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Melandri - Plutôt ne pas courir que d'accepter des compromis

Il ne reste à Marco Melandri que très peu de chances d'être sur les grilles de départ la saison prochaine. Bourré de talent, mais trop encombrant pour les constructeurs, il a toutes les peines du monde à trouver une place.

Marco Melandri, San Carlo Honda Gresini

Photo de: Team Gresini

Marco Melandri vainqueur de la Course 1
Marco Melandri, Tom Sykes
Marco Melandri, Hayate Racing Team
Marco Melandri, Aprilia Racing Team Gresini
Marco Melandri, Aprilia Racing Team Gresini
Marco Melandri
Podium: le vainqueur Marco Melandri avec Chris Vermeulen et Valentino Rossi
Compétition en go-kart : Marco Melandri
Marco Melandri
Marco Melandri, Aprilia, Grand Prix du Qatar

Il faut dire qu'il faudrait à Melandri un projet cousu sur mesure pour lui. Pilote atypique, aussi attachant qu'agaçant, il a toujours eu besoin de ressentir la confiance des équipes qui l'entouraient. La maturité aidant, il sait aujourd'hui qu'il ne souhaite plus vivre de concessions morales et sportives. La seule qu'il s'autorise est financière.

"J'ai renoncé à tellement d'argent au cours de ma carrière que ça n'est pas du tout un problème," affirme-t-il dans une interview accordée à La Gazzetta dello Sport. Le voici donc de retour à une situation qu'il a déjà connue par le passé, notamment en 2009 lorsque le team Hayate avait repris tant bien que mal le programme Kawasaki en MotoGP, la Dorna sauvant ainsi le guidon de Melandri qui avait accepté de renoncer à ses ambitions pécuniaires.

"Je veux revenir pour gagner, je recherche l'opportunité," insiste aujourd'hui le pilote italien. "Si on me la donne, je le ferai même gratuitement. Mais je souhaiterais me retrouver dans les conditions que je veux, cela fait trop d'années que j'accepte des compromis et des projets qui n'ont pas été montés par moi."

Voilà le coeur du problème. Trop longtemps, Marco Melandri a été contraint de jouer les seconds rôles. Trop souvent, il a eu le sentiment que l'on abusait de sa gentillesse.

Des épisodes polémiques

Si l'affaire ne cesse d'alimenter les discussions dans le paddock, c'est que chacun a conscience du gâchis de la fin de carrière qui se dessine pour Marco Melandri. Il y eut d'abord la polémique née en fin de saison dernière, en Superbike, alors qu'Aprilia lui imposait des consignes d'équipe et qu'il refusait de les appliquer en seconde manche à Magny-Cours. Puis il y eut son passage forcé en MotoGP avec la même marque, pour un projet auquel il n'adhérait pas et qui finira par tourner court au début de l'été.

Je n'accepte plus certains petits jeux. Je préfère rester en dehors plutôt que m'y plier.

Marco Melandri

"Je ne croyais pas en ce que je faisais," résume sans détour le pilote, qui ne digère toujours pas que le titre WSBK 2014 soit revenu à son coéquipier, Sylvain Guintoli : "Je reste convaincu que j'étais le pilote de la saison dernière : j'ai gagné six courses, ça n'est pas rien."

Si l'épisode de Magny-Cours a marqué les esprits dans le milieu et peut expliquer que des constructeurs se montrent frileux à l'heure de confier un guidon à un pilote jugé rebelle, il semble également avoir marqué un tournant pour Melandri : "Si courir signifie accepter des ordres sur tapis vert, cela ne m'intéresse plus. (...) Je n'accepte plus certains petits jeux. Je préfère rester en dehors plutôt que m'y plier."

Une déception profonde

Aujourd'hui les options qui s'offrent à Marco Melandri sont bien maigres. Le projet Yamaha a été confié à d'autres que lui, celui de BMW ne parait pas avancer. Quant à l'éventualité de retrouver le Superbike au sein d'un team satellite Ducati, elle semble s'être envolée et l'Italien estime que son lourd passif n'y est pas étranger : "A la gestion, il y a des dirigeants qui considèrent que je suis une personne gênante. J'aurais bousculé leurs plans, voilà la vérité."

Les guidons encore à pourvoir en Mondial Superbike sont rarissimes et c'est d'autant plus vrai que Melandri a un véritable potentiel à exploiter et ne saura se contenter d'une machine évoluant en queue de peloton. Est-ce à dire que la fin est arrivée pour celui qui était encore Vice champion du monde MotoGP il y a dix ans ? C'est de plus en plus probable et cela ne semble pas - du moins en apparence - peser au pilote, qui multiplie les engagements sur des courses locales, sur deux comme quatre roues. Des compétitions sans enjeu majeur et qui lui permettent de retrouver le plaisir du pilotage.

"Je n'aime pas du tout vivre de souvenirs," assure Marco Melandri, sacré Champion du Monde 250cc en 2002. S'il assure être "indifférent" à ce que l'on peut dire sur lui, il admet son aigreur par des mots tellement simples qu'ils semblent eux-mêmes fermer la porte à son retour : "La moto m'a déçu."

 

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