Pirelli vise "plus de dépassements et un peu plus de dégradation"
Le manufacturier unique de la Formule 1 a décidé d'attendrir sa gamme de pneus disponibles en 2018, après avoir été conservateur en 2017, en espérant que cela permettra l'amélioration du spectacle.
Photo de: Sutton Motorsport Images
À l'heure où la discipline reine du sport automobile compte plus sur les pneus et leur usure rapide pour produire du spectacle que sur une aéro trop chargée qui ne favorise pas les courses serrées, Pirelli est forcément depuis son arrivée en 2011 au cœur de la stratégie des instances pour y parvenir.
Avec un cahier des charges spécifiques, celui de produire des pneus qui ne tiennent pas la distance tout en ayant tous les attraits de la sécurité, la firme milanaise a parfois dû elle-même adapter son offre. Ce fut par exemple le cas en 2014, suite à une saison 2013 marquée par des polémiques et notamment le GP de Grande-Bretagne au cours duquel plusieurs pneus ont explosé, mais aussi l'an passé, où Pirelli a fait le choix d'une approche conservatrice au vu des contraintes nouvelles infligées aux gommes par les F1 version 2017.
En 2018, après avoir pris la mesure de ces exigences, l'entreprise a adapté l'offre, avec deux gommes supplémentaires, et notamment l'hypertendre (rose) qui devrait être utilisé sur les tracés urbains, et a attendri l'ensemble de sa gamme.
"Nous avons une gamme désormais", a ainsi lancé Mario Isola, directeur de la compétition de Pirelli, pour RACER. "Nous ne sommes pas obligés d’aller sur la plupart des Grands Prix avec le tendre, le super et l’ultra. Nous avons un composé medium qui est le tendre de l’année dernière, donc c’est un bon composé pour beaucoup de circuits. Nous avons une bonne gamme du dur à l’hypertendre qui vise les deux arrêts, et avec un peu de chance plus de dépassements et un peu plus de dégradation, évidemment."
Une gamme plus tendre malgré l'apparition du pneu superdur (orange), qui ne devrait pas être utilisé en course, mais seulement servir de composé de remplacement si jamais le besoin s'en faisait ressentir. "Nous ne prévoyons pas d’utiliser le superdur cette année. La raison pour laquelle nous voulions l’homologuer est que si nous l'avons dans la gamme, nous pouvons l’utiliser. Si vous ne l’homologuez pas, vous êtes obligés de demander l’unanimité des équipes pour l’introduire."
Bleu contre bleu
Cela laisse donc, outre l'hypertendre, l'ultratendre violet, le supertendre rouge, le tendre jaune, le medium blanc et le dur bleu, ainsi que les pneus pour conditions humides avec l'intermédiaire vert et le pluie... bleu. Pour Isola, le risque de confusion entre la gomme pour l'humidité la plus extrême et l'enveloppe slick la plus dure est faible, mais Pirelli va s'assurer qu'il n'y aura aucun problème.
"Nous avons prévu de rendre le pneu pluie un peu plus sombre pour le rendre plus distinct du dur. Le dur est bleu glace et le pluie a un bleu qui est plus sombre, mais je crois qu’il est assez [improbable] que nous puissions voir le dur et le pluie utilisés en même temps."
"Ce n’est pas vraiment un problème. Si lors d’une épreuve, vous avez le dur, le medium et le tendre et que c’est humide, j’ai du mal à croire que quelqu’un puisse passer des pluie aux durs ! Mais on ne sait jamais, c’est pourquoi nous changeons la couleur, juste au cas où…"
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