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L'épopée Suzuki : De Sheene à Uncini, une première ère dominatrice

Motorsport.com retrace l'Histoire de Suzuki après son départ du MotoGP. Dans ce premier épisode, focus sur la prise de pouvoir de la marque en 500cc grâce à Barry Sheene dans les années 1970, jusqu'aux sacres de Marco Lucchinelli et Franco Uncini au début de la décennie suivante.

Barry Sheene, Suzuki

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

L'épopée Suzuki

Motorsport.com retrace l'Histoire de Suzuki en 500cc et en MotoGP à travers un dossier spécial.

Suzuki a décidé de quitter le MotoGP au terme de la saison 2022, mettant fin à un chapitre entamé au GP de Valence 2014, mais l'Histoire de la marque en Championnat du monde est très riche puisqu'elle a débuté il y a 60 ans. Comme la majorité des constructeurs japonais, Suzuki a fait son arrivée au début des années 1960, dans la foulée du pionnier Honda en 1959. C'est en 50cc que la marque a connu ses premiers succès notables, et même le titre dès la première saison de la catégorie en 1962, grâce à Ernst Degner, resté célèbre pour avoir donné son nom à deux virages du circuit de Suzuka.

L'année suivante, Hugh Anderson lui a succédé au palmarès et a ajouté un succès en 125cc. Le Néo-Zélandais a conquis un second titre, cette fois en 125cc, en 1965, tandis que la catégorie 50cc est resté la chasse gardée de Suzuki : Anderson y a décroché un total de deux titres, Hans-Georg Anscheidt en a gagné trois, tandis que Dieter Braun a été sacré à son tour avec une machine nippone en 125cc en 1970.

Cette décennie 1970 a vu Suzuki éclore en 500cc, d'abord avec Jack Findlay, qui a remporté deux courses en 1971 sur une moto conçue avec Daniele Fontana, et dans laquelle un moteur Suzuki T series avait été installé. Il a fallu attendre la saison 1974 pour que le constructeur entre en son nom dans la catégorie en engageant Findlay, Paul Smart et un certain Barry Sheene.

Vice-Champion de la catégorie 125cc avec la marque en 1971 puis titré en 1973 dans l'éphémère Trophée FIM 750, championnat avec des machines de 750cc qui concurrençaient les 500cc, l'Anglais disputait aussi sa première saison complète à cet échelon en 1974. C'était alors le début de la bascule des moteurs quatre-temps vers les deux-temps, et cette époque marquait aussi la prise de pouvoir des marques japonaises sur les européennes. Phil Read a ainsi offert à MV Agusta ses deux derniers titres en 1973 et 1974, avant le dernier sacre du Roi Giacomo Agostini en 1975, l'Italien étant passé chez Yamaha.

Sheene, premier porte-étendard de Suzuki en 500cc

Barry Sheene

Barry Sheene

Et Suzuki dans tout ça ? La RG500, prometteuse avec son moteur quatre cylindres en carré et ses distributeurs rotatifs, a connu ses premiers podiums en 1974 grâce à Sheene, dès les débuts de la machine au GP de France. L'année suivante a débuté avec une effroyable chute de Sheene au Daytona 200, quand la roue arrière de la moto du pilote s'est bloquée à plus de 300 km/h, le laissant avec plusieurs fractures, au point de menacer la suite de sa carrière. Très médiatisé, cet accident a contribué à écrire la légende du pilote Suzuki, finalement sur pieds moins de deux mois plus tard. Sheene a décroché sa première victoire en 500cc aux Pays-Bas avant de récidiver en Suède. Vainqueur des deux courses dont il a vu l'arrivée cette année-là, il s'est classé au sixième rang du championnat, comme l'année précédente.

C'est en 1976 que la Suzuki RG500 a atteint l'apogée. Désormais fournie à de nombreux concurrents privés, la machine n'a laissé que deux des dix victoires à la concurrence, une pour Yamaha et une dernière pour MV Agusta avec Giacomo Agostini, qui a alterné les participations pour la marque italienne et Suzuki selon les courses cette année-là. Totalement remis de sa blessure de l'année précédente, Barry Sheene a remporté la moitié des Grands Prix au programme et a été facilement titré à trois courses du but, pour finalement devancer... une quasi-totalité de pilotes Suzuki ! Les 12 premiers du championnat pilotaient la RG500, même si parmi eux figuraient Agostini, qui n'a disputé que trois des six courses avec la machine japonaise. En perte de vitesse, MV Agusta a d'ailleurs décidé de se désengager au terme de la saison.

La domination de Suzuki et Yamaha était telle que l'année suivante, ces deux marques ont équipé l'intégralité du plateau. Barry Sheene a une nouvelle fois été inarrêtable avec six succès en dix courses et un second titre consécutif, qui allait rester le dernier de sa carrière. À nouveau sur le podium du championnat les deux années suivantes, Sheene a ensuite rejoint Yamaha, qui a mené Kenny Roberts au sacre de 1978 à 1980.

Wil Hartog et Barry Sheene, les deux premiers du GP des Pays-Bas 1977

Wil Hartog et Barry Sheene, les deux premiers du GP des Pays-Bas 1977

Suzuki restait néanmoins dominateur chez les constructeurs et la marque a empilé les titres chaque saison de 1976 à 1982 ! Privé du charismatique Sheene, la marque a pu s'appuyer sur une nouvelle génération portée par Randy Mamola, deux fois vice-Champion du monde avec elle, mais surtout Marco Lucchinelli et Franco Uncini, tour à tour titrés dans la catégorie reine.

Lucchinelli et Uncini, les Champions italiens de Suzuki

Troisième en 1980 avec sa machine engagée par Roberto Gallina, Lucchinelli a gagné cinq des 11 courses au programme l'année suivante avec la nouvelle version de la moto, la RG500 Gamma, et empoché son unique titre mondial, devant Mamola. L'Italien a rejoint Honda et n'allait plus connaître le succès, mais Suzuki a conservé l'avantage. Franco Uncini a succédé à son compatriote, tant dans son équipe qu'au palmarès puisqu'après avoir remporté cinq courses – les seules de sa carrière en catégorie reine – il est devenu Champion du monde à son tour.

Mais après ce quatrième sacre chez les pilotes et un septième chez les constructeurs, Suzuki a été frappé par les drames en 1983. Iwao Ishikawa a perdu la vie après une chute pendant les essais du GP de France et Uncini a été grièvement blessé après avoir été percuté à Assen, ce qui a mis fin à sa saison. Randy Mamola a certes sauvé la troisième place du championnat mais la firme de Hamamatsu a décidé de mettre fin à son engagement officiel.

C'est ainsi que s'est conclu le premier acte de l'épopée de Suzuki en Championnat du monde. Notre prochain épisode portera sur son retour en 500cc et l'ère Kevin Schwantz...

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