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Shell veut miser sur le refroidissement amélioré du biocarburant

Pour ne pas passer à l'électrique mais continuer son chemin vers la neutralité carbone, la F1 va demander aux motoristes d'utiliser des biocarburants. Shell a déjà lancé le développement d'un superéthanol dédié à la compétition.

Le compartiment moteur de la Ferrari SF90

Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

La réduction des émissions polluantes est une priorité dans le monde de l'automobile, et ce sujet arrive de plus en compétition, où les moteurs sont soumis à des contraintes bien plus importantes et où la performance recherchée est supérieure, et surtout prioritaire, à la propreté des moteurs. Le règlement 2021 de la F1, repoussé en 2022 à cause du COVID-19, demandera aux motoristes d'utiliser des biocarburants. À l'image de ce que nous trouvons à la pompe, c'est sur un E10 que travaillent les fournisseurs de carburant, c'est-à-dire un carburant possédant 10% d'éthanol. Celui-ci est un dérivé d'alcool et il présente des propriétés qui pourraient aider les motoristes, comme l'explique Benoît Poulet.

"L'aspect intéressant pour la performance de la voiture est similaire à celui de mettre un gel refroidissant sur vos doigts, vous ressentez cet effet de froid. Ce sera la même chose pour les moteurs", détaille le directeur du développement F1 de Shell, à Motorsport.com. "Ça permettra de refroidir des pièces du moteur et ça pourrait présenter des bénéfices. Nous travaillons d'arrache-pied sur cela. Les propriétés sont assez intéressantes sur le plan de la combustion, et je pense que nous pouvons faire des choses intéressantes. Nous avons trouvé pour le moment que l'effet refroidissant était bon pour le moteur."

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Dans les faits, l'éthanol présente des caractéristiques différentes de vaporisation par rapport au carburant classique, et les ingénieurs veulent exploiter cet effet de refroidissement pendant le cycle de combustion, ce qui permettrait d'augmenter la puissance des blocs propulseurs. La différence de température pourrait aussi être exploitée pour modifier la propriété des gaz sortant de l'échappement, et donc leur effet aérodynamique sur la partie arrière des monoplaces. Benoît Poulet explique que des employés de Shell ayant travaillé sur l'E10 dans le secteur de l'automobile de route ont été assignés au projet, et que la réflexion a débuté dès l'annonce de l'utilisation future de ces 10% d'éthanol dans les moteurs de F1.

"C'est un grand défi mais nous sommes vraiment satisfaits de passer au carburant E10, et à vrai dire, nous serions ravis d'en mettre plus de 10%. Nous avons des employés qui travaillent sur ce projet et à qui l'E10 est familier. C'est un grand changement car l'éthanol a des propriétés différentes des autres hydrocarbures. De ce fait, nous avons vraiment décidé de débuter tôt. C'est un peu comme les départements châssis [des équipes], nous avons débuté dès que le règlement a été publié. Sur la gestion de projet, j'ai dédié une personne à plein temps à cette question et nous avons désormais une bonne compréhension quant aux bénéfices de l'E10."

Propos recueillis par Jonathan Noble

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