GP de France : une dette de 27 M€ qui ne passe pas
Alors qu'elle devait être votée cette semaine, la dissolution du Groupement d'intérêt public qui gérait le Grand Prix de France de F1 depuis 2018 a été repoussée. La raison : une dette de 27 millions d'euros à expliquer et à partager.
Cette semaine devait marquer la fin officielle et juridique du Grand Prix de France sous la forme qui lui avait été donnée à l'occasion du retour de l'épreuve en discipline reine en 2018. Le Groupement d'intérêt public (GIP) qui gérait la course, dont la dernière édition s'est tenue en juillet, devait ainsi être dissous par son conseil d'administration ce 14 décembre.
Toutefois, alors que ce conseil avait déjà été repoussé d'une semaine sur fond d'échanges qui duraient depuis plusieurs semaines à propos des comptes du GIP, les choses ne sont pas allées en ce sens. En effet, à la suite de protestations de certains membres du conseil et parties prenantes dans la gestion des affaires, la dissolution a finalement été reportée sine die afin de se pencher plus avant sur un déficit de plus de 27 millions d'euros, comme le rapportait Nice-Matin avant que Renaud Muselier, président de la région PACA, ne le confirme pour l'AFP.
En particulier, c'est le président du département du Var, Jean-Louis Masson, qui s'est montré le plus véhément. Après avoir tenté de rencontrer Éric Boullier, directeur général du GIP, en matinée, il a profité du CA l'après-midi pour faire valoir sa position (soutenue par d'autres élus, dont Hubert Falco le maire de Toulon), notamment face à Christian Estrosi, qui préside le GIP. "On parle d’argent public, on a des comptes à rendre à nos administrés", soulignait Jean-Louis Masson, pour Nice-Matin. "Ça n’aurait pas été responsable de le faire sans savoir où sont les millions de déficit."
En l'état, l'absence d'un certain nombre de documents demandés ainsi qu'un partage prévisionnel du remboursement de cette somme entre les différents acteurs publics impliqués (la région PACA, les métropoles Toulon-Provence-Méditerranée, Nice Côte d'Azur et Aix-Marseille-Provence, le département du Var et des Bouches-du-Rhône, les Chambres de commerce et d'industrie du Var et de la région, et la Communauté d'agglomération Sud Sainte-Baume) que provoquerait la dissolution du GIP sont au centre des débats.
Christian Estrosi, par ailleurs maire de Nice, a donc choisi de reporter la dissolution du GIP dans l'attente de la réception et de l'expertise de l'ensemble des pièces demandées par les différentes parties. Ce processus, qui pourrait prendre entre plusieurs semaines et plusieurs mois, débouchera ensuite sur un nouveau conseil d'administration qui devra dissoudre le groupement pour de bon et un liquidateur indépendant devra être désigné.
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