Newey redoute une "troisième évolution trop prudente" de la Red Bull

Red Bull a choisi de faire évoluer à nouveau son concept gagnant de 2022 mais Adrian Newey, directeur technique en chef de l'équipe double Championne du monde en titre, ne sait pas encore s'il s'agit de la meilleure décision à prendre.

Max Verstappen, Red Bull Racing RB19

Après une saison 2022 réussie, avec les titres pilotes et constructeurs en poche, Red Bull a complètement décimé la concurrence en 2023 en rendant l'une des meilleures copies de l'histoire de la discipline : la triomphante RB19 a enlevé 21 victoires, 14 pole positions, 11 meilleurs tours en course et 30 podiums en 22 Grands Prix.

Sans surprise après un tel bilan, l'équipe de Milton Keynes a choisi de poursuivre le développement de sa F1 plutôt que d'entreprendre de grands travaux cet hiver. La future RB20, qui sera présentée le jeudi 15 février, se veut donc l'héritière de la RB19, qui elle-même est une évolution de la F1 de 2022.

Toutefois, l'on ne semble pas transpirer la confiance dans le camp Red Bull : Adrian Newey, directeur technique en chef, n'écarte pas l'hypothèse que l'approche précautionneuse de l'écurie autrichienne lui fasse perdre son statut de numéro un en 2024.

"Notre voiture [de 2024] est une troisième évolution de la voiture de 2022", a-t-il expliqué sur le podcast Talking Bulls. "La voiture de l'année dernière était une évolution de [celle de] 2022, les principaux [changements] ayant été le développement hivernal normal en termes d'aérodynamique, une certaine compréhension de ce que nous devions faire avec la suspension pour essayer d'améliorer la voiture, et l'allègement de la voiture, parce que nous n'avons jamais atteint la limite de poids en 2022."

"La voiture de cette année est la troisième évolution de cette RB18 originale. Ce que nous ne savons pas, c'est si cette troisième évolution est trop prudente, si les autres ont fait quelque chose de différent. On ne sait pas."

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Le Britannique a néanmoins défendu l'approche choisie par Red Bull en raison des limites posées par le plafond budgétaire, en plus du temps de soufflerie et de CFD plus restreint pour l'équipe championne en titre.

"Devrions-nous avoir un groupe qui se penche sur des idées complètement nouvelles ou devrions-nous continuer à développer la voie que nous avons empruntée ?", s'est-il interrogé. "Nos ressources sont limitées. Nous ne pouvons donc pas tout faire et nous ne pouvons pas envisager toutes les possibilités. Nous avons donc choisi de développer ce que nous avons. Nous espérons que cette décision sera prudente et correcte."

L'équipe Red Bull peut-elle réitérer sa performance de 2023 ?

L'équipe Red Bull peut-elle réitérer sa performance de 2023 ?

Si Newey était conscient de l'excellent potentiel de la RB18 début 2022, qui a marqué le début d'une nouvelle ère technique, l'ingénieur a assuré qu'il ne s'attendait pas à ce que la campagne 2023 se résume à une domination Red Bull, compte tenu de la convergence des performances annoncée.

"Je pense que nos bases étaient les bonnes avec la RB18, la première voiture de la nouvelle réglementation, au niveau de notre approche du processus de recherche, de l'architecture de la voiture, de sa configuration, etc", a-t-il ajouté. "[...] [En] 2023, la deuxième année de cette nouvelle réglementation, nous nous attendions totalement à ce que le peloton se resserre. Donc l'année dernière nous a tous pris par surprise, moi le premier. Nous ne nous attendions vraiment pas à une telle domination."

"Cette année, d'après ce que j'ai compris, beaucoup de nos rivaux ont cette fois bien regardé [ce que nous faisions] et je pense que pas mal de voitures ressembleront beaucoup à la notre."

En outre, selon Newey, la physionomie des dernières épreuves de la saison 2023 porte à croire que Red Bull n'est pas dans le plus confortable des fauteuils, en dépit de sa série actuelle de sept succès consécutifs : "Le peloton était serré et les courses le devenaient de plus en plus. À Austin, nous étions sur le point de perdre donc nous avons pris un pari et fait rentrer Max pour un arrêt supplémentaire, et Max a fait le reste."

"À Vegas, pour être tout à fait honnête, Charles [Leclerc] dans la Ferrari était probablement le pilote le plus rapide. Max a fait la différence, c'est sur. À la fin de la saison, bien que nous ayons réussi à tout gagner à l'exception de Singapour, tout le monde était sur nos talons. [...] Il y a donc beaucoup de pression."

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