Les cinq arrivées les plus serrées de l'Histoire de la F1

Il y a vingt ans, Rubens Barrichello remportait lors d'une fin de course étonnante le Grand Prix des États-Unis pour 0"011 devant Michael Schumacher. Retour sur les arrivées les plus serrées de l'histoire de la Formule 1.

Rubens Barrichello, Ferrari F2002 passe Michael Schumacher, Ferrari F2002

Photo de: Sutton Motorsport Images

À l'occasion des 20 ans de l'arrivée groupée des Ferrari de Rubens Barrichello et Michael Schumacher au Grand Prix des États-Unis 2002, Motorsport.com vous propose de revenir sur les finishs les plus serrés de l'Histoire de la Formule 1.

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5. Grand Prix d'Italie 1969

L'arrivée du GP d'Italie 1969

L'arrivée du GP d'Italie 1969

Comme souvent à cette époque où les chicanes n'existaient pas encore, les courses à Monza sont des épreuves d'aspiration. Et pour peu qu'un groupe se forme aux avant-postes, il est difficile de s'en extraire sans un avantage conséquent. Aussi, le GP d'Italie 1969 se dispute sur ce mode et voit d'abord sept pilotes s'échapper aux commandes de la course, dont le poleman Jochen Rindt (Lotus) et Jackie Stewart (Matra), en passe d'empocher son premier titre mondial.

C'est d'ailleurs l'affrontement de ces deux pilotes, les grands favoris du GP, qui va concentrer une grande partie de l'attention avec un schéma classique qui va se répéter : Rindt double Stewart dans Curva Grande et l'Écossais repasse l'Autrichien dans la Parabolique. Au fur et à mesure de la course, l'écrémage laisse finalement dans les derniers tours quatre hommes pour la victoire : Stewart, Rindt, Jean-Pierre Beltoise (Matra) et Bruce McLaren (McLaren).

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Dans l'ultime boucle, Rindt dépasse Stewart dans Curva Grande mais le pilote Matra réplique dans la ligne droite menant vers la Parabolique. C'est alors que Beltoise tente un coup de poker en retardant son freinage et en plongeant à l'intérieur, dépassant les deux leaders dans la manœuvre. Mais son pari est manqué : sa trajectoire est trop extérieure à la sortie et il ne peut réaccélérer correctement.

Stewart et Rindt ont mieux joué le coup sur l'intérieur, doublent le Français et s'avancent vers la ligne, le pilote Lotus tentant de passer par la droite, en vain. Stewart s'adjuge la victoire et le titre, terminant en tête d'un top 4 se tenant en 0"19 sur la ligne.

4. Grand Prix d'Autriche 1982

L'arrivée du GP d'Autriche 1982

L'arrivée du GP d'Autriche 1982

D'abord longtemps mené par la Brabham de Riccardo Patrese, victime d'une sortie de piste à la suite d'une casse moteur, puis par la Renault d'Alain Prost, lui aussi en proie à un problème moteur, le Grand Prix d'Autriche 1982 voit deux pilotes sans aucun succès en Formule 1 se disputer la victoire dans les derniers instants, à savoir Elio de Angelis (Lotus) et Keke Rosberg (Williams).

Auteur d'une course sans heurts, l'Italien est toutefois sous pression : alors que l'écart entre les deux hommes a culminé à une quinzaine de secondes autour de la mi-course, il ne compte qu'un matelas de quatre secondes sur le Finlandais au moment où il hérite de la tête. Mais cette marge s'effrite de façon irrémédiable, de sorte qu'à l'entame de l'ultime boucle, il n'y a plus qu'une seconde et six dixièmes de retard pour la Williams au numéro 6.

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L'écart semble suffisant pour résister mais l'attaque de Rosberg combinée à un raté du moteur de la Lotus annihile quasiment entièrement l'avance de De Angelis. Le futur Champion du monde tente tout pour préparer au mieux son dépassement mais la résistance du leader est féroce.

Dans une manoeuvre de la dernière chance, Rosberg – qui tentait l'intérieur dans le dernier virage – se repositionne brièvement dans l'aspiration à l'entame de la ligne droite finale et déborde par la droite mais en vain. De Angelis s'offre son tout premier succès, le dernier auquel assistera le légendaire Colin Chapman, avec à peine deux mètres d'avance sur son rival.

3. Grand Prix d'Espagne 1986

L'arrivée du GP d'Espagne 1986

L'arrivée du GP d'Espagne 1986

Auteur de la pole position, Ayrton Senna (Lotus) conserve la tête du GP d'Espagne 1986 au moment du départ. Le Brésilien va toutefois être longuement confronté à une opposition à la fois rapprochée et plutôt dense : au bout de 20 tours, les cinq premiers sont en effet séparés par moins de quatre secondes. Sacrée première pour le circuit de Jerez en F1, qui n'a pourtant pas suscité l'enthousiasme des pilotes...

Lors des vingt tours suivants, Nigel Mansell se révélera l'adversaire le plus pressant de Senna, au point de le dépasser, non sans se servir d'un retardataire, au 40e tour de course. Le Britannique, armé d'une Williams redoutable, creuse l'écart, comptant une demi-douzaine de secondes de marge sur le Brésilien au moment du 46e passage. Mais c'est alors que l'un des pneus arrière de Mansell commence à perdre de la pression après avoir heurté un débris.

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Mansell voit Senna et même Prost revenir. La lutte devient intense quand Senna tente le coup à partir du 60e tour mais se heurte à une résistance farouche du Britannique. Ce dernier, sous pression, fait alors le choix, à dix tours du but, de passer par les stands pour changer de pneus. Il ressort vingt secondes derrière le leader mais avec des gommes neuves. Or la tenue des enveloppes Goodyear qui équipent les trois leaders est un gros problème : Prost est obligé de lâcher. Désormais seul en tête, Senna subit toutefois une hémorragie de secondes face à un Mansell sur une autre planète.

En dépit d'une défense hargneuse, Prost ne peut pas faire grand-chose et finit par céder au 69e passage. Les huit secondes de retard sur Senna sont quasiment effacées en à peine deux tours. Dans la 72e et dernière boucle, Mansell donne tout et revient dans les échappements de Senna dans l'ultime épingle. En grande difficulté à la réaccélération, Senna parvient tout de même à demeurer, de peu, devant la Williams, déboulant sur sa gauche, au moment de franchir la ligne d'arrivée.

2. Grand Prix des États-Unis 2002

L'arrivée du GP des États-Unis 2002

L'arrivée du GP des États-Unis 2002

Parti depuis la pole position, Michael Schumacher (Ferrari) va mener aisément l'intégralité de la course. L'Allemand est dans une position idéale : titré depuis le GP de France, 11e épreuve d'une saison en comptant 17, il aborde l'avant-dernière étape de la campagne 2002, à Indianapolis, sans aucune pression, lui qui vient d'égaler les cinq titres de Juan Manuel Fangio.

L'écart entre lui et son équipier Rubens Barrichello, qui prendra la tête au moment des deux arrêts de son leader, n'excédera jamais les quatre secondes. Dans les derniers tours, la marge entre les deux pilotes se réduira, les deux hommes se préparant ostensiblement à une arrivée groupée ; dans l'ultime virage, le banking du célèbre ovale, la Ferrari frappée du #1 se décale sur l'extérieur et laisse l'autre F2002 revenir à sa hauteur à l'intérieur.

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Les deux pilotes passent la phase de réaccélération côte à côte, quasiment au même niveau au moment de franchir la ligne d'arrivée... Quasiment, car le chronométrage place le Brésilien en tête et donc vainqueur pour 0"011 ! C'est l'écart le plus faible enregistré depuis l'introduction du chronométrage au millième près. Si Schumacher assura juste après la course qu'il s'agissait simplement d'une tentative improvisée de terminer à égalité parfaite, beaucoup verront dans cette arrivée la compensation du final polémique du GP d'Autriche de la même année et d'autres une nouvelle manipulation des résultats de la part d'une Scuderia par ailleurs archi dominatrice.

1. Grand Prix d'Italie 1971

L'arrivée du GP d'Italie 1971

L'arrivée du GP d'Italie 1971

Dernière édition du GP d'Italie sans les chicanes (Ascari et la Variante del Rettifilio feront leur apparition en 1972), demandées par les pilotes pour plus de sécurité, le GP d'Italie 1971 est marqué par un finish impressionnant, encore plus serré que deux ans auparavant et avec encore plus de candidats à la victoire. Après une cinquantaine de tours, l'écrémage est définitivement fait et cinq hommes vont se disputer la victoire : Ronnie Peterson (March), François Cevert (Tyrrell), Mike Hailwood (Surtees), Howden Ganley (BRM) et Peter Gethin (BRM).

Contrairement à 1969, il n'y a pas véritablement de leader incontesté même si le Suédois s'est le plus souvent montré en tête, surtout dans la première partie course, en étant même le seul pilote capable de conserver plusieurs fois les commandes sur plusieurs tours. Mais cela est bien moins vrai en fin de GP, et la lutte fait rage pour se positionner au mieux.

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À l'abord du dernier tour, Cevert passe Peterson dans la ligne droite alors que Gethin se joue de Hailwood, le tout devant un Ganley prudent mais en embuscade. Arrive alors la fin du tour : le Français voulant profiter d'une aspiration vers la ligne d'arrivée, il encourage le Suédois à le passer à l'abord du dernier virage en se décalant de façon claire.

Peterson ne se fait pas prier, mais Gethin s'en mêle et flaire le bon coup : comme Beltoise deux ans auparavant, il tente l'intérieur en retardant le freinage. La manoeuvre est cette fois réussie et Peterson, qui a de son côté viré trop large, ne parvient pas à résister. Il tente de reprendre l'aspiration et déborde mais un peu trop tard. Peter Gethin a surpris tout son monde et emmené un top 5 se tentant en six dixièmes ! Ce sera sa seule victoire en F1.

Les 15 plus faibles écarts dans l'Histoire de la F1

  Grand Prix Écart Vainqueur Second
1 Italie 1971 0"010 P. Gethin R. Peterson
2 USA 2002

0"011

R. Barrichello M. Schumacher
3 Espagne 1986 0"014 A. Senna N. Mansell
4 Autriche 1982 0"050 E. De Angelis K. Rosberg
5 Italie 1969 0"080 J. Stewart J. Rindt
6 France 1954 0"100 J.M. Fangio K. Kling
7 France 1961 0"100 G. Baghetti D. Gurney
8 Canada 2000 0"174 M. Schumacher R. Barrichello
9 Autriche 2002 0"182 M. Schumacher R. Barrichello
10 G-Bretagne 1955 0"200 S. Moss J.M. Fangio
11 Italie 1967 0"200 J. Surtees J. Brabham
12 Espagne 1981 0"211 G. Villeneuve J. Laffite
13 Monaco 1992 0"215 A. Senna N. Mansell
14 St-Marin 2005 0"215 F. Alonso M. Schumacher
15 Pays-Bas 1985 0"232 N. Lauda A. Prost

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