La F1 va discuter d'une révision du plafond budgétaire

Selon les informations de Motorsport.com, les responsables de la Formule 1 sont en passe de démarrer des discussions poussées avec les écuries pour faire évoluer les règles du plafond budgétaire et tenter de permettre aux structures les plus modestes de rattraper leur retard.

La grille de départ

La grille de départ

Andy Hone / Motorsport Images

Le plafond budgétaire, c'est-à-dire la limitation des dépenses des écuries dans un certain nombre de domaines clés liés à la performance, a été introduit en Formule 1 à l'occasion de la saison 2021. Cette mesure historique est vue par beaucoup comme l'une des raisons de la bonne santé financière actuelle des équipes mais aussi du resserrement relatif des performances. Toutefois, sur ce dernier point, la portée du budget capé apparaît trop restrictive pour certains acteurs.

En effet, si, de fait, cela limite les dépenses des grosses structures et donc l'avantage qu'elles peuvent tirer de l'engagement de sommes importantes, certains paramètres ont dans le même temps restreint les petites écuries à progresser dans certains domaines clés. Ces derniers mois, la problématique de la limitation des dépenses d'investissement (les dépenses en capital) a été beaucoup évoquée comme un frein à la possibilité d'améliorer les infrastructures.

Si les équipes peuvent bâtir de nouvelles usines, les règles du plafond budgétaire comprenant notamment une exemption dans le cas de la construction d'une nouvelle soufflerie, tout autre investissement nécessaire à l'amélioration de l'équipement entre dans le plafond budgétaire. Cela revient effectivement à favoriser les écuries qui disposent déjà d'un matériel de pointe en figeant quasiment leur avantage de base ; les écuries plus modestes doivent alors faire un choix entre tout miser sur la performance de la voiture avec des outils moins évolués ou utiliser une partie du budget pour l'amélioration de l'infrastructure tout en sacrifiant une partie de la performance.

Des discussions préliminaires sur le sujet se sont tenues afin de lâcher un peu la bride des écuries sur le sujet et s'assurer que l'amélioration matérielle demeure possible dans les usines. Selon les informations de Motorsport.com, la question a notamment été abordée lors de la dernière Commission F1, et le directeur de Williams, James Vowles, s'est montré particulièrement en pointe sur le sujet d'un changement de règles. 

Un certain nombre d'autres structures soutiennent l'idée de base, tout comme la FIA et la FOM, et il semble donc qu'une analyse plus détaillée des changements potentiels qu'impliquerait une telle politique soit en préparation afin que les discussions se poursuivent dans les semaines à venir entre tous les acteurs.

Interrogé sur le sujet, Vowles estime qu'il s'agit d'un dossier crucial pour l'avenir des petites équipes et leur santé financière. "Personnellement, je pense que si nous voulons une méritocratie, nous devons donner à mon équipe la possibilité de rattraper certaines des grandes écuries et de disposer des mêmes ressources."

Vowles a confié la surprise qui a été la sienne en rejoignant l'équipe Williams lorsqu'il a constaté qu'elle ne disposait pas d'un certain nombre de systèmes utilisés par les plus grandes équipes et qui ne peuvent pas être modernisés sans que cela n'empiète sur le plafond annuel des dépenses. "Il y a ce que je considère comme des éléments de base, qui sont en place dans d'autres équipes depuis près de 15 ans. Par exemple, il existe des systèmes logiciels qui vous permettent de comprendre où se trouvent toutes vos pièces, et cela n'existe tout simplement pas [chez Williams]."

"En conséquence, ce qui m'impressionne, c'est qu'avant mon arrivée, ils ont construit la voiture que vous voyez devant vous, 15 000 pièces assemblées qui s'ajustent, fonctionnent et semblent faire le tour de la piste assez rapidement. C'est un exploit incroyable. Mais il est clair que ce n'est pas ainsi que nous pouvons aller de l'avant. Nous devons donc mettre en place des systèmes et des structures."

Si l'on n'autorise pas ces dépenses, l'inégalité subsistera à jamais. Cela signifie que vous êtes fichu pour toujours.

Otmar Szafnauer

L'idée d'une plus grande liberté de dépenses d'investissement pour favoriser les petites écuries aurait l'assentiment des grosses structures, en attendant bien entendu la finalisation des détails. Pour qu'un changement réglementaire soit validé pour 2024, il faudrait que six des dix écuries actuelles soient en faveur. C'est une majorité qui semble à l'heure actuelle atteignable. Si huit équipes étaient en faveur, le changement pourrait même être introduit dès 2023.

Otmar Szafnauer, directeur d'Alpine, reconnaît que les limites actuelles des dépenses en capital sont injustes. "Ce qu'un plafond de dépenses fait, c'est qu'il consolide certaines inégalités intrinsèques. Si vous êtes une petite équipe et que vous ne disposez pas d'une excellente soufflerie, par exemple, et que vous ne pouvez pas en construire une, vous êtes foutu pour toujours. C'est pourquoi il existe une dérogation pour les nouvelles souffleries."

"Et je pense qu'il y a d'autres infrastructures et outils liés à la soufflerie qui devraient être traités de la même manière. Des choses comme les bancs de freinage et les bancs de voitures complètes, que les grandes équipes ont et qu'une petite équipe n'a pas. Si l'on n'autorise pas ces dépenses, l'inégalité subsistera à jamais. Cela signifie que vous êtes fichu pour toujours et je pense que ce n'est pas une bonne chose."

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Avec Jonathan Noble

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