Zarco : Le salto, je le réserve pour la victoire !
Le rookie n'a pas déçu les attentes qui entouraient sa participation au Grand Prix de France et il a décroché à domicile son premier podium en catégorie reine.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Johann Zarco a décroché dimanche ce qui constitue le premier podium d'un pilote français en catégorie reine depuis 2009 et la troisième place de Randy de Puniet à Donington. Pour ajouter encore un peu plus de saveur à sa réussite, le Cannois a passé ce cap sur le Grand Prix de France, offrant ainsi au public tricolore un succès jamais connu à domicile depuis que Christian Sarron a été récompensé après sa superbe bagarre face aux Lawson, Schwantz et Gardner au Paul Ricard, en 1988.
Ce podium au Mans était tellement attendu que l'on pouvait craindre que l'enjeu soit finalement trop grand pour un pilote pressé de toutes parts et qui n'en est qu'à sa cinquième course en MotoGP. Mais Johann Zarco a prouvé dimanche sa solidité et a su inscrire sa performance dans la digne lignée de celles de ses premières courses en catégorie reine, des courses qui l'ont vu prendre les commandes, signer un meilleur temps, se frotter aux stars de la discipline, et engranger deux arrivées dans le top 5 puis une quatrième place.
Dimanche, devant des tribunes remplies et acquises à sa cause, et alors qu'il s'élançait pour la première fois depuis la première ligne, le pilote Tech3 n'a pas tremblé au départ. Passé en tête dans l'enchaînement Dunlop, il a cette fois encore tenu six tours, mais avec un dénouement tout autre qu'à Losail. Une fois dépassé par Viñales, le Français est en effet resté dans sa roue, et il a fallu 17 tours à Rossi pour imiter son coéquipier et prendre l'ascendant sur le rookie. Pensant être destiné à monter sur la troisième marche du podium, celui-ci a finalement reçu un petit cadeau supplémentaire lorsque le Docteur est sorti de scène à quatre virages de l'arrivée.
Que s'est-il ensuite passé sous le casque de la nouvelle idole tricolore pendant le tour de décélération ? "C'était génial. J'ai eu dans l'esprit un salto, mais je voulais vraiment le réserver à la victoire, donc ça m'obligera à continuer de pousser à la limite pour continuer de grandir", sourit Johann Zarco. "J'ai salué les fans. J'ai pensé prendre un drapeau français, mais je n'en ai pas vu de grand au bord de la piste ou alors un peu trop loin, dans les tribunes."
"J'étais soulagé d'avoir fait une belle course. D'un côté, il y a toujours un peu de calcul, parce qu'on se dit que troisième c'était génial mais deuxième c'est encore mieux, car ce sont 20 points, et puis j'étais pressé d'arriver au parc fermé et d'embrasser l'équipe", relate le pilote Tech3, qui a profité de ce Grand Prix à domicile pour prolonger d'ores et déjà son engagement avec son équipe pour la saison prochaine.
Une pression très bien gérée
On pourrait croire Johann Zarco habitué aux émotions du podium, lui qui en avait déjà connu 41 dans sa carrière mondiale, auréolée de deux titres, mais la catégorie reine transcende assurément le moindre résultat. Il n'empêche que son expérience passée l'a certainement aidé à gérer la pression de ce week-end et à répondre aux attentes sans faillir.
"Je vis dans le présent, dans le moment. L’émotion du second titre a été très élevée et j’avais beaucoup pleuré sur le podium parce que la pression était plus forte !" se souvient-il. "En Moto2, la France était le seul Grand Prix où les gens me reconnaissaient et me parlaient de podium. 'Hey, Zarco, podium, podium !'. Et en fin de week-end, je réalisais que j’avais trop de pression et que je ne pilotais pas bien. Je ne voulais pas faire cette erreur cette fois, et dès les EL4, je me suis dit : 'OK, take it easy'. De là, ça s’est déroulé parfaitement."
Parti à la faute samedi matin − ce n'est que sa deuxième chute depuis le début de la saison −, le Français a en effet su se recentrer et ne pas entacher sa performance en qualifications ou en course. "Ça m'a sans doute permis de faire comme une remise à zéro dans la tête pour mieux aborder ce circuit qui est très technique. Quand on a une Yamaha, si on la conduit bien ici on est censé être devant."
"Je crois que j'ai vraiment franchi le pas le samedi après-midi et c'est ce qui m'a permis de beaucoup mieux gérer la pression. Finalement, je forçais moins en piste et j'ai vu que j'allais beaucoup plus vite et ça m'a permis de contrôler cette pression, parce que c'est vrai que tous les gens qui crient au podium, et pourquoi pas à la victoire, dans l'inconscient ça joue."
"Ce n'est que la cinquième course"
Malgré tout le plaisir ressenti dimanche, la nouvelle coqueluche du public ne se laisse pas tourner la tête. Il sait qu'il a encore du chemin à parcourir avant de pouvoir franchir la dernière marche du podium. "Mieux gérer l'adhérence, l'accélération et le rythme en course", ainsi résume-t-il les éléments qui lui permettront de cocher la dernière case.
"J’adore être au top. Ce n’est que la cinquième course", sourit Johann Zarco, décidément entré dans le radar des stars de la discipline, car avec sa performance mancelle, il a aussi prouvé qu'il était prêt à saisir toute occasion qui pourrait se présenter à lui. Et Marc Márquez n'a qu'a bien se tenir, car avec cette série d'arrivées aux cinquième, quatrième et deuxième positions, le rookie occupe la cinquième place du championnat à seulement trois points du Champion du monde en titre !
Avec Guillaume Navarro
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