Analyse

Comment la F1 peut réintégrer des GP reportés au calendrier

Avec le report des Grands Prix d'Australie, de Bahreïn et du Vietnam, il paraît tout à fait possible que la saison 2020 de Formule 1 ne commence qu'à Bakou, en juin.

Des tribunes vides

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Glenn Dunbar / Motorsport Images

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La FIA et la F1 ont désormais la tâche titanesque de caser certaines des manches reportées dans ce qui était déjà un calendrier chargé. Pour Chase Carey, les raisons de sauver des courses sont évidentes. Les promoteurs payent aux alentours de 25 millions d'euros pour organiser un Grand Prix, parfois bien davantage pour certaines épreuves extra-européennes, et chaque annulation représente un coup dur financier.

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Annuler l'Australie était la priorité, mais il était clair que Bahreïn et le Vietnam allaient également rejoindre la Chine sur la liste des victimes. Lorsque les directeurs d'équipe ont rencontré Ross Brawn, manager sportif de la F1, jeudi soir, le consensus était qu'il fallait tirer un trait sur les mois d'avril et de mai et peut-être avoir pour objectif de lancer la saison en juin avec les courses consécutives de Bakou et Montréal, si la situation sanitaire mondiale le permet. Les épreuves néerlandaise, espagnole et monégasque seraient ainsi également reportées.

Reste à savoir comment sauver certains Grands Prix. Une solution évidente est d'en placer un pendant la trêve estivale d'août, actuellement composée de trois week-ends libres et d'une fermeture des usines obligatoire pendant deux semaines d'après la réglementation.

Perdre l'un de ces week-ends libres a évidemment des conséquences. Des centaines de personnes travaillant en F1 ont déjà réservé des vacances en famille sur ce créneau, le seul disponible. Les écuries, la F1, la FIA, les diffuseurs TV et les autres médias pourraient devoir contraindre leurs employés à changer de plans.

Une trêve estivale plus courte pourrait être plus acceptable que lors d'une saison normale, car les employés se rendant sur chaque course ne seront pas aussi épuisés qu'à l'accoutumée et pourraient avoir des vacances en avril ou en mai à la place.

Merchandise stands are dismantled

Les courses européennes sont évidemment bien plus faciles à intégrer, et l'une d'entre elles se démarque particulièrement. Il ne s'agit pas de Monaco, qui est certes l'épreuve la plus prestigieuse de l'année mais ne paye pas la F1 pour le privilège d'être au calendrier ; Chase Carey doit utiliser chaque précieuse place pour un Grand Prix qui apporte de l'argent. De toute façon, la Principauté ne souhaiterait pas construire le circuit au plein cœur de la saison touristique. Si le Grand Prix de Monaco n'a pas lieu en mai, il n'aura pas lieu du tout.

Barcelone n'aura probablement pas de seconde chance non plus. Non seulement le circuit catalan n'a qu'un accord d'un an et ne fait que combler un trou, mais il a des soucis financiers liés au Grand Prix. Le promoteur, qui ne serait probablement pas ravi d'une date en août, sera probablement soulagé de ne pas y être invité.

Cela laisse Zandvoort ; pour des raisons évidentes, le Grand Prix des Pays-Bas est la course pour laquelle Carey s'efforcera de trouver une place. Une date logique est le 9 août, consécutivement avec la Hongrie. Une alternative est le 23 août, mais cela créerait une série de trois courses d'affilée avec Spa-Francorchamps et Monza, dont deux qui sont théoriquement très populaires pour les fans de Max Verstappen... mais même pour eux, cela ferait beaucoup.

Août convient à Zandvoort à plusieurs égards : c'était la date traditionnelle de la course de 1976 à 1985, et la météo sera bien meilleure que début mai. De plus, le circuit aura trois mois supplémentaires pour tout préparer. Mais l'aspect logistique sera compliqué : Zandvoort est une station balnéaire, et loger tout le monde avec un si court délai pourrait être un cauchemar. Une date alternative pourrait être le 26 juillet, entre Silverstone et la Hongrie, mais cela créerait également une série de trois courses en trois week-ends. Cependant, la trêve estivale resterait au moins inchangée.

Max Verstappen, Red Bull RB8

Chase Carey pourrait-il caser une course extra-européenne en août ? C'est possible, mais peu probable. Si l'on est réaliste, il faut qu'il trouve de la place en fin de saison – où il n'y en a certes pas beaucoup, comme on l'a vu lors du report de la Chine. Et maintenant, il lui faut également réfléchir à l'Australie, à Bahreïn et au Vietnam. Il est clair que pour Melbourne, c'est cuit pour 2020 : il est impossible que la ville puisse construire le circuit deux fois la même année, même sans les considérations commerciales.

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Sur ces trois courses, c'est particulièrement le Vietnam que Carey voudra sauver : comme Zandvoort, c'est un projet très important pour Liberty Media. Cependant, trouver une nouvelle date pour une course urbaine est bien plus difficile que pour un circuit traditionnel. Shanghai et Bahreïn sont beaucoup plus flexibles, mais la Chine est restreinte par la météo peu optimale au mois de novembre.

La saison est censée se conclure à Abu Dhabi le 29 novembre, et si la météo le permet, l'on pourrait insérer Bahreïn, la Chine ou le Vietnam une semaine plus tard, le 6 décembre. Cependant, il est de notoriété publique qu'Abu Dhabi paye pour le privilège d'organiser la dernière course, auquel cas la F1 pourrait courir à Yas Marina le 6 décembre avec une épreuve reportée le week-end précédent.

Pour des raisons géographiques, Bahreïn et Abu Dhabi ne souhaitent pas être proches au calendrier, mais pourquoi ne pas en profiter pour attirer les fans sur deux week-ends consécutifs ? Il serait même possible de retarder Abu Dhabi au 13 décembre, afin de laisser respirer un peu, voire de créer une série de trois courses d'affilée, laquelle ne serait clairement pas populaire au sein des équipes à cette période de l'année.

Une autre option peu attractive serait une série de trois courses commençant par le Brésil et se terminant par Abu Dhabi, avec une autre manche le 22 novembre. Si rien ne change, le 4 octobre sera libre, mais cela créerait quatre épreuves consécutives, tout comme le 18 octobre.

Si la saison commençait à Bakou et que la course de Zandvoort était réintégrée cet été avec une manche extra-européenne en fin de saison, cela représenterait un calendrier sain de 17 courses. Pas mal, quand on sait que certaines compétitions sportives sont complètement annulées pour 2020.

Un directeur d'équipe a dit vendredi que l'objectif était d'avoir 18 Grands Prix, ce qui requerra des compromis non négligeables : il faudra que Chloe Targett-Adams, responsable du calendrier, décale certaines dates. Ce ne sera pas facile...

The Red Bull Racing garage in the pit lane

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