Pour Binder, on oublie parfois "le gros cap" entre Moto3 et MotoGP

Darryn Binder a fait taire les sceptiques qui l'imaginaient évoluer au fond du classement cette année, son passage du Moto3 au MotoGP ayant fait couler beaucoup d'encre. Malgré de bonnes performances, le cap à passer reste néanmoins très important selon lui.

Darryn Binder, RNF MotoGP Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

À l'annonce de son passage en MotoGP directement depuis le Moto3, d'aucuns prédisaient une année particulièrement compliquée à Darryn Binder. Seul Jack Miller avait lui aussi été promu sans passer par le Moto2 en 2015, et ce choix avait déjà été vivement critiqué alors que l'Australien avait terminé vice-Champion du monde. Avec un palmarès bien plus maigre, Binder créait alors beaucoup d'interrogations quant au mérite et à la pertinence d’un tel saut dans le grand bain.

Pourtant, le frère cadet de Brad Binder a créé la surprise. Au guidon d'une Yamaha qui donne du fil à retordre jusqu'à Franco Morbidelli dans l'équipe officielle, le Sud-Africain a patiemment appris à dompter sa monture, sans aucune autre référence en MotoGP. Une inexpérience qui lui a finalement peut-être été salutaire, et à l'heure de dresser le bilan de la mi-saison, force est de constater qu'il est à égalité de points au championnat avec son expérimenté coéquipier, triple vice-Champion du monde MotoGP, Andrea Dovizioso.

Binder est parvenu à entrer à deux reprises dans les points, en étant partie à chaque fois depuis la 23e position. Une jolie performance qui lui a valu une 10e place en Indonésie et une 12e en Catalogne. Ce premier top 10 décroché sous la pluie à Mandalika, au terme de sa deuxième course seulement dans la catégorie reine, avait impressionné le plateau, et Binder s'était alors emparé de la place de meilleur rookie au championnat. Largement dépassé par Marco Bezzecchi depuis, qui s’est littéralement envolé avec 55 points, Binder n'est, avec ses 10 points, qu'à huit unités de Fabio Di Giannantonio, et se place devant Remy Gardner et Raúl Fernández.

"Je me donne 8/10 car je sens que c'est vraiment un gros, gros cap d'arriver du Moto3 et je pense que sur certains points je me suis pas mal débrouillé cette année", a-t-il déclaré. "Bien sûr, j'ai eu du mal à certaines courses, et j'ai chuté au Sachsenring. Mais globalement, je pense que j'ai fait du bon travail et que je me rapproche de plus en plus donc je me donne un huit. Je suis passé à côté de certaines courses, comme aux États-Unis. Je ne roulais pas bien et ensuite ma moto a eu un petit problème. Et au Mans, j'étais un peu perdu et ça m'a pris [un moment] pour retrouver la bonne voie. Mais à part ça, j'ai l'impression que ça s'est bien passé."

Darryn Binder

Darryn Binder

Le Sud-Africain comptabilise en effet trois résultats blancs et peine encore à être rapide sur l'ensemble du week-end. Un manque de régularité lié à ses yeux à son passage directement effectué en MotoGP, sans avoir auparavant connu le Moto2. Et s'il a moins de pression sur les épaules maintenant qu'il a signé quelques résultats, il n'en oublie pas pour autant le chemin qui lui reste à parcourir.

"De temps en temps, j'ai l’impression que [les gens] oublient parfois un peu, mais juste un peu, que ça a été un gros cap", a-t-il ajouté. "Vous faites quelque chose de bien et on attend de vous que vous continuiez à le faire, et parfois il faut revenir en arrière, avoir à nouveau tout son contrôle pour réavancer. Et je sens que c'est ce qu'il s'est passé au Sachsenring. J'arrivais de Barcelone, j'avais marqué des points, je faisais les choses bien, j'étais plus rapide en essais et j'ai réduit l'écart sur les premiers à chaque séance. Je me suis senti assez fort durant tout le week-end, et ensuite j'ai raté les qualifications. Vous voulez cette amélioration, mais parfois vous devez vous rappeler que c'est un gros cap, et que c'est tellement serré ici que si vous êtes à une seconde, vous êtes nulle part."

Binder peut toutefois se targuer d'avoir réussi son arrivée en MotoGP et d'avoir su faire oublier son passé de pilote agressif et très inconstant. S'il ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait, son guidon au sein du team RNF étant menacé face au nombre de pilotes sur le marché, il a déjà gagné beaucoup en faisant ce pari audacieux de sauter le Moto2. Une catégorie qu'il pourrait d'ailleurs finalement découvrir l'an prochain, s'il devait perdre sa place en MotoGP.

Avec Lewis Duncan et Mark Bremer

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