Rossi, Márquez, Lorenzo - "Il faudra des mois pour digérer"

"Les dernières semaines ont été vraiment difficiles," a reconnu Marc Márquez, à l'heure où débutaient les premiers essais de l'intersaison.

"Je dois reconnaître qu'ici [à Valence], j'ai eu beaucoup de mal à rester concentré parce que je ne suis pas stupide : avant la course, je savais déjà que si je ne gagnais pas on allait en faire toute une histoire," admet-il. "J'ai la conscience tranquille : si j'avais pu gagner je l'aurais fait, parce que je savais que ça finirait comme ça si je ne gagnais pas."

Il sentait la fronde prête à s'abattre à nouveau sur lui et, en effet, il n'a pas été épargné par Valentino Rossi après cet ultime Grand Prix de la saison, qui a vu s'imposer Jorge Lorenzo. Pour autant, le pilote Honda se montre disposé à passer l'éponge : "Je ne peux pas être d'accord avec ce qu'a dit Valentino, parce qu'il a porté des accusations contre moi, Dani [Pedrosa], Honda, Jorge, tout le monde. En revanche, je peux dire que je suis prêt à lui serrer la main à l'avenir."

Valentino Rossi a lui aussi baissé les armes, et admet avoir ressenti le contrecoup de cette lourde déception : "Dimanche il y avait encore l'adrénaline de la course, mais lundi et même [mardi] ça a été dur. Aujourd'hui, ça va déjà un peu mieux."

"En tout cas, c'est une situation qu'il va falloir des mois pour digérer, parce que je ne pense pas qu'il soit possible d'oublier," souligne l'Italien, passé tout près d'un dixième titre mondial qu'il a pu toucher du doigt durant toute la saison.

"On n'est pas des robots, parfois on fait des erreurs"

Jorge Lorenzo tente lui aussi de ramener un peu de calme dans le débat. Aussi, à ceux qui lui reprochent de s'être immiscé dans cette polémique qui, à l'origine, ne concernait que Rossi et Márquez, il répond avec philosophie : "Dans la vie, on prend des décisions, parfois elles sont justes et parfois non. On fait bien ou mal, cela dépend des points de vue."

"C'est comme Valentino, quand il a donné publiquement son opinion [en conférence de presse à Sepang]. Il faut la respecter, tout comme il faut respecter l'idée qui était la mienne à ce moment-là. Je l'ai donnée comme la personne sincère que je considère être," poursuit-il au micro de Sky Italia. "Il faut respecter tous les points de vue, ils sont tous valables car nous sommes des personnes, pas des robots, et parfois on fait des choses qui paraissent bonnes tandis que d'autres fois on fait des erreurs. Il faut cependant respecter tout le monde."

De la même façon, face aux propos très durs qu'a tenus Rossi après la dernière course de la saison, le Champion du Monde 2015 veut se montrer compréhensif : "Si tu avais été Valentino Rossi à ce moment-là - ou bien si je l'avais été moi - tu aurais réagi de la même manière après avoir perdu une grande opportunité d'être titré. Le grand champion qu'il est, compte tenu des circonstances et de l'expérience qu'il a vécue, il a sincèrement exprimé son opinion."

C'est dans cette atmosphère lourde de l'amertume d'une belle fête gâchée que s'est conclue la séance de Valence, rendez-vous fondateur de chaque intersaison. "C'était important, c'était un peu comme le dernier jour d'école, celui qui te laisse les sensations que tu vas garder en toi tout l'hiver," souligne Rossi. "Maintenant je rentre à la maison, je vais recommencer à regarder des films, à sortir le soir avec des amis, à aller au ski… à faire des choses normales. Et je dois dire que j'en avais besoin."