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Le calendrier MotoGP devrait être annoncé en deux temps

Selon toute probabilité, le calendrier MotoGP sera dévoilé en deux fois, avec une première annonce d'ici fin mai, puis une seconde en septembre. En attendant, et afin de convaincre un à un les pays susceptibles d'accueillir les Grands Prix, la Dorna peaufine un protocole sanitaire strict.

Le panneau du départ retardé

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Dans l'espoir que les Grands Prix MotoGP reprennent dès que possible, les instances dirigeantes travaillent sur plusieurs scénarios parallèles et tentent actuellement d'aller au bout de la première option, la plus optimiste, que Carmelo Ezpeleta a commencé à décrire ces derniers jours. Dans un entretien en visioconférence avec plusieurs journalistes baptisé MotoGP Roundtable, le PDG de Dorna Sports en a dit plus sur ce plan et ce qu'il signifierait en termes de calendrier et de protocole sanitaire.

"Nous avons plusieurs scénarios. L'un d'eux est d'essayer de commencer fin juillet, et ensuite de se concentrer sur des courses en Europe, avec un maximum de cinq pays", explique le responsable espagnol, indiquant que les deux premières courses prévues en août ne seraient pas déplacées. "Brno et l'Autriche ont toujours leur date d'origine, le deuxième et le troisième week-ends d'août, et si nous pouvons nous conserverons ces dates. Si nous pouvons commencer plus tôt, et nous étudions cette possibilité, nous le ferons en Espagne. C'est l'idée."

Carmelo Ezpeleta précise qu'une première annonce interviendra sous peu : "Nous avons encore besoin de deux ou trois semaines pour prendre une décision définitive. Nous pensons qu'autour de la troisième ou quatrième semaine de mai nous pourrons proposer un calendrier plus clair."

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Si cette saison 2020 est déjà très exceptionnelle en l'état, elle aurait une particularité surprenante : celle de débuter sans que l'on connaisse précisément le nombre de manches qu'elle comportera. Car, puisqu'il est essentiel d'étudier chaque question en temps voulu, la Dorna ne peut pour le moment se projeter que sur une première partie de championnat basée en Europe, avant d'envisager dans un second temps d'ajouter au calendrier des Grands Prix sur d'autres continents.

"Nous avons encore des contrats avec des pays, comme la Thaïlande, la Malaisie, les États-Unis, l'Argentine, le Japon et l'Australie. Nous leur parlons pour voir s'ils peuvent accueillir des courses ou pas − pour le moment, la situation fait que c'est non, clairement. Mais ce que nous proposons au paddock c'est de faire 10-11 courses en Europe entre juillet et novembre, puis de communiquer à partir de début septembre s'il y aura des courses en dehors de l'Europe."

"Si nous le pouvons, notre idée est de faire deux Grands Prix sur deux semaines consécutives, puis rien, puis à nouveau deux Grands Prix l'un après l'autre, puis rien, etc, donc d'enchaîner au maximum deux week-ends. Nous essayons de ne pas mettre les gens en difficulté. Bien sûr, faire 10-11 courses entre juillet et mi-novembre c'est dur, mais tout le monde préfère cela", indique le promoteur espagnol, qui précise qu'un test aura bel et bien lieu avant le premier Grand Prix, comme le lui ont demandé les pilotes, avec lesquels il a gardé le contact.

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Il est désormais acquis que le huis-clos sera la norme pour toute compétition sportive dans les mois à venir, cependant Carmelo Ezpeleta précise que les courses extra-européennes ne pourront pas s'envisager dans ces conditions. "En dehors d'Europe, ce n'est pas possible sans spectateurs, car si nous faisons des courses à huis-clos le promoteur ne paye pas de droits d'entrée ; nous pouvons le faire nous-mêmes, mais voyager en dehors d'Europe sans droits d'entrée est très difficile. Si les Grands Prix extra-européens sont en mesure de faire les courses avec des spectateurs ou s'ils peuvent nous payer une compensation pour avoir la course, nous le ferons, sinon le championnat pourrait compter 10-11 courses, ou peut-être 14."

"Quoi qu'il en soit, si ce sont 14 nous le dirons en septembre, pas plus tard. Il est important de le dire [le plus tôt possible], car il n'est pas correct de dire fin novembre si c'est fini ou pas. Le paddock saura suffisamment en avance si la possibilité de continuer existe ou pas. C'est de notre point de vue la manière la plus juste de le faire."

Un protocole strict pour un paddock en vase clos

Afin de préparer cette reprise potentielle, la Dorna maintient, directement ou par l'intermédiaire des promoteurs locaux, un lien constant avec les gouvernements des pays concernés, pour comprendre quelles seront les restrictions à moyen terme sur place. Dans une dynamique d'échange avec les autorités locales, un protocole sanitaire prend forme, garantie incontournable pour que chaque pays accepte la tenue des Grands Prix.

Dans cette optique, la Dorna a déjà révélé plusieurs points, à commencer par la limitation du nombre de personnes autorisées à se rendre sur les courses pour chaque équipe. Les médias, également, seront interdits dans un premier temps, ce qui d'après Carmelo Ezpeleta est une requête des gouvernements et concerne tous les sports.

"C'est une situation particulière et nous pensons qu'il est important de présenter un protocole qui soit acceptable par les autorités locales. Et à chaque fois que nous avons parlé avec eux, ils ont dit 'pas de médias, ce n'est pas possible'", indique-t-il. "Nous aurions besoin d'avoir au minimum 70 ou 80 personnes, venant de partout. Au début nous avons essayé, mais dans tous les pays avec lesquels nous avons parlé, le protocole est celui-là et c'est la même chose avec les autres sports. Cela ne vient pas de nous, mais des gouvernements."

Paddock

La validation de l'organisation des Grands Prix passera aussi par le fait de pas avoir d'hospitalités et de lieu d'accueil de groupes, par des mesures de distanciation, ainsi que par des tests systématiques et fréquents. "Nous allons nous préparer afin d'avoir des tests pour tout le monde, pour que 1300 personnes [du paddock] soient testées au maximum quatre jours avant qu'elles arrivent dans le premier pays. Puis une fois sur le circuit, chaque personne sera testée à nouveau. Nous aurons aussi des mesures dans le paddock, car nous isolerons les personnes du paddock des employés permanents des circuits : les commissaires et toutes les autres personnes du circuit ne seront donc pas en contact avec nous, sauf en cas d'accident", précise Carmelo Ezpeleta, qui évoque aussi une prise de température systématique à l'entrée dans le paddock et l'isolement de toute personne présentant des symptômes apparentés au COVID-19.

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La situation reste toutefois incertaine et chaque pays connaît sa propre réalité et possède des mesures qui lui sont inhérentes, ce qui complique d'autant plus les possibilités de projection vers ce qu'il sera possible d'organiser à moyen terme. Afin de mettre en place cette reprise si complexe, la Dorna échange avec des organismes différents dans chaque pays, par exemple le conseil supérieur des sports en Espagne, au sein d'une cellule spéciale, ou encore le comité olympique en Italie.

"Dans ces deux structures, nous avons plus parlé de la manière dont le sport va reprendre que des mesures particulières pour organiser les événements. C'est quelque chose dont nous parlons directement avec les ministères de la Santé et des Transports," précise Carmelo Ezpeleta. "En République Tchèque nous parlons avec le gouvernement de la Moravie du sud et la ville de Brno. En Autriche, cela a été géré par notre promoteur autrichien, car la F1 veut reprendre là-bas et nous avons des protocoles similaires. En France, nous parlons avec Claude Michy et il est en contact étroit avec le gouvernement français et les différents organismes."

"Nous sommes presque prêts pour tout faire à partir de fin juillet et le seul point encore en suspens c'est le fait de se déplacer d'un pays à l'autre. L'un des problèmes est d'arriver d'en dehors de l'Europe : comment ces personnes peuvent-elles entrer en Europe ? Nous avons travaillé sur ce point ces derniers jours, et normalement ces personnes devront arriver 14 jours plus tôt et séjourner en Europe avant que nous commencions", souligne le patron de la Dorna. Et son message, aidé par toutes ces précautions, se veut résolument optimiste : "Nous voulons montrer au monde que nous sommes un très bon moyen de comprendre que les pays sont en mesure d'organiser [des événements]."

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