En quittant le WRC, Pirelli délaisse une "audience différente" de la F1

Pirelli en a dit un peu plus sur les raisons qui le poussent à se retirer du WRC en fin d'année prochaine. Un choix qui n'est pas dicté par des questions économiques.

Un pneu clouté

Après avoir annoncé le week-end dernier sa décision de quitter le WRC, Pirelli a donné un peu plus d’explications pour justifier sa position. Revenu dans la discipline comme manufacturier unique en 2021, le fabricant de pneus s’en ira à l’issue de la saison prochaine puisqu’il n’a pas répondu au nouvel appel d’offres de la FIA. Selon nos informations, sa succession devrait se disputer entre Michelin, MRF et Hankook pour la période 2025-2027.  

Parallèlement, la firme italienne a répondu en avril dernier à l’appel d’offres pour rester manufacturier unique en Formule 1 et la tendance semble être à une prolongation de contrat pour les saisons 2025 à 2028, malgré la concurrence de Bridgestone.  

Patron de la branche sportive de Pirelli, Mario Isola a précisé dans le paddock du Grand Prix de Singapour de Formule 1 la situation concernant le WRC. L’Italien assure notamment que quitter la  scène du rallye mondial n’est "pas vraiment" motivé par des questions financières, mais par d’autres facteurs.  

"On a une équipe dédiée au WRC et on pense qu’au cours de cette période, on a obtenu ce que l’on voulait concernant notre participation à une discipline de premier rang", explique-t-il à Motorsport.com. "On continuera à consacrer nos ressources à l’ERC et aux championnats nationaux ; l’équipe qui s’occupe du WRC et plus globalement du rallye n’est pas la même que celle qui s’occupe de la Formule 1."

"On continuera à développer des produits pour le rallye car c’est vraiment pertinent pour notre transfert de technologie sur la neige, la glace et la terre. C’est pour cela que l’on veut être impliqués en rallye. On étend notre activité aux rallyes historiques et à d’autres championnats."

"Naturellement, on ne peut pas être partout et on doit faire des choix. Je crois que cette période était propice à un retour en WRC après une longue absence, puisque la dernière fois que l’on avait équipé des WRC remontait à 2010. C’était un bel exercice de revenir après dix ans d’absence afin de montrer notre marque au plus haut niveau du WRC. Maintenant, on veut se concentrer sur d’autres voies."

Pirelli semble estimer que ces quatre années étaient suffisantes pour disposer d’un bon retour sur investissement en WRC, contrairement à son approche de la Formule 1.  

"Chaque championnat est différent", souligne Mario Isola. "En Formule 1, je pense qu’il faut beaucoup de temps pour créer cette association entre la marque et le championnat, probablement parce que les spectateurs sont différents. En rallye, il y a une niche de spectateurs qui sont très passionnés. En quatre ans, on peut leur dire ce que l’on veut. En F1, c’est une audience différente et il faut beaucoup plus de temps pour faire comprendre aux gens que l’on est le manufacturier de pneus, que l’on est là et que l’on développe la meilleure technologie."

Propos recueillis par Jonathan Noble 

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