Interview
24 Heures du Mans 24 Heures du Mans

Dillmann : "Pas mal de nouvelles choses" pour Vanwall au Mans

Homme fort de l'équipe Vanwall, et pilier du développement de la Vandervell 680, Tom Dillmann aborde ce retour aux 24 Heures du Mans avec la conscience du défi à surmonter. Pas question toutefois, pour le Français, d'être là "seulement pour participer", au sein d'un équipage qui a vu Jacques Villeneuve être remplacé par Tristan Vautier. Entretien.

#4 Floyd Vanwall Racing Team Vanwall Vandervell 680 of Tom Dillmann, Esteban Guerrieri, Tristan Vautier

Tom, dans quel état d'esprit es-tu en arrivant aux 24 Heures du Mans avec Vanwall ?

On franchit des étapes à chaque sortie. Pour l'instant la fiabilité a été plutôt encourageante, à part des soucis un peu isolés, mais pas vraiment de grosse prise de tête. Et puis au niveau de la performance, on progresse étape par étape. C'était compliqué de progresser parce qu'on n'a pas roulé en essais privés entre décembre 2022 et les 6H de Spa : l'homologation a pris du temps, après la voiture était en transit entre les courses, donc c'était très compliqué de régler la voiture comme il faut sur les week-ends de course. Ce n'est pas le format qui convient pour faire du développement. Depuis, on a pu faire trois jours à Monza après Spa, ce qui a beaucoup aidé. Donc on arrive au Mans avec pas mal de nouvelles choses et une meilleure visibilité sur ce dont la voiture avait besoin. On espère que ça se traduira par un step sur la piste.

Sur quoi l'équipe s'est-elle préparée lors de ces trois journées d'essais ?

Disons qu'on avait identifié des problèmes ou des limitations au niveau de la performance de la voiture, et c'était compliqué de les régler sur un week-end de course au niveau du setup. Avec plus de temps et des journées d'essais normales, on a pu corriger pas mal de choses et franchir des étapes qui ont pas mal aidé. C'était vraiment important de faire ces essais pour avoir trois jours durant lesquels on a pu bien bosser.

Quelle est l'ambiance dans l'équipe ? C'est une satisfaction d'être là ?

La satisfaction d'être là oui et non, parce qu'on n'est pas ici juste pour être là, on est ici pour se battre et faire des résultats, pas seulement pour participer. L'ambiance est bonne. Après, c'est sûr qu'il y a pas mal de fatigue car c'est un début de saison très lourd, surtout pour nous, en ayant dû homologuer la voiture. Après Spa et Monza, on a pu se reposer un peu pour reprendre des forces pour Le Mans. L'ambiance est bonne.

Tom Dillmann participe pour la quatrième fois aux 24H du Mans.

Tom Dillmann participe pour la quatrième fois aux 24H du Mans.

La voiture n'a pas vraiment donné de grosse prise de tête au niveau de la fiabilité et c'est déjà bien. Elle a l'air d'être solide. Après, c'est une course de 24 heures et beaucoup de choses peuvent se passer, on n'a jamais fait d'essais d'endurance comme ça. Le plus qu'on a roulé d'affilée, c'étaient les huit heures à Sebring. On ne sait jamais, on n'a pas encore l'expérience de ça, mais c'est quand même assez encourageant. Et la performance viendra petit à petit, je pense. On est dans l'état d'esprit de devoir bosser de notre côté, s'occuper de nous, optimiser la voiture, ne pas faire d'erreur humaine au niveau des ingénieurs, mécaniciens et pilotes.

On imagen que l'équipe va mettre à profit chaque heure de roulage disponible dès la Journée Test…

Mine de rien, à la Journée Test il n'y a que deux fois trois heures, donc ce n'est pas énorme. Il va falloir beaucoup rouler, emmagasiner de l'expérience notamment avec les doubles relais pneumatiques. On a de nouveau les pneus préchauffés donc ça change un peu la donne, on a trois types de pneus, donc il y a pas mal de choses à valider. Et il faut régler la voiture de manière optimale pour ce circuit. Il y a énormément de choses à faire mais je crois que c'est pareil pour tout le monde.

À compter d'aujourd'hui, sur quoi l'équipe se concentre-t-elle le plus entre performance et fiabilité ?

La fiabilité, on n'a pas grand-chose à faire maintenant, il faut juste rouler et tant que rien ne casse, ça va. La fiabilité, c'est souvent comme ça : on roule, on roule, on enchaîne les heures et puis à un moment donné un truc se passe et on apprend qu'il vaut mieux faire telle pièce comme ci ou comme ça, c'est là qu'on apprend. Évidemment il y a le design et tout ça en amont, mais après on met la voiture sur la piste et il faut attendre de voir. Là-dessus, il n'y a pas vraiment grand-chose à se dire, il faut juste préparer la voiture aux petits oignons. La performance sur les longs relais sera importante, car les qualifs ici ne le sont pas.

On parlait d'utiliser le maximum de roulage possible, le tout avec un nouvel équipier, Tristan Vautier. Le programme sera-t-il aménagé en conséquence ?

Oui, évidemment, il n'a jamais roulé avec la voiture ni avec une Hypercar. Après, il a quand même beaucoup d'expérience en DPi, qui sont des voitures assez similaires, et il a roulé au Mans l'année dernière. Je pense que pour lui, la mise en route va être assez rapide. Là-dessus on ne se pose pas trop de question.

La Vanwall Vandervell 680 dans son stand, au Mans.

La Vanwall Vandervell 680 dans son stand, au Mans.

Il n'y a pas ce sentiment de faire un pas en arrière ou d'avoir perdu du temps avec ce changement dans l'équipage ?

Non, je pense que ça va sûrement même être un peu plus facile. Mine de rien, c'était un gros, gros challenge pour Jacques [Villeneuve] de revenir en Hypercar comme ça. Je pense que Tristan, ce sera plus facile pour lui d'être dans le coup rapidement.

En as-tu discuté avec Jacques depuis l'annonce de son départ de l'équipe ?

Pas plus que ça. Ça s'est décidé après les essais à Monza, c'était assez clair…

Qu'est-ce qui te satisfera dimanche 11 juin à 16 heures ?

Pour la première année de cette voiture, finir la course serait déjà beau, c'est l'objectif numéro un, mais pas pour faire de la figuration non plus. En Hypercar, si tu finis la course sans embûches, tu peux déjà grignoter des positions. Il y a des voitures comme la Glickenhaus, on était plus rapides qu'eux à Sebring, puis un peu moins bien ensuite, et c'est une voiture avec qui on se bat. On espère faire encore mieux. De toute manière, il faut déjà finir la course, comme tout le monde, c'est le plus important ici. Et si déjà on fait ça, on pourra être satisfait pour la première saison de la voiture.

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