Le MotoGP, véritable banc d'essais de Ducati

Gigi Dall'Igna estime que la présence de Ducati en compétition, en MotoGP comme en WorldSBK, bénéficie aux modèles de route de la marque, la Panigale en tête.

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Photo de: Ducati Corse

Ducati est très réputé pour ses innovations en MotoGP. La puissance de son V4 est un avantage historique et le constructeur italien a été précurseur dans le développement de l'aérodynamique et de dispositifs comme le holeshot device, aujourd'hui incontournables pour briguer de bons résultats. Chacune de ces évolutions a permis des gains en ligne droite, un objectif permanent de Gigi Dall'Igna.

"Il y a assurément beaucoup d’autres choses à prendre en compte, mais je crois que la vitesse est fondamentale pour une moto de course, que ce soit une Superbike ou une MotoGP", a déclaré le directeur général de Ducati Corse à GPOne. "Il est clairement plus facile de dépasser un pilote en ligne droite qu’en virage, et l’inverse est vrai aussi ; c’est agaçant d’être dépassé en ligne droite, le pilote doit ensuite prendre plus de risques pour essayer de reprendre la position."

"Réussir à trouver le meilleur compromis possible pour avoir une moto rapide en ligne droite, c’est assurément important et c’est toujours l'une des choses que nous avons cherchées avec Ducati."

Dall'Igna perçoit une émulation en MotoGP, qui pousse les ingénieurs à se surpasser et à introduire des innovations : "Les idées viennent toujours quand on se confronte aux autres. Il est difficile d'avoir une idée seul. C'est toujours un ensemble de situations, d'événements qui servent à faire naître de nouvelles idées et elles naissent toujours du fait de se confronter aux autres et d'un mélange de pensées et de situations."

Francesco Bagnaia, Ducati Team

L'apparition de nouvelles solutions techniques n'a rien d'innocent et le département compétition de Ducati se veut comme le fer de lance du constructeur, qui bénéficie en retour de ce travail de développement pour améliorer ses modèles de série. Dall'Igna voit la Panigale du commerce comme une cousine de la Desmosedici de Pecco Bagnaia et Jack Miller.

"Il y a beaucoup [de l'une sur l'autre]. Le moteur de la Panigale découle du moteur de la MotoGP. Toutes les études thermodynamiques, sur les conduites, les chambres de combustion, etc, ont été faites sur la base de nos études MotoGP. Il y a donc beaucoup de la MotoGP sur la Panigale. Il y a beaucoup aussi au niveau de l'électronique car toutes les stratégies que nous avions développées à une certaine époque en MotoGP ont ensuite été transposées telles quelles sur la Panigale."

"Et aujourd'hui encore il y a beaucoup de Ducati Corse dans le développement électronique de la moto, et dans son aérodynamique car les ailerons de la R découlent vraiment de ceux que nous avions à une certaine époque sur la MotoGP quand il était encore possible d'utiliser les ailerons. Et puis toutes les mesures de la partie cycle ont été préparées, pensées et ensuite développées par nous, chez Ducati Corse, au gré des différents essais en piste. Il y a donc vraiment beaucoup de l'ADN de Ducati Corse et de la MotoGP dans la Panigale."

Le développement de la Panigale engagée en WorldSBK bénéficie au modèle de route

Le développement de la Panigale engagée en WorldSBK bénéficie au modèle de route

Ducati n'applique pas cette philosophie de transfert de technologies qu'au MotoGP mais aussi aux autres catégories, comme le WorldSBK et bientôt le MotoE, qui proposent des défis d'ingénierie à part entière. Les machines utilisées en Superbike sont directement dérivées de la série mais offrent des libertés différentes ce celles du MotoGP, utiles pour explorer d'autres domaines.

"En ce qui concerne l'électronique, le Superbike est actuellement beaucoup plus libre que le MotoGP parce qu'il n'y a pas de software unique", a souligné Dall'Igna. "En Superbike, il y a encore un software maison que nous développons en continu et avec lequel nous essayons de tout le temps trouver des solutions, des améliorations pour que nos pilotes aillent plus vite et soient plus en sécurité."

"Il est vrai aussi que pour tout le reste, donc le cycle, le moteur et l'aéro, le MotoGP est plus libre et c'est là que se trouve notre véritable banc d'essais, où nous développons des technologies que nous transposerons ensuite sur les nouvelles Panigale qui arriveront. Certes, en comparaison du MotoGP, le Superbike a des limites par rapport à la moto de production, mais c'est précisément pour cette raison qu'il est important de développer la moto de production afin d'essayer de la rendre la plus proche possible de ce qu'est notre MotoGP pour ensuite également utiliser ces idées, ces nouveautés, dans le championnat Superbike."

"Nous essayons donc de développer et d'utiliser les libertés que permettent les deux championnats afin de nous améliorer et d'apprendre, car dans la vie il est fondamental d'apprendre et de développer de nouvelles choses, de nouvelles idées."

Avec Léna Buffa

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