Interview

Robert Wickens a effectué son test en IndyCar

Le pilote de DTM Robert Wickens a eu l'occasion de piloter l'IndyCar n°5 de James Hinchcliffe cette semaine, à Sebring.

Robert Wickens et James Hinchcliffe

Robert Wickens et James Hinchcliffe

IndyCar Series

Robert Wickens, Mercedes-AMG Team HWA, Mercedes-AMG C63 DTM and Maxime Martin, BMW Team RBM, BMW M4 DTM
Press Conference: Robert Wickens, Mercedes-AMG Team HWA, Mercedes-AMG C63 DTM
Robert Wickens, Mercedes-AMG C63 DTM
James Hinchcliffe, Schmidt Peterson Motorsports Honda
James Hinchcliffe, Schmidt Peterson Motorsports Honda
James Hinchcliffe, Schmidt Peterson Motorsports Honda
Robert Wickens et James Hinchcliffe
James Hinchcliffe, Schmidt Peterson Motorsports Honda

Robert Wickens, quatrième du dernier championnat DTM (et meilleur pilote Mercedes), a une longue carrière en monoplaces derrière lui. Champion de Formule BMW USA en 2006, il a terminé deuxième en Toyota Atlantic l'année d'après, deuxième en F2 en 2009, deuxième en GP3 en 2010 et il a remporté la Formule Renault 3.5 en 2011.

Au mois de février, Wickens et son compatriote James Hinchcliffe ont mis en place un échange de baquets avec leurs équipes respectives. Hinchcliffe testera la Mercedes C63 DTM à Vallelunga le 17 mars. Ce mardi, Wickens est revenu aux sources...

Comment vous-êtes senti, de retour dans une monoplace après cinq ans de DTM ?

C'était une chouette journée. J'ai toujours beaucoup plus d'expérience en monoplace qu'en voitures de tourisme, donc ça n'a pas été trop difficile. Quand je suis allé mouler mon baquet chez Schmidt Peterson Motorsports, c'était étrange de me retrouver de nouveau dans une voiture où mes fesses sont plus basses que mes jambes, mais dès que j'ai quitté les stands pour mon tour d'installation, c'était naturel. J'étais assez surpris, je m'attendais à ce que ça soit étrange. Mais comme on dit, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas.

C'était un peu dommage de voir qu'au moment où je commençait à m'habituer, je n'avais plus le temps de rouler et il fallait remettre "Hinch" dans la voiture. Ça m'a en tout cas donné envie de piloter une IndyCar encore plus.

Combien de temps supplémentaire vous faudrait-il pour être au maximum ?

Une fois qu'on a réglé quelques problèmes de baquet, il y a eu plusieurs drapeaux rouges, car les autres partaient en tête-à-queue. Dans mes deux heures de roulage, le run le plus long que j'ai fait devait être de cinq tours, donc j'étais assez content de mon travail, honnêtement. Je n'étais pas là pour chasser le chrono, c'était vraiment pour échanger mon baquet avec James, mais j'étais assez content de faire un 52"8 ou 52"9, assez proche du 52"0 de James. Cela fait dix ans que je n'avais plus roulé sur le petit circuit de Sebring. C'était en essais de pré-saison en Atlantic, donc ça doit faire dix ans presque jour pour jour !

Est-ce que l'appui d'une IndyCar vous a marqué ?

Je pense que beaucoup de gens sous-estiment l'appui aérodynamique d'une DTM. Ce n'est pas simplement une voiture de tourisme. Par rapport à une IndyCar, le ratio poids/puissance est similaire, mais je m'attendais à un peu plus de violence dans l'IndyCar. C'est impressionnant en vitesse de pointe, mais je m'attendais à plus de couple, plus de problèmes de motricité.

Le grip à haute vitesse était impressionnant, mais je m'y suis préparé mentalement. Le freinage était assez brutal. Cela dit, les références de points de freinage que j'imaginais étaient plus ou moins les mêmes que ce que j'aurais eu dans une voiture de DTM. Les similarités sont assez surprenantes vu que les concepts de base entre les deux voitures sont très différents.

Je discutais avec Graham Rahal et il me demandais quel chrono une DTM pourrait réaliser à Sebring. Je lui ai dit que je pensais à un 56 ou 57 secondes. Pour une voiture de tourisme, c'est vraiment bien !

Comment pensez-vous que James Hinchcliffe va s'en sortir dans la voiture de DTM ?

Je lui ai dit de quoi il devait se méfier, et mon conseil principal serait de ne pas sous-estimer ce qu'elle peut faire. Les pilotes grimpent dans la voiture en pensant que c'est une voiture de tourisme, mais ça n'est pas le cas !

Aussi, je ne me cherche pas d'excuse, mais j'avais beaucoup de pression car il ne fallait pas casser l'auto, James la pilotant après moi. Son run dans la Mercedes se fera après nos essais je pense, donc il pourra juste attaquer à fond, car il n'y aura pas de conséquences ! Mais je pense que comme moi aujourd'hui, il va juste beaucoup s'amuser.

Avez-vous piloté une Panoz DP01 de Champ Car après votre saison en Atlantic ?

Malheureusement, non. Je devais en piloter une, mais ils ont augmenté les restrictions sur les essais cette année-là. C'est vraiment dommage car ça aurait été très facile à arranger, comme je roulais dans l'équipe de Gerry Forsythe en Atlantic. Maintenant, j'ai piloté la meilleure monoplace d'Amérique du Nord. Je suis chanceux, car à part le WEC et la NASCAR, j'ai piloté les meilleures voitures dans chaque type de sport automobile.

Comment compareriez-vous l'IndyCar avec la Marussia F1 que vous avez testé ?

C'est marrant car quelqu'un m'a demandé quelle était la dernière monoplace que j'ai piloté, et je ne voulais pas faire pompeux, mais j'ai dû dire que c'était une Formule 1 !

Je me rappelle que dans la F1, je roulais dans la voie des stands avec la banane, car mon rêve se réalisait enfin. Mais la partie la plus incroyable de l'expérience F1 est quand vous enlevez le limiteur de vitesse, car l'accélération est incroyable, et les freins également. En gros, on a la tête envoyée dans l'appui-tête en passant les vitesses, et ensuite on percute presque le volant au freinage, et tout cela avant le premier virage ! Je me suis dit "mais dans quoi suis-je allé me fourrer ?" mais ensuite, une fois qu'on s'y habitue, c'est une monoplace comme les autres.

Je m'attendais un peu à la même chose avec l'IndyCar, car quand vous passez la première, elle s'agite avec autorité, mais une fois qu'on enlève le limiteur de vitesse... Je ne veux pas dire que c'était plat, mais il n'y avait pas de moment "Wow". Comme je l'ai dit, il y a moins de couple qu'attendu, la puissance est délivrée plus en douceur.

La chose que j'ai vraiment beaucoup aimée était de ne pas avoir de direction assistée, pour la première fois depuis la Formule Renault 3.5 en 2011. Je comprends qu'en DTM c'est utile car la voiture est très lourde et a beaucoup d'appui, mais je ne suis pas un fan de la direction assistée. C'était vraiment bien de pouvoir tout sentir dans le volant, et pas seulement avec ses fesses.

Quels aspects de la course automobile à l'américaine ont changé depuis votre dernière course ici ?

Ce n'est pas tant que ça a changé, mais j'avais oublié certains aspects de l'atmosphère dans le sport automobile américain, même si j'ai pu y goûter un peu aux 24 Heures de Daytona avec Starworks. En Europe, il y a tellement de secrets que l'on veut garder pour soi, on a même des codes à utiliser dans la radio pour parler des réglages de la voiture avec l'ingénieur. Et en arrivant en IndyCar, on voit tout le monde avec des panneaux, et on change les réglages sans rien cacher, tout est très informel. Je me disais que même l'équipe de karting de mon frère garde plus le secret qu'ici !

Mais c'est une bonne communauté, il y a une bonne ambiance. Très souvent en sport automobile on se laisse prendre au jeu de la technologie et de l'exclusivité, mais l'IndyCar arrive à capturer le bon compromis. Je pense qu'il y a des choses que le DTM et l'IndyCar pourraient apprendre l'un l'autre.

Ce serait sympa si l'IndyCar pouvait revenir en Europe dans un meeting commun avec le DTM...

... ou que le DTM vienne rouler en Amérique. Je sais qu'ils tentent d'avoir des courses en Amérique du Nord depuis mon arrivée en 2012, mais je pense que le problème vient des coûts et du fait que le DTM voudrait être la série principale et tout gérer. Mais personnellement, je pense que les deux séries seraient fantastiques ensemble. Il n'y a pas de honte à aller moins vite que l'IndyCar si vous offrez un style de course totalement différent, et ça serait bien pour les fans aussi. Lors de notre première course à Hockenheim, on partage le week-end avec le championnat du monde de rallycross, et c'est super. En tant que fan, j'adore ce mélange.

L'IndyCar et le DTM, ça serait top ensemble, en Amérique ou en Europe.

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