont ceux qui installent les garages puis les démontent, et les mécaniciens qui font des nuits blanches si quelque chose tourne mal", rappelle le directeur de Mercedes. "Il faut se demander pendant combien de temps ce sera viable et s'il faut mettre en œuvre un système différent en ayant un deuxième équipage qui prenne le relais dans ces rôles les plus durs. C'est quelque chose que nous étudions actuellement."
Voilà en tout cas plusieurs années que les écuries développent leurs équipes d'ingénierie à distance lors des week-ends de Grand Prix, menant ainsi des discussions liées à la stratégie ou encore aux réglages, mais la F1 envisage d'y mettre un terme. Cependant, Dave Robson estime que la présence d'ingénieurs à l'usine dans ces moments-là n'est pas devenue indispensable.
"C'est possible de vivre sans. À une époque, ça n'existait pas, et l'équipe sur le terrain peut parfaitement maintenir la voiture dans la sécurité et la légalité, soit les deux choses les plus importantes. On peut donc faire sans tant que tout le monde suit les mêmes règles qu'à l'époque. Est-ce que ce serait mieux dans l'ensemble ? Je ne sais pas", conclut Robson.

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À propos de cet article
Séries | Formule 1 |
Auteur | Benjamin Vinel |
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