5 éditions mémorables du GP d'Argentine

Après deux ans d'interruption, le MotoGP est de retour en Argentine, l'occasion de revenir sur cinq éditions qui ont marqué son Histoire.

Marc Marquez, Repsol Honda Team & Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Photo de: Repsol Media

Le Grand Prix d'Argentine n'a eu de cesse d'aller et venir au calendrier depuis son arrivée en 1961. Cette première manche hors Europe de l'Histoire ne remporte pas l'adhésion des top pilotes à l'époque de son apparition, et ils sont peu nombreux à faire le déplacement, laissant le champ libre aux Argentins Jorge Kissling, puis Benedicto Caldarella, qui gagnent tour à tour en 500cc en 1961 et 1962. Dans les catégories 50cc et 125cc, c'est Hugh Anderson, intronisé Légende du MotoGP l'automne prochain, qui s’impose.

Il faut toutefois attendre 1963 pour que certains grands noms, à l'image de Mike Hailwood, viennent à leur tour rouler sur l'Autódromo Juan y Oscar Gálvez, à Buenos Aires.

1963 : La démonstration de Mike Hailwood

Arrivé en Championnat du monde en 1959, Hailwood est l'étoile montante de la moto du début des années 60 avec un titre remporté en 250cc en 1961 et un en 500cc en 1962, en plus de comptabiliser 14 victoires à l'entame de la saison 1963, qu'il survole en catégorie reine. Avec sept victoires sur sept, il termine sa saison en Argentine de la même façon qu’il l'a commencée : en s'imposant.

Il effectue alors une véritable démonstration en piste en mettant un tour à chacun des pilotes qui le suivent. Son avance s'élève même à six tours sur le sixième, et il rafle également le sacre cette année-là. Par la suite, il remporte encore six titres mondiaux et 62 victoires, dans différentes catégories.

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Mike Hailwood

Mike Hailwood au Grand Prix d'Argentine 1963

Le GP d'Argentine doit ensuite patienter près de 20 ans pour à nouveau accueillir les courses 125cc, 250cc et 350cc en 1981. Les 500cc reviennent l'année suivante, avec Kenny Roberts en vainqueur devant Barry Sheene et Freddie Spencer. Malgré ces deux éditions, un nouvel intervalle a lieu jusqu'en 1987...

1987 : Eddie Lawson, prêt à reprendre son titre

Champion du monde en 1984 et 1986, Eddie Lawson voit le titre lui échapper en 1987 au profit de Wayne Gardner. Lors du dernier Grand Prix de la saison, en Argentine, Lawson réalise cependant un tour de force en s'imposant avec plus de 11 secondes d'avance sur Randy Mamola, vice-Champion du monde en titre, et Gardner. Les deux hommes ne peuvent rien faire face à l'Américain, qui s'apprête à récupérer son titre les deux saisons suivantes.

Cette performance sonne le clap de fin du Grand Prix jusqu'en 1994, où Jorge Martínez remporte la dernière de ses 37 victoires en 125cc, et 1995. Mais l'histoire du circuit est surtout marquée dans les années 90 par la manche de 1998...

1998 : Clash en 250cc, comme un goût de fin en 500cc

La saison 98 de 250cc voit les coéquipiers Loris Capirossi et Tetsuya Harada s'affronter pour le titre jusqu'à l'ultime GP en Argentine. Alors qu'ils sont arrivés avec seulement quatre points d'écart à la faveur de l'Italien, tout se joue sur cette course.

Qualifié en pole position, Capirossi ne peut en profiter en raison d'un départ moins bon qu'espéré et effectue les 25 tours aux côtés du Japonais. En raison d'une petite erreur à l'entame du dernier tour, Capirossi se fait doubler par Valentino Rossi puis par Harada. Voyant le titre lui échapper, il tente le tout pour le tout dans le dernier virage et sa manœuvre provoque la chute de son coéquipier. Malgré le recours d'Harada auprès de la FIM et la disqualification de Capirossi, celui-ci compte toujours ses quatre points d'avance et est sacré Champion du monde.

En 500cc, l'ambiance est bien moins électrique mais annonce la fin de carrière de l'un des meilleurs pilotes du plateau. Après quatre titres mondiaux, Mick Doohan est sacré pour la cinquième fois et termine la saison par une victoire en Argentine. S'il est encore au sommet de sa gloire, ce sera néanmoins sa toute dernière. L'année suivante, il se blesse lourdement lors de la troisième manche à Jerez, et est contraint de mettre un terme à sa carrière. 1999 marque également la dernière apparition de l'Argentine au calendrier avant les années 2010.

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Changements de décennie et de circuit, la catégorie reine 500cc laisse place au MotoGP à son retour dans le pays, et le tracé Termas de Río Hondo est désormais préféré à celui de Buenos Aires. Pour ce come-back après 15 ans, Marc Márquez emmène un triplé espagnol sur le podium en 2014 en devançant Dani Pedrosa et Jorge Lorenzo, avant d’affronter Valentino Rossi l'année suivante...

2015 : Premier round du clash entre Valentino Rossi et Marc Márquez

Après deux saisons compliquées chez Ducati, Rossi est revenu aux avant-postes depuis 2013, mais c'est bel et bien en 2015 qu'il sonne son grand retour. Vainqueur lors de la première course au Qatar, puis monté sur le podium ensuite aux États-Unis, il arrive en Argentine leader du championnat, cinq points seulement devant Marc Márquez, troisième.

Valentino Rossi et Marc Márquez

Valentino Rossi et Marc Márquez au Grand Prix d'Argentine 2015

À l'extinction des feux, ce dernier, auteur de la pole position, se maintient en tête et creuse une confortable avance de plus de quatre secondes jusque dans le 11e tour, lorsque Rossi s'empare de la deuxième place. Dès lors, l’Italien ne cesse de remonter avant de littéralement fondre sur lui trois tours avant la fin.

À l'entame de l'avant-dernier tour, il le double une première fois mais le #93 réplique. Il parvient à se maintenir devant lors de sa seconde tentative, tandis que Márquez essaye de recroiser. Dans sa manœuvre, il touche le pneu arrière de Rossi et se fait éjecter de sa moto, en pleine ligne droite. À terre, il ne peut qu'abandonner tandis que le #46 s'envole vers la 109e victoire de sa carrière. Ce premier incident entre les deux pilotes marque le début d'une rupture qui atteindra son paroxysme en fin de saison.

2018 : Jack Miller, seul au monde

Autre année, autre ambiance, cette fois au départ du Grand Prix d'Argentine 2018. Avec une piste déclarée mouillée, la totalité de la grille MotoGP décide de partir en pneus pluie, avant de changer d'avis au dernier moment. En théorie, les pilotes doivent dans ce cas partir de la pitlane, mais avec l'intégralité du plateau concerné, le départ aurait pu s'envisager de façon normale... C'était sans compter Jack Miller, unique pilote à avoir tout de suite chaussé des slicks.

Cafouillage, départ retardé, la direction de course tergiverse sur la procédure à adopter pour la sécurité de tous, avant de finalement faire partir les pilotes en fond de grille… et de laisser Miller seul, en pole position, la première de sa carrière en MotoGP ! Cette image surprenante a marqué l'histoire du GP d’Argentine ainsi que la carrière de l'Australien, qui n'a cependant pas été récompensé ce jour-là en finissant au pied du podium.

Jack Miller

Jack Miller au Grand Prix d'Argentine 2018

Déprogrammé en 2020 et 2021 en raison de la pandémie, le Grand Prix effectue son grand retour cette année à Termas de Río Hondo. Rendez-vous vendredi à 15h50, heure française, pour l'entrée en piste des MotoGP.

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