Des essais avortés, mais "de bonnes sensations" pour Valentino Rossi
Valentino Rossi a conclu les essais de pré-saison sans avoir pu réaliser de simulation de course et en ayant, selon lui, bouclé 85% de son programme. Il retient cependant avant toute chose les progrès qu'il a pu réaliser jeudi, qui le laissent sur une sensation positive.
La journée de roulage perdue, vendredi à Losail, laissera plus ou moins de traces chez les uns et les autres en vue du Grand Prix qui lancera la saison MotoGP dans deux semaines, sur la même piste. Ces essais hivernaux sont devenus au fil des jours une grande opportunité d'anticiper le travail de préparation de la première course, dont le départ sera donné le 28 mars à 20h heure locale. Or, ceux qui avaient reporté à vendredi des points importants de leur cahier des charges pourraient bien s'en mordre les doigts.
Valentino Rossi, lui, estime avoir perdu une petite part des essais qu'il aurait souhaité vouloir mener, mais pas au point de s'en inquiéter, le plus important ayant été passé en revue précédemment. "On a déjà fait quatre jours alors je pense qu'on a fini 85% du programme", juge-t-il. "On a perdu une journée, parce que les conditions étaient très mauvaises. Mais heureusement, [jeudi] on avait déjà fait tout le travail important. C'est dommage car on avait d'autres choses à tester et on aurait aussi fait un long run pour une simulation de course. Mais, pour le reste, le bilan est assez positif."
La première partie des essais n'avait pourtant pas vraiment satisfait le pilote Petronas, qui avait jugé le nouveau châssis de la M1 similaire au précédent et n'y voyait donc pas les signes de progrès qu'il attendait. La reprise, mercredi, s'est faite sur un autre ton, et c'est donc avec le sourire que le vétéran du plateau a rangé son casque, assurant qu'il "quitte le Qatar avec de bonnes sensations" grâce à ces deux derniers jours de piste.
"On a beaucoup travaillé sur la moto, on a trouvé de nouvelles solutions et j'ai fait un bon time attack", se félicitait-il jeudi soir, huitième du jour (et 11e au classement combiné) après avoir battu son record personnel à Losail. "J'ai pu tourner en 1'53"9, et c'est bien à voir. [...] Ça n'est pas tellement évident : ça fait longtemps que je cours et faire 1'53 pour la première fois ça a été une grande satisfaction. Même si, naturellement, les motos et les pneus s'améliorent, ça veut quand même dire que je pilote bien et que je suis bel et bien là."
Et les progrès n'étaient pas visibles uniquement sur le tour lancé. "Tout le monde est très rapide, c'est sûr, mais on a amélioré notre position et surtout j'ai beaucoup amélioré mon rythme de course et j'ai fait de bons tours en 1'54", soulignait-il en effet. "Par rapport au premier test [le week-end dernier, ndlr], on a amélioré les réglages de la moto, on a trouvé de nouvelles solutions qui me donnent plus de sensation sur l'avant pour pouvoir entrer plus vite dans les virages, et j'ai aussi plus de grip à l'accélération."
"Et puis on a aussi reçu de bonnes pièces de la part de Yamaha, à commencer par le nouveau châssis. Avec plus de kilomètres, j'arrive à plus en utiliser le potentiel et c'est très important. L'année dernière, on a beaucoup souffert de cela parce que la moto était difficile à faire tourner et maintenant elle semble meilleure. Je me sens mieux sur la moto et je pilote mieux. Pour ces deux raisons, j'ai réussi à améliorer mon chrono et surtout mon rythme de course."
Ces progrès notables en termes de grip, de maniabilité et de sensations générales permettent à Rossi de se dire "content du travail réalisé pendant les tests". De retour en Italie pour brièvement recharger les batteries, le pilote au #46 a désormais l'esprit tourné vers les deux Grands Prix qui l'attendront lorsqu'il retrouvera le Qatar dans quelques jours.
"On a maintenant dix jours à la maison pour s'entraîner, se détendre et essayer d'être prêts pour la première course", souligne-t-il. "Je me sens bien, mieux. Je me sens bien avec l'équipe. La moto semble surtout avoir un peu progressé et j'arrive à mieux la piloter. J'ai été beaucoup plus rapide que l'année dernière dans le time attack et surtout sur le rythme de course. Le problème c'est que beaucoup d'autres pilotes sont eux aussi rapides, plus rapides que l'année dernière, alors pour comprendre le niveau il faut attendre la première course."
Des surprises en vue ? "Absolument !"
Tout en jugeant comme "un bon signe" le fait que trois Yamaha aient dominé le classement jeudi, Valentino Rossi reste prudent, car l'expérience lui a appris que la vérité des tests n'est pas nécessairement celle de la compétition. "Je pense que [la hiérarchie] peut changer, parce qu'en MotoGP chaque jour est différent. Certains trouveront des modifications, et puis il y a le feeling avec les pneus, etc. Et puis, au Qatar, la situation sera très particulière, parce qu'on n'a jamais fait comme ça cinq jours de suite [en tests] et deux courses d'affilée [sur la même piste]. Tout le monde ira à la limite, ce sera donc intéressant de voir ce qui va se passer et ce qui va changer."
Lorsqu'il lui est demandé s'il est convaincu que les progrès qu'il a pu réaliser ces derniers jours lui éviteront de souffrir autant cette saison que cela a été le cas l'année dernière, il tranche avec véhémence : "Je ne suis absolument convaincu de rien ! Ici, il n'y a jamais beaucoup de grip mais il n'est pas mal malgré tout, et c'est une piste sur laquelle la Yamaha est habituellement compétitive. Il faudra donc voir ce qu'il en sera à partir du Portugal, qui est une piste totalement différente, mais aussi Jerez, Le Mans, toutes. En tout cas, je ne sais pas dire si on a vraiment progressé à tous les niveaux, mais je pense que personne ne le sait de toute façon. Il faudra voir ce qu'il en sera quand on sera dans le vrai."
Avec la hiérarchie qui s'est dessinée ces derniers jours, Rossi juge le plateau très serré derrière deux pilotes qui figurent au-dessus du lot. "J'ai regardé un peu les rythmes et Maverick [Viñales] semble très fort, Quartararo aussi est plus rapide que moi. Après, Franco [Morbidelli] est rapide lui aussi, mais aussi les Ducati officielles, les Suzuki, mais en termes de rythme on est très similaires, alors ça n'est pas si mal."
S'attend-il à des surprises pour la course du 28 mars ? "Absolument. Ici, on s'attend toujours à des surprises. Dans le MotoGP d'aujourd'hui, avec les Michelin, tout peut changer du warm-up à la course. Alors, même quand on a fait une simulation et quatre jours de tests… Ça peut changer d'ici à dix jours, et ça peut même changer du samedi au dimanche !"
"C'est peut-être ce qu'il y a de bien, on n'est jamais sûr de rien tant qu'on n'est pas en piste pour la course. Je dois dire que la dernière fois qu'on a couru ici, en 2019, la course avait été fantastique. Je l'ai revue l'autre soir, elle avait été très belle, dans le style du Moto3, avec 12, 13, 14 motos les unes collées aux autres ! J'espère donc qu'on aura encore une course comme celle-là, et que je serai dans le groupe de tête."
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