L'ajout rapide d'un second renfort a étonné les rivaux de Mercedes
L'installation d'un second renfort sur le plancher de la Mercedes W13 à Montréal a soulevé quelques questions quant à la Directive Technique publiée par la FIA sur le sujet.
La Directive Technique émise par la FIA au sujet de la réduction des rebonds contenait deux volets principaux : le premier sur la question de la mesure de l'intensité des chocs subis par les pilotes, comme base de futures règles plus précises en matière de sécurité, le second sur la possibilité d'installer un second renfort afin de rigidifier plus encore le plancher des monoplaces.
Dans le timing de la mise en œuvre de cette seconde option, Mercedes a été la seule équipe à installer ce second renfort dès les Essais Libres 1. Toutefois, comme la directive en question contredisait directement le Règlement Technique sur le sujet, et qu'elle n'avait par nature pas de force contraignante en elle-même, l'écurie a fait le choix de ne pas utiliser cette pièce pour le reste du week-end, par crainte d'une réclamation de la part d'autres écuries.
Mais la dynamique de cette situation et la capacité de réaction de Mercedes ont été de nature à étonner quelques membres du paddock. À commencer par le directeur de Ferrari, Mattia Binotto, qui n'a pas voulu verser directement dans la théorie du complot mais a simplement expliqué que la Scuderia n'était pas en capacité d'agir aussi vite.
"Toto [Wolff, le directeur exécutif de Mercedes] a dit qu'ils l'ont fait en une nuit", a-t-il déclaré. "Ce que je peux dire, c'est que Ferrari ne serait pas capable de le faire. Et je suis sans doute surpris qu'une équipe soit si forte pour le faire du jour au lendemain. Nous pouvons peut-être seulement faire confiance à ce qu'il dit..."
Dans le clan Red Bull, Helmut Marko a quant à lui plus directement suggéré, auprès de Motorsport.com, qu'il y avait anguille sous roche : "Nous avons été très surpris de voir ce second support sur le plancher. Il était clair qu'après la publication de la Directive Technique, il n'y avait pas assez de temps pour fabriquer une telle pièce."
À la question de savoir s'il pense que Mercedes avait une connaissance préalable de ce que la FIA allait mettre en place, Marko a répondu : "Sans cela, vous ne pouvez pas expliquer ce qui s'est passé."
L'influence de Rao ?
Les deux renforts sur la Mercedes W13 lors des EL1 au Canada
Dans le contexte actuel, ce sujet a pris une tournure quasi institutionnelle puisque Shaila-Ann Rao, ancienne conseillère juridique pour Mercedes et conseillère spéciale pour Toto Wolff, occupe le poste de secrétaire générale pour le sport par intérim, en lieu et place du partant Peter Bayer. À Bakou, déjà, des doutes avaient été émis par certains directeurs d'équipes, Binotto ne cachant pas des "préoccupations" sur la question.
Au Canada, le rôle de Rao dans la mise en place rapide de la directive controversée a fait l'objet de spéculations, renforçant chez certains le sentiment d'une influence de Mercedes sur la situation.
S'exprimant après un week-end où la DT a été contestée pour des raisons juridiques, les équipes expliquant que la FIA n'avait pas suivi la procédure correcte en passant par une directive au lieu de modifier directement le règlement (comme ses prérogatives en matière de sécurité le permettent), Binotto a déclaré espérer que l'instance dirigeante pourrait répondre à ses craintes concernant l'influence de Rao.
"C'est une question qui m'a été posée également à Bakou lors de la conférence de presse, et je ne peux que répéter ce que j'ai dit à l'époque : c'est une préoccupation, sans aucun doute. Mais j'ai aussi toute confiance dans le fait que la FIA prouvera que c'est une professionnelle, que c'est une avocate et qu'elle est intègre. J'ai confiance qu'à l'avenir, ils prouveront que mon inquiétude est sans fondement."
Christian Horner, le directeur de Red Bull, a pour sa part fait preuve de réserve et n'a pas voulu plonger dans la polémique en déclarant préférer "ne pas faire de commentaires sur le sujet".
Il est à souligner que d'autres directeurs se sont montrés bien moins inquiets, à l'image d'Otmar Szafnauer, le responsable d'Alpine, qui juge au contraire que l'expérience des deux côtés de la barrière de Rao est un atout : "À l'origine, elle était à la FIA, donc je pense que ce qui est bien, c'est qu'elle a aussi l'expérience d'une équipe désormais. C'est toujours bien lorsque vous avez cette double expérience. Je ne suis pas inquiet. Elle est avocate. Elle a prêté serment d'être honnête et digne de confiance. Donc je pense qu'il n'y a pas de problème."
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