Álex Márquez : Encore "beaucoup à apprendre" et des qualifs à améliorer
Álex Márquez a déjà convaincu les sceptiques durant sa première saison en MotoGP, mais il estime avoir encore des progrès à faire, surtout pour se faciliter la vie en course.

À l'heure de lancer sa deuxième saison en MotoGP Álex Márquez jouit désormais d'une perception différente. Moins observé comme le "frère de", ce qui a parfois pu lui donner le sentiment d'être une bête curieuse, le pilote espagnol s'est déjà forgé une petite réputation dans la catégorie reine grâce aux deux podiums qu'il a conquis au mois d'octobre. Deux courses solides, l'une sous la pluie du Mans, l'autre sous le soleil d'Aragón où il a même joué la victoire jusqu'au bout, et qui ont rappelé à ceux qui auraient pu l'avoir oublié qu'il avait été promu en tant que Champion du monde Moto2 et Moto3.
"C'est bien quand les gens commencent à vous regarder différemment", sourit-il. "La deuxième moitié de la saison a un peu été une surprise, car la première partie n'avait pas été très bonne. Ça n'avait pas été un désastre, mais ça avait en tout cas été une période difficile pour moi. En revanche, la deuxième partie a été vraiment très bonne. J'ai progressé de jour en jour."
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Satisfait du tournant qu'a pris sa saison à partir des tests de Misano, le pilote catalan veut à présent poursuivre sur la bonne lancée des performances qu'il a pu livrer durant la deuxième moitié du championnat. Il a toutefois bien conscience que son apprentissage de la catégorie n'est pas encore complet, le contexte très particulier de cette année 2020 n'ayant pas facilité les choses.
"Je pense qu'il me reste encore beaucoup de choses à améliorer, beaucoup à apprendre dans cette catégorie. Pour moi comme pour tout le monde, cela a été une année étrange et un peu trop courte, on va donc se rendre [cette saison] sur des pistes sur lesquelles je n'ai jamais roulé avec la MotoGP. Il y aura donc sûrement des journées difficiles, mais je pense que l'on a un bon package, une très bonne équipe, et je pense que l'on peut faire du très bon boulot", pressent-il.
"Comme je le dis chaque année, pour moi la clé c'est de travailler. On va commencer à travailler dur dès le Qatar, en essayant de nouvelles pièces. Il sera important de bien commencer la saison, pour me mettre dans le rythme. Mais mon objectif ce ne sont pas les résultats, même si au final ils sont la conséquence d'un bon travail. L'objectif est de poursuivre un peu sur la tendance de la seconde partie de l'année dernière."

Álex Márquez a clairement identifié le domaine dans lequel il veut en priorité progresser. "Il est clair qu'il faut principalement améliorer les qualifications. Parce que normalement j'ai un bon rythme le dimanche, mais en partant derrière c'est toujours difficile de remonter", concède-t-il. "Ma meilleure qualification l'année dernière c'était peut-être 11e en Aragón [il s'est aussi qualifié dixième au GP de Teruel, ndlr] : ensuite j'étais remonté jusqu'à la deuxième place, mais ça fait perdre beaucoup de temps dans les premiers tours. On a calculé que, sur certaines courses, j'ai perdu quelque chose comme quatre secondes sur un tour et sept secondes sur les trois premiers tours, alors c'est impossible à rattraper pendant la course. C'est donc quelque chose que j'ai besoin d'améliorer."
"J'ai essayé de m'améliorer un peu dans ce domaine avec le motocross et le flat-track, afin d'être un petit peu plus agressif, à la fois fluide et agressif, et d'être aussi rapide que possible en pneus neufs", décrit-il. "Physiquement, je sais aussi mieux ce dont j'ai besoin pour la Honda, qui est une moto physique et difficile. Au bout d'un an, on connait mieux son corps et ce dont on a besoin. C'était donc bien pour moi de travailler dans certains domaines, sur des choses spécifiques."
"Il faut aussi que je comprenne un peu mieux les pneus, parce que j'ai passé beaucoup d'années avec les Dunlop en Moto2, et Michelin c'est différent. Quand ils sont neufs, il faut être agressif mais dans le même temps il faut être fluide. Je dois donc mieux les exploiter et je vais y travailler pendant cette pré-saison, pour être toujours dans le coup sur le time attack."
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Bien qu'il soit transféré du team Repsol Honda vers le team LCR cette saison, Álex Márquez continuera de bénéficier du soutien direct du HRC. Il assure ne pas avoir exprimé de requête spécifique pour améliorer la RC213V, souhaitant simplement comme les autres pilotes du groupe pouvoir mieux exploiter la puissance du moteur. Les restrictions réglementaires imposées par la crise garantissent de toute façon une certaine stabilité qui n'est pas pour déplaire au jeune pilote.
"Pour cette année, je pense que Honda s'est concentré sur des petites choses, car les constructeurs ne peuvent pas changer de moteur", pointe-t-il. "Je pense donc cette année que l'on aura une moto très similaire, avec une évolution par rapport à la deuxième partie de l'année dernière, et je pense que ça peut être une très bonne moto. Je sais que Honda a travaillé très dur cet hiver et on aura de nouvelles pièces à essayer au Qatar et j'espère qu'elles vont fonctionner."
Le fait que la moto ne change pas beaucoup facilite-t-il son arrivée dans une nouvelle équipe ? "Oui, ce sera un peu plus facile", concède-t-il, "mais cette pré-saison va être très étrange parce qu'on ne va que sur une piste, on va y passer cinq jours [de tests] puis y faire deux courses… À la deuxième course au Qatar, ça va être dingue !"
"Mais ce sera important de commencer avec une moto plus ou moins identique. Après l'hiver, il faut un jour pour retrouver les sensations, c'est donc important d'avoir plus ou moins la même moto, et à partir du deuxième jour et pour les trois autres journées on va commencer à essayer différentes choses et fournir notre feedback à Honda."
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À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Pilotes | Álex Márquez |
Équipes | Team LCR |
Auteur | Léna Buffa |
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