Les tests sur les garde-boue F1 ne reprendront qu'en 2024

Après la mise en pause du projet en cette fin d'année pour des raisons de coûts, la F1 reprendra en mai 2024 les essais visant à la mise en place de "garde-boue" sur les monoplaces.

Liam Lawson, AlphaTauri AT04

Depuis quelques mois, la FIA s'est lancée dans l'évaluation de solutions pour tenter de minimiser les projections d'eau dans des conditions humides. Le "spray", à savoir les gouttelettes projetées en l'air et qui restent un temps en suspension après le passage d'une F1, dégrade nettement la visibilité des voitures suiveuses, ce qui pose des problèmes de sécurité et est bien souvent à l'origine du retard des épreuves.

La solution privilégiée pour le moment par les instances est celle de "garde-boue" installés autour des roues afin de retenir une partie de ce spray. Des tests grandeur nature ont été mené à Silverstone cette année mais n'ont pas apporté les résultats escomptés, la première version de ce dispositif ne couvrant visiblement pas suffisamment la roue pour être efficace.

Un design différent est depuis en développement et les instances avaient l'espoir qu'il puisse être testé le mois dernier. Toutefois, les défis logistiques posés par la fin de saison ainsi que des questions liées aux coûts ont incité les écuries intéressées à faire machine arrière sur le dossier et à envisager la suite de ces tests en mai prochain seulement.

Le responsable monoplace de la FIA, Nikolas Tombazis, a déclaré sur le sujet : "Il est évident que pour ces tests, nous recevons le soutien des équipes qui effectuent le travail, [car] nous n'avons pas de voitures nous-mêmes. Le travail qui avait été planifié devait avoir lieu vers le début du mois de novembre, mais la disponibilité des pièces et la capacité de production des écuries impliquées faisaient que tout devait être fourni par un fournisseur externe, ce qui aurait été très coûteux."

 

Le concept de garde-boue testé à Silverstone.

Le concept de garde-boue testé à Silverstone.

"Ils ont donc demandé à ce que le test puisse être reporté au printemps afin d'en réduire le coût. Nous avons estimé qu'il s'agissait d'une solution raisonnable. D'un point de vue technique, nous aurions préféré que ce soit déjà fait, bien sûr, si ça ne coûtait pas trop cher."

La question du diffuseur

L'élimination totale du spray semble à ce stade impossible, mais pour avancer la FIA doit désormais obtenir une meilleure compréhension de la façon dont ces gouttelettes sont notamment expulsées via le diffuseur, qui revêt une importance particulière à l'ère des F1 à effet de sol. En effet, si la part du spray liée au diffuseur est majoritaire, il deviendrait bien plus complexe de parvenir à une solution satisfaisante sur tous les plans.

"Les protections [d'origine] étaient trop petites et ne couvraient pas suffisamment les roues", a ajouté Tombazis. "Nous avons estimé qu'elles ne répondaient donc pas vraiment à la question de savoir s'il s'agissait d'une solution ou non."

"Ce dont nous doutons encore, c'est de la part qui revient au diffuseur et à l'aspiration de l'eau qui se trouve sur la piste, chose que ce dispositif ne pourra manifestement pas résoudre, et de la part qui revient aux roues."

Max Verstappen, Red Bull Racing RB19

Max Verstappen, Red Bull Racing RB19

"Nous savons que ces deux facteurs jouent un rôle très important, et il est clair que nous ne sommes pas là pour tout régler. Nous savons qu'il y aura toujours des problèmes de visibilité, mais il faut voir la part que nous pouvons éliminer en couvrant complètement les roues. Si nous constatons que des progrès sont notables, nous l'optimiserons."

"Ce que nous testerons en mai ne constituera donc pas une solution définitive. Ce sera une espèce de collecte d'informations pour voir si nous sommes sur la bonne voie. En revanche, si le test du printemps ne se passe pas bien, nous pourrions abandonner cette voie et il nous faudrait alors réfléchir à nouveau à la suite."

En cas de succès total du test de mai, une introduction du dispositif à l'horizon 2025 serait alors possible. Mais si du travail est encore nécessaire, alors 2026 paraît un objectif plus raisonnable.

Max Verstappen devant Oscar Pastri sous la pluie de Spa.

Max Verstappen devant Oscar Pastri sous la pluie de Spa.

Quand Motorsport.com lui a demandé s'il y avait des pistes pour limiter les projections venant du diffuseur, Tombazis a répondu : "Ce serait trop compliqué à faire dans le cadre de la réglementation avec des voitures qui ont une configuration par temps sec et qui doivent être modifiées d'une manière ou d'une autre par temps humide."

"Si nous concluons que le principal facteur [des projections] est le diffuseur, je pense que la direction que prend le règlement 2026 permettra d'améliorer les choses. Mais dans un second temps, nous pourrons alors concentrer une partie du travail sur ce point et voir ce que nous pouvons faire de plus."

L'idée de mettre en place un "rideau" d'air qui servirait à diriger le spray vers le sol n'est selon lui pas réaliste : "Il est un peu difficile de placer des choses à cet endroit sans perdre de l'appui aérodynamique. L'un des défis de ces couvre-roues a été de ne pas perdre trop d'appui. C'est donc une question de compromis."

"Cette idée a été proposée, mais si vous mettez quelque chose dans cette zone, vous perdrez de l'appui. Et si vous perdez quelque chose comme la moitié de l'appui de la voiture, les pilotes se retrouvent soudain face à une voiture qui a très peu d'adhérence. Par conséquent, êtes-vous vraiment plus en sécurité ?"

Avec Jonathan Noble

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