ROKiT attaque Williams à son tour et lui réclame 149 M$ !

Condamné par la justice britannique à verser plusieurs millions d'euros à l'écurie Williams, l'ancien sponsor ROKiT porte à son tour l'affaire devant les tribunaux, estimant que les critères de performance n'ont pas été respectés en 2019.

Robert Kubica, Williams FW42

La saga entre Williams et son ex-sponsor titre n'en finit plus. Cette fois-ci, c'est ROKiT qui attaque l'écurie britannique en justice, en Floride, pour réclamer des dommages et intérêts. Une démarche que l'équipe qualifie de "fallacieuse", alors que son ancien partenaire estime, en substance, que Williams avait promis de disposer d'une monoplace compétitive en 2019. Les noms de l'ancienne directrice adjointe, Claire Williams, et des dirigeants Mike O'Driscoll et Doug Lafferty, sont également cités, alors que tous les trois ont quitté la structure à l'automne 2020 lors de son rachat par Dorilton Capital.

En janvier 2019, ROKiT avait signé un contrat de trois ans avec Williams pour en devenir le sponsor titre. Ce bail avait été prolongé de deux années supplémentaires en milieu de saison, en plus d'un accord avec une autre filiale de ROKiT. Lors de la première saison, le sponsor a versé les sommes convenues, tandis que pour le début de saison 2020, ses logos apparaissaient encore sur la monoplace. La crise du Covid est ensuite venue tout bouleverser.

Le contrat de sponsoring a été annulé par Williams au mois de mai, avant que la saison ne débute vraiment durant l'été. N'ayant pas reçu les versements de ROKiT à partir de début 2020, l'écurie a porté l'affaire devant la justice et la Cour d'arbitrage internationale de Londres lui a donné gain de cause. En décembre dernier, la justice californienne a confirmé ce jugement et la condamnation prononcée à l'encontre de ROKiT, contraint de verser près de 32 millions d'euros à Williams.

Les performances de la monoplace en question

Le nouveau recours judiciaire engagé par ROKiT aux États-Unis évoque le fait que "le juge n'était pas au courant de la dissimulation frauduleuse de déclarations de faits importants par les défendeurs [Williams], qui n'ont été découverts qu'après la conclusion de l'arbitrage" et que le sponsor "a appris que la voiture n'avait jamais été en mesure d'être au niveau de performance que les défendeurs avaient garantis aux plaignants [ROKiT], et qu'ils étaient au courant de fait et l'ont dissimulé". C'est à ce titre que ROKiT réclame "un montant supérieur à 149 525 550 dollars".

Robert Kubica au volant de la Williams FW42 en 2019.

Robert Kubica au volant de la Williams FW42 en 2019.

Contactée à ce sujet par Motorsport.com, l'écurie Williams a confirmé être "au courant de cette plainte fallacieuse", ajoutant par voix de porte-parole : "Après avoir remporté une procédure d'arbitrage contre ROKiT au Royaume-Uni et demandé avec succès la confirmation de cette sentence par un tribunal fédéral aux États-Unis, Williams continue de faire confiance aux procédures judiciaires dans cette malheureuse affaire".

Du côté de ROKiT, la direction assure avoir des arguments solides à faire valoir, comme nous l'a confié son patron Jonathan Kendrick.

"Je pense que nous avons été lésés", assure-t-il auprès de Motorsport.com. "La raison pour laquelle c'est arrivé, c'est que le Covid est apparu et toute la saison [2020] a été annulée. C'est pourquoi on ne les a pas payés. Ensuite, si vous vous souvenez, la saison ne s'est faite qu'à 50%. Donc on leur a proposé 50% par écrit. Ils ont refusé et, immédiatement après, ils ont annulé tout le contrat et nous ont intenté un procès pour la totalité de la somme, même si on n'avait plus rien sur la voiture. J'ai les mails qui disent que l'on paiera la moitié, et puis ils ont annulé le contrat via Instagram, ils ne nous l'ont même pas dit."

"Avant de signer, on a posé exactement ces questions devant mon conseil d'administration : qu'en est-il de la voiture ? Qu'en est-il de son développement ? On nous a dit X, Y et Z, mais ça n'a jamais été vrai. Et c'est ce que l'on pense pouvoir prouver, en particulier lorsque l'on ira devant le tribunal. Les mandats et les engagements qui nous ont été donnés par le conseil d'administration n'ont jamais pu être respectés. Et ils étaient tout simplement faux. Si vous vous souvenez bien, ils sont arrivés à Barcelone [pour les tests 2019] en retard, parce qu'ils n'avaient pas d'argent."

"Quelques personnes qui travaillaient pour Williams se sont manifestées et nous ont donné des informations importantes", conclut-il. "Je ne voulais vraiment pas faire ça, vraiment pas. Mais comme ils nous ont poursuivis, je n'ai pas le choix. Je n'aime pas ça, mais la manière dont ça s'est fait n'est pas juste."

ROKiT ne s'est plus impliqué en Formule 1 depuis son divorce avec Williams en 2020, mais reste présent en sport automobile via la Formule E, la F4 britannique et le WorldSBK.

Propos recueillis par Adam Cooper

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Un premier point qui ne sort pas AlphaTauri du marasme
Article suivant Red Bull peaufine son aileron avant, Alpine son Halo

Meilleurs commentaires

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Édition

France France