Déçu par la BoP, Bird garde espoir chez Ferrari
Vitesse de pointe et BoP inquiètent Sam Bird à l'aube des 24 Heures du Mans, mais l'Anglais fait toutefois preuve d'optimisme.
Photo de: Marc Fleury
B.V., Le Mans - Voilà cinq ans, depuis le succès du trio Bruni-Fisichella-Vilander en 2014, que Ferrari (via sa structure AF Corse) n'a pas remporté les 24 Heures du Mans dans la catégorie GTE Pro… et cette série pourrait bien se poursuivre en 2019. En particulier pour Sam Bird et Davide Rigon, rejoints cette semaine par Miguel Molina au volant de la #71, qui n'ont tout simplement pas fini une course de WEC dans le top 5 depuis la manche d'ouverture de la Super Saison, à Spa-Francorchamps, en mai 2018 (avec la troisième place).
S'il ne l'avoue qu'à demi-mot, Sam Bird se sent lésé par la Balance de Performance (BoP) qui équilibre le rythme des différentes GT présentes dans cette catégorie, dans un contexte où jamais une Ferrari ne s'est qualifiée dans le top 3 cette saison, accusant un retard moyen de 0"852 sur la pole position – en excluant Le Mans 2018, où le tracé est bien plus long (déficit de 1,990 seconde).
"Il y a eu des points prometteurs et des points difficiles", analyse Bird quant à sa Super Saison, pour Motorsport.com. "Je ne peux insister suffisamment sur le fait que Ferrari a travaillé sans relâche pour nous donner une bonne voiture. Malheureusement, nous n'avons pas toujours eu le droit d'être performants, ce qui n'est pas entièrement la faute de Ferrari, ce sont simplement les circonstances ou d'autres problèmes. Mais j'attends cette course avec impatience, je pense que nous avons une bonne opportunité ici."
"Ce n'est pas un secret, Ferrari a rencontré des difficultés cette année avec la BoP. Ferrari est la référence pour les GT, notre BoP ne change pas beaucoup, celle des autres oui. Cela a représenté une difficulté."
En sera-t-il autrement cette semaine en Sarthe ? Les Ferrari n'étaient pas si mal positionnées lors de la Journée Test, avec la #71 quatrième et la #51 huitième, ce top 8 se tenant en une demi-seconde sur un tour proche des quatre minutes : ce n'est presque rien.
Bird est pourtant inquiet : "C'est la course la plus difficile au monde ! La plus longue, la plus dure, la plus rapide. Il faut de la vitesse de pointe, c'est quelque chose que nous n'avons généralement pas chez Ferrari, mais nous ferons de notre mieux." La V-max de Ferrari à la Journée Test était néanmoins de 297,2 km/h pour Davide Rigon au volant de la #71 ; seul Marcel Fässler faisait mieux avec la Chevrolet Corvette (298 km/h).
Les splitters fragiles inquiètent Calado
Du côté de la voiture #71 justement, James Calado fait preuve d'un certain optimisme, notamment par rapport à l'édition 2018 des 24 Heures, où le podium avait échappé aux Ferrari d'AF Corse. Des défaillances survenues lors de la Journée Test viennent toutefois noircir le tableau.
"Nous sommes certainement plus confiants et avons étudié nos faiblesses de l'an dernier pour adopter une approche un peu différente cette année", indique Calado à notre micro. "Une chose qui nous inquiétait légèrement suite à la Journée Test est que nos splitters sont assez fragiles. Nous en avons cassé deux lors des essais."
"La fiabilité est donc probablement notre plus gros problème. C'est à nous d'essayer de nous tenir un peu plus à l'écart des vibreurs. Nous avons renforcé cette zone, mais ces dernières années, nous avons toujours eu des dégâts : suspensions, splitter – la voiture #71 avait un splitter endommagé l'an dernier. Il nous faut juste une approche un peu différente."
"L'an dernier, nous étions vraiment déprimés car nous savions que nous n'avions aucune chance. Nous avons donc fait tout notre possible. Nous dépassions parfois la limite. Cette année, c'est une tout autre histoire. Nous avons une chance, nous avons d'autres choses auxquelles penser que le fait d'être rapide ou lent."
Avec Jamie Klein
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