Dépasser était "presque impossible" à Melbourne
Les craintes du paddock autour du spectacle, présentes depuis l'élaboration de la nouvelle réglementation et amplifiées par les premières impressions des essais de Barcelone, se sont confirmées au Grand Prix d'Australie.
Photo de: XPB Images
En effet, les dépassements ont été particulièrement rares à Melbourne, circuit qui y est peu favorable habituellement, même si l'on note quelques manœuvres remarquables signées Sergio Pérez et Esteban Ocon.
Nico Hülkenberg, par exemple, a passé les dix derniers tours de la course à moins de 1,2 seconde d'Ocon, toutefois sans jamais parvenir à porter une attaque avec succès.
"J'espérais qu'il ait un petit problème en tendres ; personnellement, j'étais en ultratendres", relate le pilote Renault. "Mais j'ai rapidement compris que je n'allais pas y arriver. Avec ces voitures, l'air sale est énorme, donc les dépassements sont quasiment impossibles. J'aurais sûrement pu aller plus d'une seconde plus vite."
Hülkenberg et Ocon ont été impliqués dans un dépassement spectaculaire du Français, où ils ont abordé le premier virage à trois de front avec la McLaren de Fernando Alonso. Cependant, Ocon explique que seule une erreur du double Champion du monde lui a permis de prendre l'avantage.
"Nico et moi allions beaucoup plus vite que Fernando, mais nous n'arrivions pas à nous rapprocher, donc c'était très dur", commente le pilote Force India. "Il a fait une petite erreur à la sortie du virage 12, et je suis parvenu à me rapprocher et à avoir ma chance."
Pour Hülkenberg, ce fut le temps fort de la course : "Ça allait super vite à ce moment-là, comme un avion, parce que ces voitures donnent une énorme aspiration. J'avais une double aspiration, le DRS, la pleine puissance. Ahhhh !"
Pérez critique malgré ses manœuvres
Sergio Pérez s'est fait remarquer en dépassant Daniil Kvyat au premier tour et Carlos Sainz par l'extérieur du virage 3, mais pour le Mexicain, doubler n'était pas facile pour autant.
"C'est plus dur de dépasser, parce que la distance de freinage est plus courte, les zones à adhérence limitée sont plus courtes et il y a moins de dégradation", souligne Pérez. "Si auparavant [être] une seconde et demie [plus rapide] était suffisant, maintenant, il en faut probablement deux."
L'inquiétude est similaire pour les pilotes à l'avant du peloton. Selon Lewis Hamilton, le problème des dépassements est "probablement pire qu'il ne l'a jamais été" ; le triple Champion du monde craint qu'il en soit de même pour le reste de la saison.
Max Verstappen, quant à lui, a rattrapé Kimi Räikkönen dans le dernier tiers du Grand Prix mais a rencontré des difficultés dès qu'il a été "à moins de deux secondes" de la Ferrari.
Räikkönen et Horner relativisent
Kimi Räikkönen, en revanche, a appelé à la patience, rappelant qu'un seul Grand Prix, qui plus est couru sur un tracé comme celui de Melbourne, n'est pas suffisant pour se faire une idée sur la question.
"Ce n'est qu'une course, et ce circuit est loin d'un circuit normal", insiste le Finlandais. "Certains circuits sont plus faciles, d'autres plus durs. Il faut voir comment ça va se passer lors des courses à venir."
Christian Horner, directeur de l'écurie Red Bull, est en accord avec Räikkönen : "Il n'y a jamais eu beaucoup de dépassements ici. Attendons la Chine et Bahreïn, qui sont deux circuits où il est plus facile de dépasser, avant de porter tout jugement."
Avec Scott Mitchell et Jon Noble
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