Qu'avons-nous appris des tests des pneus Pirelli 18 pouces ?

Retour en détail sur les essais des nouveaux pneus Pirelli avec Mario Isola, chef du projet F1 de la marque italienne.

George Russell, Mercedes W10

George Russell, Mercedes W10

Zak Mauger / Motorsport Images

Le dénouement mouvementé du Grand Prix d'Abu Dhabi a éclipsé des essais pourtant importants qui ont eu lieu au Circuit de Yas Marina le mardi et le mercredi suivant la course. Les pneus Pirelli 18 pouces ont été testés par les écuries et les pilotes avec des monoplaces modifiées afin de préparer la nouvelle ère de 2022, après des décennies au format 13".

Des tests de développement avaient déjà eu lieu cette année, mais pas avec la version actuelle correspondant à ce que seront les pneus l'an prochain. De plus, c'était la première fois que les équipes pouvaient tester les pneus 2022 définitifs avec les cinq composés à la tendreté différente.

Pirelli n'a pas donné beaucoup d'informations sur les résultats des essais précédents, mais Mario Isola, chef du projet F1 de la marque transalpine, en a dit davantage après Abu Dhabi : "Ils ont utilisé tous les nouveaux composés lors de nombreux tours, sur des relais courts et longs. Je dois dire qu'en général, nous avons trouvé tout d'abord que la différence de temps au tour entre les composés correspondait à nos tests avec les pneus de développement."

"Le C1 et le C2 ne sont pas les meilleurs composés pour Abu Dhabi, c'est un circuit peu abrasif où nous utilisons principalement le C3, le C4 et le C5. En général, pour le C1 et le C2, les commentaires étaient que l'adhérence était faible mais qu'ils étaient très, très constants."

Lando Norris, McLaren MCL35M Mule

Une autre caractéristique claire s'est démarquée : "Je peux dire que le commentaire global de tous les pilotes concernait le sous-virage. Il semble que notre pneu arrière soit bien plus fort, il pousse beaucoup l'avant. Et le feedback global indique que l'équilibre tend au sous-virage. N'oublions pas qu'avec les voitures modifiées, la possibilité d'ajuster les réglages était limitée. Dans certains cas, même si les équipes travaillaient sur les réglages des voitures, ces dernières avaient quand même du sous-virage, en raison de la force du pneu arrière."

Isola a bon espoir que le sous-virage ne soit pas un problème avec les monoplaces 2022. "Les équipes estiment pouvoir équilibrer les nouvelles voitures assez facilement", confie l'Italien. "Elles m'ont dit que le sous-virage ne les inquiétait pas du tout."

Les flasques sur les jantes sont une autre nouveauté pour 2022 : "Certaines équipes ont décidé de tester les flasques lors de certains runs, mais ces essais ne sont pas vraiment représentatifs, tout d'abord parce que les freins ne sont pas les freins 2022. Si l'on met la flasque, on a la température qui augmente beaucoup, et l'échange de chaleur entre le frein et la jante n'est pas vraiment gérable, contrairement à l'an prochain avec les nouveaux freins qui ne transfèrent pas la chaleur du frein à la jante."

George Russell, Mercedes W12

La Mercedes de George Russell, équipée de flasques sur les jantes

L'un des principaux objectifs pour les pneus 18 pouces était de réduire les problèmes de surchauffe, une caractéristique qui enquiquine Pirelli et frustre les pilotes depuis des années. Isola a bon espoir que ce souci soit résolu.

"Les pilotes ont dit qu'ils pouvaient attaquer", indique le transalpin. "Prenons le C3 comme référence, c'est probablement le plus représentatif, le niveau d'adhérence est bon. Et ils peuvent attaquer sans avoir de surchauffe ou de dégradation – du moins c'est mieux qu'avec les pneus 13 pouces."

"Franchement, je suis curieux de voir comment les pneus vont fonctionner sur les voitures de l'an prochain, car je crois qu'elles sont différentes également – le package aéro est extrêmement différent. De plus, le niveau d'appui que l'on a à différentes vitesses sera différent. Nous devons donc comprendre comment ils fonctionnent avec le nouveau package aéro. J'imagine qu'ils auront probablement moins d'appui dans les virages lents et plus d'appui à haute vitesse. Cela change donc l'équilibre sur un tour. Et c'est impossible à tester avec les voitures modifiées, car elles ont la même configuration que quand elles ont été conçues, elles n'ont donc pas l'effet de sol qui est sur les nouvelles voitures."

À part ce fameux sous-virage, qu'ont découvert les pilotes ? "Le freinage est un peu plus difficile, le blocage de roue vient parfois plus facilement. Ils ont senti le poids des pneus : chaque jante avant pèse 2,5 kg de plus que les 13 pouces, et à l'arrière c'est 3 kg de plus", détaille Isola. "Ils l'ont senti sur le volant."

"Ils ont rapporté une très bonne motricité en ligne droite. Dans certains cas, des accès de survirage, qui correspondent au fait qu'avec le sous-virage on a tendance à avoir un angle de braquage plus grand, et quand on perd l'adhérence à l'arrière, c'est plus instable. C'est donc cohérent vis-à-vis des autres commentaires." Des voitures plus difficiles à piloter ? C'est en phase avec les commentaires des pilotes qui ont pris le volant des nouveaux modèles au simulateur. Et un tel facteur ne peut être une mauvaise chose…

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