Rétro 1984 - Niki Lauda, Champion pour un demi-point

Niki Lauda fête ce vendredi son 70e anniversaire. Pour l'occasion, Motorsport.com revient sur le dernier épisode de la saison 1984 de Formule 1. Ce millésime avait été marqué par le retour en force de l’écurie McLaren et le troisième titre mondial du pilote autrichien.

Podium : le second Alain Prost, McLaren MP4/2-TAG Porsche, le vainqueur et champion du monde Niki Lauda, McLaren MP4/2-TAG Porsche, et le troisième Ayrton Senna, Toleman TG184-Hart, accompagnés par Ron Dennis, directeur McLaren

Podium : le second Alain Prost, McLaren MP4/2-TAG Porsche, le vainqueur et champion du monde Niki Lauda, McLaren MP4/2-TAG Porsche, et le troisième Ayrton Senna, Toleman TG184-Hart, accompagnés par Ron Dennis, directeur McLaren

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Rétro : Dans l'Histoire des sports méca

Sur deux ou quatre roues, replongez-vous dans l'Histoire des sports mécaniques, celle qui a écrit la légende des hommes et des machines durant des décennies.

Départ : Keke Rosberg, Williams mène
Ayrton Senna, Toleman TG184
Niki Lauda, McLaren MP4/2 TAG Porsche
Nigel Mansell, Lotus 95T et son ingénieur, Steve Hallam
Michele Alboreto, Ferrari 126C4
John Barnard discute avec Niki Lauda, McLaren et Alain Prost, McLaren
Nelson Piquet, Brabham BT53 en tête-à-queue
Alain Prost, McLaren MP4/2 TAG Porsche
Keke Rosberg, Williams FW09B
Podium : le vainqueur Alain Prost, le deuxième Niki Lauda, le troisième Ayrton Senna

Après le titre acquis par James Hunt en 1976, l’équipe McLaren ne cesse de péricliter. Les résultats sont de plus en plus décevants. Les victoires font partie du passé. Son rachat par Ron Dennis fin 1980, grâce au financement de Marlboro, change la donne, d’autant que Dennis a fait concevoir par John Barnard le premier châssis de F1 en fibre de carbone et a réussi à convaincre Porsche de lui fabriquer un moteur V6 turbo, payé par la société TAG de Manour Ojjeh.

Après une courte période de rodage, le V6 allemand démontre, au cours de la saison 1984, puissance, efficacité et fiabilité. Après quelques Grands Prix, il est évident que le titre va se jouer entre les deux pilotes McLaren : Niki Lauda et Alain Prost aux commandes des MP4/2. Prost a quitté son ancien employeur en toute fin de saison 83, Renault, de mauvaise humeur après avoir raté le titre de peu, et il est chanceux d’avoir obtenu ce volant chez McLaren, car presque toutes les bonnes places étaient déjà prises.

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Si Prost est fier et heureux d’avoir Lauda, deux fois Champion du monde à ses côtés, les deux coéquipiers ne se font pas de cadeaux en piste et se motivent à faire toujours mieux. En milieu de saison, l’équipe McLaren connaît un petit passage à vide, et Nelson Piquet en profite pour remporter deux victoires consécutives aux commandes de sa Brabham-BMW. Toutefois, la suite de la saison sera marquée au fer rouge par l’écurie de Ron Dennis qui remporte les sept dernières courses de la saison.

Un dernier Grand Prix à rebondissements

Le dernier Grand Prix sera celui de l’attribution du titre 1984. Le monde de la F1 se présente au circuit d’Estoril, au Portugal, que tout le monde découvre. Avec 66 points, Lauda est premier au classement devant Prost qui en compte 62,5 (le demi-point provenant du Grand Prix de Monaco qui a été stoppé avant son terme. Prost, vainqueur, n’a pas eu droit à 9 points, mais à 4,5 points). Pour remporter le titre, Prost doit gagner et Lauda ne doit pas faire mieux que troisième.

Après des qualifications organisées sous une forte pluie le vendredi, celles du samedi sont disputées sous le soleil. Piquet signe la pole position, sa neuvième de la saison. Prost se qualifie au second rang tandis que tout va mal pour Lauda, dont la McLaren souffre d’ennuis de distribution. Pire, l’Autrichien effectue une pirouette lors de son tour chrono. Il se qualifie loin derrière, en 11e position.

Le jeune Ayrton Senna, aux commandes de sa Toleman TG184-Hart, se place troisième sur la grille devant Keke Rosberg st sa Williams FW09B-Honda. Les Lotus T95T-Renault d’Elio de Angelis et de Nigel Mansell se partagent la troisième ligne de départ.

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Après le warm-up, Lauda, qui a été plus rapide que Prost, se montre maintenant confiant tandis que le Français commence à s’inquiéter… D’autant que Piquet s’est ouvertement dit prêt à aider Lauda dans la course au titre. Au vert, Rosberg (eh oui !) prend la tête de la course devant Mansell (oui, oui !) et Prost. Piquet effectue un tête-à-queue. Il ne cale pas son moteur BMW, mais repart bon dernier. Lauda, qui a mal démarré, chute au 13e rang. Prost recommence à sourire.

Mansell effectue une petite faute de pilotage qui permet à Prost de le doubler et de songer à attaquer Rosberg pour la tête. La lutte s’intensifie entre Rosberg et Prost qui roulent collés l’un à l’autre. Leur lutte est intense, car Rosberg n’hésite pas à fermer sèchement la porte devant Prost. Pendant ce temps, sans état d’âme, Lauda double ses rivaux. Au sixième tour, il prend la neuvième place.

Au neuvième tour, Prost double enfin Rosberg. En quelques boucles, il prend le large sur le reste du peloton. Au 19e passage, Senna double Rosberg pour la troisième place. Au 28e tour, Lauda poursuit sa remontée et passe au cinquième rang. Trois tours plus tard, Lauda double Rosberg et le voici quatrième. Prost recommence à douter.

Mansell en sandwich

Deux boucles plus tard, Lauda double Senna. En revanche Mansell, second, est à plus de trente secondes devant lui. Si la course s’arrêtait maintenant, Prost serait champion pour un point et demi sur Lauda. Mansell roule pied au plancher et possède maintenant près de 40 secondes d’avance sur Lauda. Ce dernier a beau se débattre comme un damné, il sait pertinemment qu’il ne pourra jamais rattraper le Britannique. La situation devient encore plus complexe pour l’Autrichien, qui a bien du mal à doubler les retardataires.

L’impensable survient au 52e tour quand Mansell perd le contrôle de sa Lotus en panne de freins ! L’Anglais moustachu regagne son stand au ralenti, ce qui place Lauda au second rang derrière Prost et lui procure la couronne mondiale ! Lauda pilote avec grande prudence afin de préserver sa mécanique. Quant à Prost, il espère que le moteur de son rival ne tienne pas le coup…

Au 70e passage, le drapeau à damier salue la victoire de Prost, sa septième de la saison. Lauda termine second et remporte, pour un demi-point seulement, son troisième titre mondial après les deux récoltés avec Ferrari en 1975 et 1977. Ayrton Senna termine troisième et parvient de justesse à devancer la Ferrari de Michele Alboreto. De Angelis et Piquet amassent les derniers points.

Prost, Lauda et Senna grimpent sur le podium. Prost est évidemment déçu de ne pas coiffer la couronne mondiale, mais il sait qu’il a prouvé tout son talent face à l’un des meilleurs pilotes du monde, et ce, à monture égale. Lauda console Prost et lui fait comprendre que son tour viendra très bientôt. Il a bien raison : la saison suivante, Prost remportera le premier de ses quatre titres mondiaux.

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