Petrucci déplore un manque de moteur sur sa Ducati
Pas banal pour une Ducati de manquer de vitesse de pointe ! C'est pourtant ce qui a gêné Danilo Petrucci au Grand Prix de Catalogne, bien qu'il ait réussi à décrocher l'un de ses meilleurs résultats de la saison.

Danilo Petrucci n'est pas homme à se réjouir d'une huitième place. Peu à peu, toutefois, il retrouve de meilleures sensations avec sa Ducati, et cela s'est confirmé à Barcelone lors du Grand Prix de Catalogne, où il a obtenu son deuxième meilleur résultat de la saison.
Cependant, le pilote italien a dû composer avec souci pour le moins handicapant sur cette piste, à savoir un manque de moteur qui l'a mis en difficulté face aux machines avec lesquelles il s'est trouvé en bagarre en course. Peu banal pour une Ducati, ce manque s'est clairement reflété dans les vitesses de pointe. Alors que les trois autres pilotes disposant de la GP20 ont à de nombreuses reprises pendant le week-end passé la barre des 350 km/h, une première à Barcelone, Petrucci a été le seul à manquer à l'appel.
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Qualifié neuvième, le pilote italien a réussi à faire bonne figure en se bagarrant durant toute la course dans le second groupe, ne cédant finalement que dans les derniers tours lorsque son pneu arrière n'a plus été en mesure de tenir le rythme.
"La course s'est plutôt bien passée. Je suis content des sensations que j'ai retrouvées avec ma moto. Par contre, je ne suis pas totalement heureux du moteur que j'ai depuis l'Autriche, car depuis le Red Bull Ring on a vu qu'on n'est absolument pas rapides", explique-t-il. "En EL4, on a vu qu'on perdait beaucoup de temps en ligne droite par rapport aux autres Ducati. En course, beaucoup de pilotes me passaient dans la ligne droite, il m'était impossible de suivre Pecco [Bagnaia] à l'aspiration et les KTM et les Honda me passaient aussi. Au warm-up, j'ai essayé de me maintenir derrière l'Aprilia d'Aleix [Espargaró] mais je n'arrivais pas à le passer."
Face au nouveau record établi en 352,9 km/h par Pecco Bagnaia, Danilo Petrucci n'est jamais allé au-delà des 347,2 km/h en essais. En course, le pilote Pramac affichait toujours la meilleure V-max du plateau, en 351,7 km/h, alors que le #9 n'a grimpé à 349,5 km/h qu'à la faveur, selon lui, de l'aspiration qu'il a pu prendre.
"On a vu qu'il y a un gros manque de vitesse de pointe. Si elle est bonne, c'est juste parce que je suis resté dans l'aspiration de Pecco dans les dix derniers tours, ce qui m'a permis de m'extraire un peu plus vite des virages, mais il m'a été impossible de sortir de l'aspiration. C'est la raison pour laquelle, en essayant plein de fois de le passer, j'ai beaucoup utilisé mon pneu arrière, et dans les trois derniers tours je me suis retrouvé très en difficulté sur ce point."
"L'année dernière, sur cette course, j'avais réussi à me défendre face à Álex Rins, or cette fois j'ai eu Álex devant moi et il m'a été impossible de rester dans son aspiration", poursuit Petrucci. "L'année dernière, ça n'était pas comme ça, or l'aéro est la même, le moteur est le même, et pourtant on souffre beaucoup en ligne droite. Et pas uniquement dans la ligne droite principale, mais aussi à l'accélération entre les virages 5 et 7, du virage 7 au 9 et du 9 au 10. C'était très difficile de passer d'autres pilotes. Je ne pouvais qu'utiliser la sortie du virage 4 et la portion qui mène au virage 5, qui est le secteur que je préfère, pour essayer de dépasser."

Devancé par Rins dès le début de course, Petrucci s'est installé dans une longue bagarre contre Pol Espargaró, Brad Binder, Miguel Oliveira et Pecco Bagnaia, rejoints à la mi-course par Takaaki Nakagami. "En course, ça a été très difficile de défendre ma position. J'ai attaqué beaucoup de pilotes au virage 5 et j'ai essayé plein de fois de passer Pecco, mais il avait une moto très rapide en ligne droite. […] Pecco a clairement été très bon pour défendre sa position, il freine tard, mais ma moto était plus lente."
Le problème étant connu avant le départ de la course, l'équipe de Petrucci a décidé de remplacer son moteur, mais sans trouver le bénéfice espéré. "On a remarqué ce manque de vitesse de pointe [samedi] et on a changé le moteur [dimanche] matin, on en a mis un qui était très frais et n'avait fait que quelques kilomètres, mais la situation n'a pas changé", regrette le pilote.
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Petrucci a finalement réussi à accrocher la huitième place, resté seul en fin de course après avoir été semé par Nakagami et Bagnaia, et avoir vu Oliveira et Pol Espargaró tomber. "Pol a tenté de me passer et j'ai essayé de me défendre en freinant très fort, mais il a freiné plus fort encore et il est tombé devant moi", explique le pilote Ducati, déjà aux premières loges lors de l'accident de Johann Zarco et Andrea Dovizioso dans le premier tour.
"Je ne pense avoir aucune faute", explique-t-il à ce sujet. "Pol a freiné devant moi et ma roue avant a touché sa roue arrière. Johann a freiné et il est tombé, mais je ne pense pas avoir de responsabilité. Je suis vraiment désolé qu'ils soient tombés derrière moi, mais j'ai failli tomber moi-même. J'ai fait très attention de ne pas toucher le frein avant, même si Pol freinait devant moi et j'ai évité de tomber moi aussi."

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À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Événement | GP de Catalogne |
Catégorie | Course |
Lieu | Circuit de Barcelona-Catalunya |
Pilotes | Danilo Petrucci |
Équipes | Ducati Team |
Auteur | Léna Buffa |
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