Une Superpole, la solution aux problèmes de trafic ?

En réponse au risque que peut représenter le fait que des pilotes ralentissent pour prendre l'aspiration d'un adversaire en essais libres, Fabio Quartararo suggère de réfléchir à un format de type Superpole pour le MotoGP.

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Photo de: MotoGP

L'expérience d'un programme atypique lors du Grand Prix d'Argentine a suscité la curiosité et fait naître quelques réflexions sur la pertinence de remodeler le fonctionnement des week-ends MotoGP à l'avenir. Faut-il les limiter à deux jours, comme ce fut le cas à Termas de Río Hondo à cause d'un cas de force majeur ? Rallonger les séances pour avoir des essais libres d'une heure ou un warm-up de 40 minutes ? Et pourquoi pas mettre en place un système de Superpole ?

Cette dernière idée semble plutôt séduire les pilotes français, et particulièrement Fabio Quartararo. Comme d'autres, le Champion du monde en titre s'est agacé samedi de voir de nombreux concurrents au ralenti à la fin des EL2, cherchant une roue pour tenter de boucler le tour le plus rapide possible et se porter dans le top 10, synonyme d'accès direct à la Q2.

"En EL2, ils étaient cinq à être arrêtés [à attendre] Bagnaia. Les motos sont vraiment rapides et si on fait une petite erreur, que les pneus perdent en température, on peut avoir de grosses chutes, encore plus sur ce genre de piste. Donc je pense que ça devrait être plus sérieux et que les pénalités devraient tomber plus facilement. Ce n'est pas normal que personne ne soit sanctionné quand ça arrive", a regretté Quartararo, ouvrant alors le débat : "Je pense que faire une Superpole pourrait être une bonne idée : faire un tour, c'est tout."

Depuis 2013, le MotoGP a abandonné les qualifications classiques, jusqu'alors disputées sur une heure, pour mettre en place le système de Q1 et Q2, deux sessions de 15 minutes seulement. Les dix pilotes les plus rapides au cumul des EL1, EL2 et EL3 accèdent directement à la Q2, tandis que les autres disputent la séance précédente pour tenter d'y décrocher l'un des deux tickets de repêchage mis en jeu. Cela a pour effet de créer des fins d'essais libres très intenses, avec une quête frénétique du meilleur temps possible et un classement qui peut évoluer du tout au tout en l'espace de quelques minutes.

Un système de Superpole atténuerait ces phases de time attack, puisque l'ensemble des pilotes accèderaient à la séance qualificative sur un pied d'égalité. En revanche, tel que le mentionne Fabio Quartararo il s'agirait d'un format qui n'autoriserait qu'un seul tour lancé pour se qualifier, les pilotes passant les uns à la suite des autres, or cela a aussi ses inconvénients. "Les formats de Superpole, ça prend du temps, parce qu'il y a un tour de sortie, un tour chrono, et faire ça, même pour 12 pilotes, ça bouffe vite une demi-heure dans tout le programme de la journée", fait remarquer Johann Zarco.

L'Avignonnais n'est pourtant pas réfractaire à cette idée : "Ça peut être une solution. Moi qui ai un peu plus d'expérience et essaie d'enchaîner un peu plus de tours, est-ce que ça m'aiderait ? Je ne sais pas. Fabio est très fort pour trouver son rythme et faire ses chronos seul, c'est avantageux pour ce style de pilote, moins pour d'autres."

Un format actuel "technique et stratégique"

"C'est là que c'est dur [actuellement], parce qu'il faut être très malin pour avoir la bonne roue au bon moment, et en plus être chanceux, parce que quand tu as cette roue, il faut aussi qu'il n'y ait pas de drapeau jaune. Du coup c'est vraiment un gros combo à avoir", fait remarquer le pilote Pramac. "Cette roue, en général il ne faut pas qu'elle soit collée devant toi, sinon elle te gêne. En général, tu la rattrapes. Il faut la mettre à une vingtaine de mètres, mais si elle est trop loin, tu fais des erreurs. Ce format qu'on a maintenant, il est très technique et stratégique. C'est là que ce format Superpole pourrait permettre d'avoir plus un travail de concentration et de constance."

Si beaucoup de pilotes se sont agacés, samedi, de cette recherche de la bonne roue observée massivement à la fin des EL2, renforcée par le fait que les essais libres et le temps de piste en général avaient été réduits par le retard du programme, Pol Espargaró a tout de même tenu à rappeler que chacun, un jour ou l'autre, peut se trouver dans cette position inconfortable.

"Les gars qui ont le plus de problèmes vont chercher une roue. Je l'ai fait, j'ai encore parfois besoin de le faire, et quand je suis rapide, quelqu'un le fait avec moi", a souligné le pilote Honda. "Ça fait partie du job. Bien sûr, ça n'est pas agréable mais le pilote qui n'aime pas faire ça c'est assurément celui qui suit l'autre ; le gars qui suit n'aime clairement pas faire cela, mais il y est forcé car il a besoin de faire un bon résultat et ça aide."

"Au final, les plus rapides doivent aussi penser que tout le monde ne court pas avec les mêmes armes. Il y a des gars dont les motos ne fonctionnent pas aussi bien que les leurs et ils ont besoin de faire ça. J'ai été dans la position de celui qui est dernier sur la grille au Qatar et j'ai aussi été dans la position de celui qui est très rapide, ce qui est le cas parfois actuellement ou ça l'était avec la KTM. Parfois on gagne, parfois on perd, mais ceux qui ont une bonne moto en MotoGP doivent penser qu'ils sont super chanceux d'avoir cette moto et que d'autres pilotes n'ont pas la même chance, donc parfois ça arrive."

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Avec Vincent Lalanne-Sicaud

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