Kobayashi visait le record mais a échoué : "Vraiment dommage"
Détenteur du record du Circuit de la Sarthe, Kamui Kobayashi a bien failli le battre en hyperpole. Le Japonais ne cache pas sa déception.

Les pilotes sont des êtres perfectionnistes pour la plupart, et c'est le cas d'un Kamui Kobayashi qui aurait bien aimé battre son propre record au Mans. En 2017, Kobayashi avait signé un tour foudroyant en 3'14"791, battant largement le record du Circuit de la Sarthe. Ce vendredi, lors de la toute première hyperpole de l'Histoire des 24 Heures, le pilote Toyota avait l'opportunité de s'attaquer à sa propre marque, trouver la performance sur un tour étant toujours sa responsabilité pour la voiture #7.
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Kobayashi a ainsi donné le ton en 3'15"920 avant d'améliorer en 3'15"267. Dans son ultime tentative, il avait six dixièmes d'avance sur son meilleur chrono au deuxième intermédiaire, soit potentiellement un 3'14"667 en admettant que le dernier partiel soit aussi bon, mais il a interrompu son effort après avoir été informé qu'il était sorti des limites de la piste au Tertre Rouge.
"À vrai dire, [je suis] un peu déçu, car lors de ma deuxième tentative il semblait que je puisse battre mon record", déplorait le pilote nippon à chaud. "La voiture avait l'air bonne, les conditions de piste étaient bonnes en hyperpole, nous étions plus confiants compte tenu du trafic, nous étions concentrés sur la performance. D'habitude, nous ne recherchons le chrono qu'au début, à cause du trafic, mais cette fois, nous étions concentrés davantage sur la performance de la voiture."
"Je pense que nous avons fait ce qu'il fallait, mais malheureusement, j'avais le tour supprimé, j'ai donc dû m'arrêter. Je gagnais déjà sept dixièmes, ce qui battait déjà le record. C'est vraiment dommage, mais c'est comme ça. L'équipe a fait du vraiment bon travail, j'étais très confiant dans la voiture, et cette hyperpole représente une excellente opportunité de rouler sans trafic pour les pilotes. C'est une sensation fantastique pour moi."
Lorsque nous lui demandons, plus tard dans l'après-midi, s'il avait conscience d'être sorti un peu large au Tertre Rouge, Kobayashi répond : "Oui, j'étais un peu large, mais je n'étais pas sûr. Il fallait que je tente. Pour battre le record, il faut un tour sans compromis. J'étais dans un très bon tour, j'avais déjà six dixièmes d'avance. À ce stade, je battais déjà le record. Il me restait le dernier secteur, mais ça aurait été. C'est vraiment dommage."

Nous évoquons ensuite ses sensations du jour par rapport à son célèbre tour d'il y a trois ans. "En fait, j'ai un peu plus de difficultés cette année", indique le Japonais. "Par rapport à 2017, la voiture est plus lourde, il y a beaucoup de choses que nous ne pouvons pas faire. Il y a l'EoT [équivalence de technologie] qui pénalise la voiture. Nous aurions quand même pu aller plus vite qu'en 2017, et nous pouvons être fiers des ingénieurs, qui ont fait du bon travail."
L'essentiel est néanmoins fait pour Toyota avec cette pole position de la #7, certes avec une demi-seconde à peine d'avance sur la Rebellion #1, tandis que la Toyota sœur, la #8, est reléguée à 1,4 seconde aux mains de Kazuki Nakajima.
"On va dire que nous avons coché notre première case", commente Pascal Vasselon, directeur technique. "Nous sommes bien sûr très, très contents d'avoir fait cette pole position, dans les conditions où ça s'est passé avec un petit peu de bagarre. C'était un bon moment de sport automobile. On a vu à nouveau un Kamui très fort sur cet exercice."
L'ingénieur français déplore lui aussi l'opportunité perdue d'améliorer le record du circuit. "C'est tout bête. Nous étions comme vous très contents de voir les partiels s'aligner et être dans la direction d'un record historique. Mais en fait, pendant les qualifs, les limites de piste sont très sévèrement surveillées et Kamui a roulé hors de la piste au Tertre Rouge. On nous a signifié que ce tour serait annulé, et à partir de ce moment-là il n'y avait plus aucun intérêt à continuer à prendre le moindre risque. Car un tour qualif, quand on connaît les esses Porsche… quand il faut le faire on le fait évidemment, mais quand on sait que ce sera annulé on arrête le tour."
Kobayashi et ses coéquipiers Mike Conway et José María López auront quoi qu'il en soit l'opportunité de remporter les 24 Heures du Mans pour la première fois ce week-end, après avoir fini deuxièmes à trois reprises depuis 2016.
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À propos de cet article
Séries | 24 Heures du Mans |
Événement | 24 Heures du Mans |
Pilotes | Kamui Kobayashi |
Équipes | Toyota Gazoo Racing WEC |
Auteur | Benjamin Vinel |
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