Analyse

Ces écuries qui souffrent des nouvelles règles techniques

L'ajustement de la réglementation technique pour la saison 2021 de Formule 1 a finalement eu un effet non négligeable sur la hiérarchie, certaines écuries ayant souffert plus que d'autres selon l'inclinaison de leur monoplace.

Valtteri Bottas, Mercedes W12, Sebastian Vettel, Aston Martin AMR21

Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

Pour la dernière année de l'ère technique actuelle, l'objectif de la réglementation 2021 était clair : ralentir des Formule 1 qui étaient l'an passé les plus rapides de tous les temps grâce à une diminution de l'appui aérodynamique d'environ 10%, notamment grâce à une réduction de la surface du fond plat.

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Une hiérarchie similaire à 2020 était néanmoins attendue, notamment en raison du gel des châssis en vigueur depuis le 30 septembre dernier jusqu'au terme de la saison 2021. Les qualifications du Grand Prix de Bahreïn ont pourtant permis de constater des gains conséquents pour Red Bull, AlphaTauri, Ferrari et Alfa Romeo notamment, tandis que Mercedes, Aston Martin et, dans une moindre mesure, Alpine ont étonnamment perdu du terrain.

Déficit de performance à Bahreïn en 2021 par rapport à 2020

Ferrari : 0"541
Alfa Romeo : 1"217
Red Bull : 1"319
AlphaTauri : 1"361
McLaren : 1"385
Alpine : 1"832
Williams : 2"022
Mercedes : 2"121
Aston Martin : 2"279
Haas : 2"338

Deux conclusions peuvent en être tirées. Primo, les gains de l'unité de puissance Ferrari sont notables, à part évidemment dans une écurie Haas qui a déjà tiré un trait sur sa saison 2021 en restreignant son développement au minimum syndical. Secundo, les pertes sont spectaculaires chez Mercedes qui, comme ses clients Williams et Aston Martin, a perdu plus de deux secondes cet hiver. Certes, il y a quelques pépins du côté du moteur, mais il n'y a que peu de doutes sur le fait que la philosophie des monoplaces à faible inclinaison de l'arrière vers l'avant est devenue un handicap majeur.

Lance Stroll, Aston Martin AMR21

Cette philosophie, qui est notamment celle de Mercedes et d'Aston Martin, requiert des trous et des fentes sur le fond plat pour exploiter au mieux le diffuseur, mais ceux-ci sont désormais interdits. Et d'après la structure de Silverstone, l'écart de performance est gigantesque.

"On dirait que les concurrents à faible inclinaison ont perdu environ une seconde au tour par rapport à ceux qui ont une forte inclinaison", analyse Otmar Szafnauer, directeur d'Aston Martin F1 Team. "Si l'on regarde tout le monde, si l'on nous compare à Mercedes par exemple, je pense que nous sommes un dixième plus rapides que l'an dernier ici. Mais si l'on nous compare à tous les concurrents à forte inclinaison, vous savez, ils ont gagné sept ou huit dixièmes, voire une seconde au tour."

Lorsqu'il lui est demandé s'il s'agit d'un problème fondamental pour toute la saison 2021 ou si cela pourrait être rattrapé, Szafnauer répond : "Eh bien, c'est fondamental aujourd'hui, mais nous allons travailler dur pour nous en remettre. Mercedes a aussi une inclinaison faible et est plus rapide que nous. Il y a donc de la performance que nous devons simplement trouver et mettre sur notre voiture aussi vite que possible."

Il n'y a toutefois pas d'alarmisme au sein de la marque à l'étoile, qui juge que son déficit est partiellement dû à d'autres facteurs. "La voiture n'est simplement pas en bonne forme, et Bahreïn ne s'est pas super bien passé l'an dernier", souligne Toto Wolff, directeur de Mercedes AMG F1. "Ce sont un tracé et un asphalte que Red Bull semble maîtriser mieux que nous. Mais ce n'est pas du tout une explication acceptable. Nous devons juste faire ce que nous avons fait ces dernières années, c'est-à-dire comprendre la voiture et les pneus et optimiser chaque détail. Alors nous serons de retour dans la bataille."

Forcément, le gel des châssis complique les choses dès qu'un aspect majeur de la monoplace est pris à défaut. Il est quasiment impossible de changer de concept à ce stade, notamment vu l'importance qu'a l'inclinaison sur la philosophie aérodynamique globale d'une voiture. Pour autant, Wolff refuse de se résigner : "Si nous disions 'bah, nous avons juste été handicapés par la réglementation, c'est tout', nous ne serions pas des passionnés de course, nous ne serions pas des battants. Il nous faut juste trouver les réglages parfaits de cette voiture afin qu'elle puisse se battre avec nos concurrents."

Avec Jonathan Noble

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