Ogier : "Je suis revenu à mon poids de forme de 25 ans" pour Le Mans !

S'il assure être détendu et ne pas se poser trop de questions, Sébastien Ogier a préparé ses premières 24 Heures du Mans avec minutie. Il n'a par exemple pas négligé l'aspect physique de la compétition sur circuit, perdant quelques kilos pour être plus performants. Il s'est confié à nous lors du traditionnel pesage dans le centre-ville, vendredi au Mans.

Sébastien Ogier, Richard Mille Racing Team

Photo de: Nikolaz Godet / Motorsport.com

Sébastien, dans quel état d'esprit êtes-vous au moment d'entamer cette semaine ?

J'ai envie de dire que c'est plus de l'excitation que de la pression. Après, effectivement, une fois dans la voiture, l'adrénaline va commencer à monter. Une fois de plus, il y a tout à découvrir, mais l'objectif c'est de le faire le plus vite possible, comme toujours. C'est bien d'avoir ce week-end test déjà, d'avoir une journée pour rouler un petit peu. C'est vrai que sinon, c'est ce qui manque dans un week-end traditionnel en WEC : ce qui est assez frustrant, c'est de ne pas rouler assez finalement. Quand tu découvres tout comme moi, tu aimerais faire plus de tours, et partager la voiture à trois ça limite forcément pas mal le temps de roulage. Mais en tout cas c'est un plaisir d'être là.

Est-ce que vous appréhendez un moment particulier de la course ?

C'est encore un peu tôt pour le dire mais je pense que forcément, s'il y a quelque chose à appréhender, j'ai envie de dire que c'est plutôt les changements de météo. Quand on ne connaît pas vraiment les changements d'adhérence, la pluie peut devenir compliquée pour une première. Finalement, je suis content d'avoir eu un relais entièrement sous la pluie à Spa, ça m'a permis de découvrir la voiture sous la pluie. Je n'avais jamais fait un tour dans une voiture comme ça sous la pluie avant. Ça me permet d'avoir quelques repères, quelques notions. Une fois de plus, je ne me pose pas trop de questions. Je vais essayer de faire de mon mieux, comme toujours, et on verra bien ce que ça va donner.

Quelque part, je suis conscient que le challenge est difficile, et qu'il y a plus de chances que ça ne réussisse pas.

Sébastien Ogier

Est-ce que votre passé en rallye peut vous aider pour cette course ?

Le fait de rouler au feeling, de s'adapter vite, ce sont normalement les caractéristiques d'un pilote de rallye. Maintenant, les paramètres sont tellement différents que ce n'est clairement pas simple au début. Mais c'est sûr que s'il y a quelque chose que j'ai hérité du rallye, c'est être capable de m'adapter vite. Maintenant, ce n'est pas pour ça que ça marche ici. On va voir. Mentalement, je suis assez détendu, j'ai effectivement envie de bien faire mais je ne me mets pas trop de pression. C'est un challenge que je me lance à moi-même et, quelque part, je suis conscient que le challenge est difficile, et qu'il y a plus de chances que ça ne réussisse pas. Qu'est-ce que ça veut dire réussir ou pas réussir ? Je ne m'attends pas à devenir le meilleur pilote sur circuit, c'est évident, il faut être réaliste, il y a des mecs qui font ça depuis des années, qui pèsent 20 kg de moins que moi ! Ce sont déjà des avantages énormes dans ces catégories. J'ai envie de me faire plaisir avant tout, de découvrir cet univers que je ne connais pas, et puis essayer d'aller le plus haut possible.

Sébastien Ogier roulera à bord d'une Oreca 07 en LMP2.

Sébastien Ogier roulera à bord d'une Oreca 07 en LMP2.

Est-ce que vous vous êtes préparé à fond comme pour gagner un rallye ?

Honnêtement oui. On parlait du poids par exemple… Physiquement, je me suis assez préparé pour essayer de rebaisser un petit peu, parce que vu ma taille, j'ai tendance à avoir des kilos en trop par rapport à beaucoup de pilotes. Mais on voit que ça joue énormément sur la performance ici donc j'ai essayé de faire le maximum. Je suis quasiment revenu à mon poids de forme de quand j'avais 25 ans. Ce n'est pas grand-chose mais j'ai réussi à gratter deux ou trois kilos. Plus, je ne vais pas le faire, car je n'ai pas envie de faire n'importe quoi non plus, mais ce sont des petites choses. Même si deux ou trois kilos ça ne va pas changer la vie, c'est quand même l'idée, comme toujours, de faire les choses au maximum et de me donner à fond.

Physiquement, les contraintes ne sont pas les mêmes qu'en rallye ?

Si elles sont différentes, elles sont presque moins exigeantes. Ce sont des courses longues, mais quelque part, l'endurance d'une semaine de rallye est vraiment très, très exigeante physiquement et mentalement. Ici, tu montes parfois dans la voiture pour 1h30 ou deux heures, c'est un peu intense, il peut faire très chaud dans le cockpit comme à Sebring. Je vous dirai ça après la course !

Qu'attendez-vous de la Journée Test ?

Globalement, c'est de découvrir le circuit. C'est bien de l'avoir parce que dans un format traditionnel comme à Spa, où il n'y a que les essais libres à partager à trois, on ne fait pas beaucoup de tours. Là c'est un peu comme à Sebring avec le Prologue, il y a une journée avant pour pouvoir rouler, qui va être utile je l'espère. Il n'y a pas de programme particulier si ce n'est prendre nos marques, voir les conditions météo qu'on aura.

Comment vit-on le fait d'avoir une voiture pour soi en rallye puis de passer à une voiture qu'on partage ?

Comme je le dis depuis le début, je trouve ça cool de partager cette expérience, c'est intéressant, d'autant plus quand tu as un coéquipier comme Charles [Milesi] qui a de bonnes références et qui peut me donner quelques repères pour essayer de progresser. D'un autre côté, il y a parfois la frustration, pendant les essais libres, où tu aimerais rouler plus car à mon stade, plus je fais de tours, plus je me donne des chances de progresser. Il y a des plus et des moins.

Pour cette préparation du circuit, avez-vous fait beaucoup de simulateur ?

Je ne suis pas trop génération simulateur ! Ce n'est pas quelque chose qui m'attire vraiment. Après, j'ai fait une session de deux heures cette semaine, histoire d'avoir quand même quelques petits repères et de gagner un petit peu de temps sur les tout premiers tours, d'autant plus qu'ici le circuit est long, donc c'est bien d'être calé dès le début pour pouvoir optimiser chaque tour.

Sébastien Ogier fera équipe avec Lilou Wadoux et Charles Milesi.

Sébastien Ogier fera équipe avec Lilou Wadoux et Charles Milesi.

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