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Quand Aitken découvrait l'esprit de compétition d'Anthoine Hubert

Alors qu'approche le premier anniversaire de la mort d'Anthoine Hubert, Jack Aitken a narré le moment où il a pris conscience de l'esprit de compétition qui animait le Français.

 Anthoine Hubert, Tech 1 Racing, Jack Aitken, Koiranen GP

Tout au long de leur carrière, les trajectoires de Jack Aitken et d'Anthoine Hubert se sont régulièrement croisées. Les deux jeunes hommes se sont affrontés en Formule Renault, en GP3 et en Formule 2 ; ils ont partagé le podium à maintes reprises. La première fois, c'était lors d'un meeting de Formule Renault 2.0 Alps, au début de la saison 2014. Aitken était vice-Champion en titre de FR2.0 NEC, alors qu'Hubert venait de remporter la F4 France pour ses débuts en monoplace. Le premier rendez-vous de l'année les a réunis à Imola, et ils y ont joué la victoire roue contre roue…

"En 2015, je courais en Formule Renault", a raconté Aitken ce vendredi dans une série de tweets. Il courait alors pour Koiranen GP, Hubert avec la structure française Tech 1 Racing. "Nous avions été très compétitifs tout au long des essais de pré-saison, et avant le début de ma vraie saison, nous avons participé à une course régionale à Imola. Nous avions deux jours de course, avec une séance qualificative et une course chaque jour. Le samedi, c'est un gars du nom d'Hubert qui a fait la pole. Je rappelle m'être dit : 'On bat les records et on fait les meilleurs chronos tout l'hiver, et ce gars-là débarque et me bat en qualifs !'. Bonjour Anthoine [en français dans le texte, ndlr]."

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"Tout le week-end, ça a été très serré entre nous à l'avant du peloton. Il a remporté la première course, je lui ai rendu la pareille le dimanche. Mais ça n'a pas été simple. J'ai mené au départ et j'ai établi une petite avance. Parfait. Mais dans les derniers tours, j'ai commis une erreur à Tamburello, et il a eu l'opportunité de me doubler. Il a tenté par l'extérieur au virage suivant, je l'ai tassé dans la poussière et les boulettes de gomme et je l'ai vu passer dans le bac à gravier. Il est revenu en piste et est parvenu à finir derrière moi."

"Le job était fait ! Ou presque. Les commissaires nous ont convoqués tous les deux, et il attendait déjà dans le couloir quand je suis arrivé. Nous avons échangé des amabilités, et je me suis dit qu'il était très raisonnable. Il a reconnu que sa manœuvre était peut-être un poil ambitieuse, et nous en avons ri. Nous sommes ensuite entrés dans la salle des commissaires, et ils ont demandé ce qui s'était passé."

Jack Aitken
Anthoine Hubert

"J'ai donné mon point de vue en disant que j'avais simplement tenu ma trajectoire et que cela semblait être un incident de course relativement innocent. Le commissaire s'est tourné vers Anthoine et a demandé s'il était d'accord. Anthoine (sans rien laisser paraître du tout) a alors dit qu'il trouvait qu'il était largement à côté de moi à l'entrée du virage, que je l'avais bien trop tassé et qu'il aurait dû avoir la trajectoire intérieure pour le virage suivant… Pendant ce temps, je me disais 'quel enfoiré !'."

"Je n'ai pas eu la pénalité, mais c'est la première fois que j'ai vu son esprit de compétition, ce qui est différent du simple fait de piloter vite. C'est l'un des traits qui faisaient de lui un vrai pilote aux yeux de beaucoup, moi compris. Cela ne m'a pas trop dérangé, probablement car j'aurais fait la même chose… Mais juste au cas où j'aurais oublié, il a fait exactement pareil au Red Bull Ring l'an dernier après notre accrochage. Cette fois, j'ai eu une pénalité. Cheers, mate."

Jack Aitken et Anthoine Hubert allaient faire partie des six (!) candidats au titre en Eurocup FR2.0 2015, avec le sacre pour le premier et la cinquième place pour le second, Aitken empochant également la couronne en FR2.0 Alps, où le Français n'était pas engagé à temps plein. Ils ont ensuite fait équipe en GP3 en 2017 au sein d'un quatuor ART qui a tout raflé sur son passage, Aitken finissant deuxième du championnat et Hubert quatrième. La saison 2019 les a de nouveau rassemblés dans la même compétition, en F2, l'Écossais-Coréen se classant cinquième au général avec Campos. Une saison qu'Hubert n'allait jamais terminer.

Mia Sharizman, directeur de la Renault Sport Academy, Alain Prost, Renault F1 Team, avec Jack Aitken, Campos Racing, Max Fewtrell, ART Grand Prix, Ye Yifei, Hitech Grand Prix

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