Webber - Les "meilleures" qualifications étaient celles d'avant 2003
Le Champion du monde d’Endurance et ancien pilote de F1 Mark Webber a livré ses impressions sur le format des qualifications à élimination et ses implications dans la manière de percevoir l’exercice.
Avant le début de saison à Melbourne, déjà, le format des qualifications à élimination posait question, pas tant sur le spectacle qu’il allait procurer mais sur l’opportunité d’un tel changement alors que le format Q1/Q2/Q3 précédent ne semblait pas dysfonctionner.
Après Melbourne, à ces questionnements déjà forts se sont ajoutées des réactions vives, liées au peu de spectacle entrevu, notamment en Q3 où plus aucune voiture n’a roulé lors des trois dernières minutes de la séance.
Cette situation avait semblé enterrer ce format, ce que les équipes ont d’ailleurs acté le dimanche matin avant le GP d’Australie lors d’une réunion organisée en urgence. Mais, faute de pouvoir recueillir l’unanimité dans le cadre de la Commission F1 - Red Bull et McLaren ayant choisi de ne pas accepter le compromis qui était sur la table - c’est finalement bien ces qualifications controversées qui se tiendront à Bahreïn ce samedi.
Pour Mark Webber, interrogé par le Daily Mail, cette annonce a été un véritable "choc" : "Oui. Je pensais que nous quittions Melbourne dans une bonne position avec une décision de revenir à un système qui a très bien fonctionné. Mais ce n’est pas le cas et nous sommes de retour au scénario de Melbourne qui, même à son meilleur, aura du mal à égaler ce que nous avions."
Selon lui, une partie de la problématique est qu’un tel format porte l’attention sur la lutte en bas de la feuille des temps et ne favorise pas la bataille en haut. "Pour moi, le problème c’est que nous nous concentrons toujours sur le pilote qui est dans la bulle ou le pilote qui est lent qui essaie de rentrer dans cette séance."
"Dorénavant, avec tout mon respect, nous nous concentrons sur Nico Hülkenberg, Sergio Pérez ou le jeune Esteban Gutiérrez ; maintenant, ça va. Mais nous devons aussi nous concentrer sur les tours que les gros poissons font pour former les premières lignes de la grille."
Il souhaiterait un format plus simple et donnant plus de libertés aux pilotes, même s’il sait que des impératifs commerciaux et publicitaires entrent en ligne de compte : "Le meilleur [format de qualifications] qui convient aux pilotes ne convient pas toujours au détenteur des droits commerciaux et le meilleur que j’ai connu était d’avoir quatre trains de pneus et une séance d’une heure ; et ces trains de pneus n’avaient pas à être utilisés pour la course non plus."
"Tellement de choses ont changé depuis. Et nous devons toujours continuer d’expliquer le sport. Nous devons dire qu’il y a des ramifications de la séance de qualifications qui ont un impact sur la course du lendemain. C’est juste de la discussion…"
"Quand nous allumons une télé, ça devrait être ça les qualifications : qui a le tour le plus rapide dans son escarcelle, au niveau de l’implication absolue, et peut faire un tour phénoménal ? Et si vous le faites, pouvez-vous aller un dixième plus vite ? Je veux repartir en piste et répliquer. Et c’était le problème à Melbourne, les gens ne pouvaient pas répliquer car il n’y avait pas assez de pneus ou pas assez de temps."
"Maintenant, nous sommes allés trop loin et les pilotes sont catalogués et cantonnés à du temps de roulage opérationnel qu’ils ne veulent pas toujours."
Les autres formats
L’Australien est un des rares pilotes à avoir connu les différents formats de qualifications mis en place entre 2001 et 2013.
Concernant le premier qu’il a connu, à savoir l’heure accordée aux pilotes pour faire au maximum 12 tours (tours de sortie et de rentrée compris) sans limitation de carburant et de pneus pour signer le meilleur temps, il déclare : "Le meilleur que j’ai connu. Quatre trains de pneus et une session d’une heure, qui était trop longue parce que la piste était inutilisée pendant les 15 premières minutes. Mais à la fin, c’était lancé et nous voyions des gens rouler jusqu’à la fin."
Ensuite, ont été introduites en 2003 les qualifications sur un seul tour lancé, même si le format n’a pas été stable pendant sa période de mise en œuvre : "Personnellement, je me chiais dessus parce que je ne pensais pas que j’aimerais ça mais ça s’est avéré une de mes vraies bonnes forces."
"Les qualifications sur un tour duraient toute une heure, vous voyiez le tour de tout le monde mais il y avait beaucoup de temps morts - les tours de sortie, etc. - et ce n’était probablement pas aussi excitant que d’autres systèmes que nous avons eus."
Début 2005, le système se complique : une première séance de qualifications sur un tour a lieu le samedi après-midi et une seconde, toujours sur un tour, a lieu le dimanche matin. Les deux temps étaient additionnés pour faire un classement. Ce format complexe n’a duré que six courses. "C’était une blague, oubliez ça…"
Le concept des trois parties de qualifications, avec au terme des deux premières l'élimination des pilotes les plus lents, a été introduit en 2006. Il a rapidement gagné en popularité. "Je me moque du format Q1, Q2, Q3. Les gros poissons doivent toujours faire un temps et ça semblait très bien fonctionner les dernières années."
Rejoignez la communauté Motorsport
Commentez cet articlePartager ou sauvegarder cet article
Meilleurs commentaires
Abonnez-vous pour accéder aux articles de Motorsport.com avec votre bloqueur de publicité.
De la Formule 1 au MotoGP, nous couvrons les plus grands championnats depuis les circuits parce que nous aimons notre sport, tout comme vous. Afin de continuer à vous faire vivre les sports mécaniques de l'intérieur avec des experts du milieu, notre site Internet affiche de la publicité. Nous souhaitons néanmoins vous donner la possibilité de profiter du site sans publicité et sans tracking, avec votre logiciel adblocker.