Le drapeau noir et orange devrait être moins utilisé en course

Motorsport.com a appris que la FIA serait susceptible de réduire l'utilisation du drapeau noir et orange suite à la controverse du Grand Prix des États-Unis. Les équipes devront s'assurer de la sécurité des voitures ayant subi des dégâts et la prouver en cas d'enquête des commissaires.

Kevin Magnussen, Haas VF-22, Esteban Ocon, Alpine A522

Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

En Formule 1, le drapeau noir et orange sert à ordonner aux pilotes au volant d'une voiture endommagée et représentant un danger de regagner les stands dans les plus brefs délais pour effectuer des réparations. Souvent utilisé cette année, l'étendard a fait les gros titres au Grand Prix des États-Unis.

En effet, Haas, qui a dû se plier à cette règle aux Grands Prix du Canada, de Hongrie et de Singapour – à chaque fois pour que Kevin Magnussen change son aileron avant –, a porté réclamation contre Sergio Pérez et Fernando Alonso, ayant tous deux vu l'arrivée dans une voiture endommagée, et estimé que le drapeau noir et orange aurait dû leur être présenté.

La frustration était d'autant plus grande pour Haas que Pérez a échappé au drapeau noir et orange alors qu'une plaque d'extrémité de son aileron avant était cassée, le même type de dégât connu par Magnussen à Montréal et à Singapour et qui l'avait contraint à rentrer au stand.

La réclamation concernant Pérez a néanmoins été rejetée, Red Bull ayant fourni des images à la FIA pour illustrer que l'aileron avant endommagé ne représentait pas un danger, ce que la FIA et les commissaires ont accepté. Quant à Alonso, la protestation a été initialement jugée recevable et le pilote Alpine s'est vu infliger une pénalité de 30 secondes. Or la décision a finalement été annulée quelques jours plus tard puisque Haas avait porté réclamation hors délai.

Lors de l'annonce de l'annulation de la pénalité d'Alonso, il a été révélé que le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, avait demandé un réexamen de l'utilisation du drapeau noir et orange. Selon les informations de Motorsport.com, cette décision a été prise avec l'accord unanime des équipes et fait suite aux déclarations des commissaires à Austin, qui s'étaient dits "préoccupés" par le fait qu'Alonso a été autorisé à rester en piste malgré l'absence d'un rétroviseur.

Fernando Alonso, Alpine A522, dans les stands à Austin.

Fernando Alonso, Alpine A522, dans les stands à Austin.

Ce point est au cœur de la controverse, car la règle, écrite dans le Code Sportif International de la FIA, a été suivie à la lettre pour les incidents impliquant Magnussen, ce qui n'a pas été le cas pour Pérez et Alonso sur le Circuit des Amériques.

Le Code Sportif International indique, concernant l'utilisation du drapeau noir et orange : "Ce drapeau doit être utilisé pour informer le pilote concerné que sa voiture a des problèmes mécaniques susceptibles de le mettre en danger ou de mettre en danger d'autres pilotes et qu'il doit s'arrêter au stand au tour suivant. Lorsque les problèmes mécaniques ont été corrigés à la satisfaction du [responsable], la voiture peut reprendre la course."

L'utilisation du drapeau noir et orange a été évoquée dans une réunion des directeurs d'équipe au Mexique vendredi, avant le début des premiers essais libres. Les discussions en cours portent sur la manière dont le drapeau sera utilisé lors des prochains Grands Prix, et il est entendu que les commissaires seraient désormais moins enclins à donner l'alerte puisque les équipes disposent de suffisamment de données pour prouver qu'une pièce, même endommagée, ne représente pas un danger.

Si la F1 se trouve dans une situation différente de celle des autres disciplines couvertes par le Code Sportif International, précisons que le manque de données dans les autres championnats signifie qu'il incombe aux officiels d'obliger un pilote à s'arrêter pour effectuer des réparations afin de garantir la sécurité de tous.

Selon nos informations, il n'est pas prévu que le règlement change à la suite de cette analyse de la FIA : l'instance va compter sur les équipes pour assurer que leurs voitures roulent en sécurité à tout moment, même si elle interviendra immédiatement dans les cas où les dégâts sont clairement visibles.

Un problème qu'entraînerait cette approche est qu'il pourrait y avoir des désaccords quant à la dangerosité de monoplaces endommagées à la suite d'incidents tels que celui d'Alonso avec Lance Stroll à Austin. Les concurrents sont naturellement tentés de repousser la limite des règles, et il est probable que les autres écuries s'y opposent pour prendre l'avantage.

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