Technique - Les freins sous le feu des projecteurs
Le Red Bull Ring a mis l'accent sur la performance au freinage pendant le Grand Prix d'Autriche, avec des équipes devant faire de leur mieux pour les faire durer, comme Giorgio Piola et Matt Somerfield l'expliquent.
Photo de: Giorgio Piola
Les analyses techniques F1 de Giorgio Piola
Éminent expert technique de Formule 1, Giorgio Piola suit les Grands Prix depuis les années 1960. Sur Motorsport.com, ses analyses et illustrations se penchent sur toutes les nouveautés aperçues en F1 au fil des Grands Prix.
La température des freins et des pneus est un facteur crucial dans la performance d'une voiture de course et une chose sur laquelle Mercedes s'est beaucoup concentré depuis maintenant quelques temps.
Par exemple, lors des sept premières courses, l'équipe a utilisé sept configurations différentes d'entrée de freins avant, après que la course de Rosberg a failli être compromise par un débris coincé dans cette entrée en Australie.
Pour l'Autriche, l'équipe a choisi un tambour de frein complètement ouvert, laissant le disque et l'étrier exposés afin que la chaleur puisse être rejetée par la face de la roue plus rapidement mais avec moins de précision.
La casse de suspension de Rosberg pendant les EL3 n'a pas seulement mis beaucoup de stress sur l'équipe pour préparer la voiture pour les qualifications, mais a aussi conduit à des changements ad hoc sur les deux voitures. Un renforcement en carbone a été placé sur les triangles à l'endroit où ils avaient précédemment cédé, et entouré de scotch pour tenir en place.
Perdu dans le débat entourant l'accrochage du dernier tour, se trouve le fait que le dernier relais de Rosberg a été compromis par les dégâts subis plus tôt dans la course lorsqu'il a collecté des débris en provenance du pneu de la voiture de Vettel.
Même s'ils n'étaient pas aussi sérieux que les dégâts subis par Hamilton lors de sa collision du premier tour avec Bottas à Bahreïn, qui a été calculé comme coûtant au Britannique près d'une seconde au tour, cela a tout de même eu un impact significatif sur les temps au tour et l'usure du pneu.
Cela a probablement annulé l'écart entre le supertendre chaussé par Rosberg et le tendre monté par Hamilton, permettant à ce dernier de revenir.
Ferrari
Comme Mercedes, Ferrari a changé de tactique concernant les conduits de freins en Autriche, pas seulement en raison de son appréhension concernant la durée de vie des freins mais en raison de sa tactique habituelle de chauffage des moyeux sur la grille afin d'élever la température et la pression du pneu.
Avec le changement de protocole pour la mesure de la pression, cela a rendu cette astuce inutile et donc Ferrari n'a pas chauffé le tambour de frein et les composants de la façon normale. Cependant, l'équipe a ouvert la fin du tambour de frein pour permettre à la chaleur générée par les freins de s'échapper par la face avant plus rapidement.
Ferrari a de nombreuses évolutions aérodynamiques prévues pour Silverstone, en réutilisant de nombreuses pièces que nous avons déjà vues sur d'autres circuits cette saison alors que l'équipe cherchait ses réglages optimaux autour du Red Bull Ring.
Cependant, l'écurie a introduit une évolution pour le moteur thermique, dépensant ainsi un autre de ses jetons de développement. Cela a coïncidé avec un nouveau mélange de carburant développé par le partenaire technique de Ferrari, Shell, afin d'améliorer la performance et l'économie de carburant.
Red Bull
Red Bull Racing a finalement admis avoir muni sa RB12 d’un nez raccourci depuis le Grand Prix du Canada.
Ce nouveau nez est plus court de seulement 15 mm, ce qui le rend presque identique au précédent. En revanche, il possède une influence sur l’écoulement de l’air sous la voiture et, plus important, il modifie son interaction avec le plan neutre de l’aileron avant, situé juste en dessous.
Force India
La version B de la Force India a été la révélation de la saison. Son introduction au Grand Prix d’Espagne a permis aux VJM09 de gagner plusieurs places sur la grille de départ. L’écurie indienne a continué à développer sa monoplace, dévoilant un nouvel aileron avant en Autriche.
Les deux volets supérieurs ont été raccourcis et leurs extrémités ont été revues afin de modifier leur influence sur le vortex Y250, généré par la section courbée et la jonction du plan neutre situé juste en amont. La longueur normale des volets est illustrée en jaune.
Haas
Fait intéressant, pour sa première saison en F1, l’écurie américaine Haas a décidé de munir ses VF-16 d’un essieu avant soufflé, fort complexe. Toutefois, elle l’a masqué pour la première fois de l’année en Autriche.
Nous avions entendu parler de cette stratégie plus tôt durant la saison, car certaines écuries, y compris Haas, songeaient à masquer l’essieu à Bakou à cause des températures de freins qui risquaient d’être difficiles à maîtriser sur ce tracé spécifique.
Un encart en fibre de carbone (indiqué par la flèche) empêche le flux d’air, généré par l’écope de frein, de ressortir par ce tube vide. En Autriche, l’écope de frein, de forme inchangée, souffle une plus grande quantité d’air pour refroidir les freins, car ces derniers sont fortement sollicités sur le Red Bull Ring, avec des freinages rapprochés, espacés par de courtes lignes droites.
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