RNF explore ses options en dehors de Yamaha

Le team RNF pourrait-il se séparer de Yamaha pour se lier à Aprilia ? C'est la rumeur qui prend de l'ampleur à l'approche de la date fixée pour évaluer la relation de l'équipe malaisienne et du constructeur.

Les garages RNF

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Le marché des pilotes n'est pas le seul à battre son plein dans les coulisses des Grands Prix MotoGP actuellement. Plusieurs questions restent en suspens afin de façonner l'échiquier des équipes au-delà de la saison en cours, à commencer par la solution qui sera mise en place pour pallier le départ de Suzuki et de sa formation de deux pilotes.

Parmi les cinq autres marques engagées en MotoGP, il se pourrait qu'il y ait d'autres changements, notamment car Aprilia entend confirmer sa montée en puissance en s'associant avec un team satellite. Ceux qui évoluent déjà dans la catégorie reine sont pour la plupart certains de prolonger leur union actuelle avec leur marque partenaire. C'est le cas en premier lieu de Tech3, qui est lié à KTM jusqu'en 2026 ; cela vaut aussi pour Pramac et VR46, unis à Ducati jusqu'en 2024, et pour Gresini qui l'est jusqu'en 2023 inclus. Quant au team LCR, partenaire de choix de Honda, il est attendu qu'il officialise la prolongation de son contrat avec le HRC de façon imminente.

La situation est bien moins évidente pour RNF, structure qui a repris la place de SRT cette saison après le désengagement de Sepang et de Petronas. Yamaha avait accepté de prolonger son partenariat avec Razlan Razali mais pour un an seulement, le temps que la nouvelle entreprise démontre sa viabilité. Le mois de juin avait alors été fixé comme échéance pour évaluer la situation.

Razlan Razali n'a toutefois pas attendu cette date butoir pour explorer d'autres options, au point que des spéculations le disent déjà en négociations avancées avec Aprilia. "Les rumeurs ont commencé tôt cette année, et la décision de Suzuki ne fait que les amplifier", remarquait le patron malaisien à ce sujet dans une interview accordée à GPOne au Mans. Et d'admettre : "Logiquement, je suis obligé de regarder autour de moi étant donné que nous n'avons qu'une année de contrat avec Yamaha."

"La possibilité de changer de constructeur existe mais c'est quelque chose de difficile à faire", a souligné Razlan Razali, conscient qu'il perdrait alors les fondations posées avec Yamaha depuis 2019. "Je voudrais avoir avec Yamaha une relation comme celle qu'a eue Poncharal pendant plus de 20 ans, ou celle de Cecchinello avec Honda. De cette façon, vous courez avec le constructeur, vous gagnez et vous perdez ensemble. En tant qu'équipe, nous devons bâtir notre crédibilité, nos relations commerciales, le soutien des fans, et cela ne peut pas se faire si l'on change tout le temps de constructeur."

L'importance des liens noués est d'autant plus forte que Razlan Razali souhaite toujours faire de son équipe un junior team à proprement parler, pour retrouver une dynamique similaire à celle des saisons 2019 et 2020. "Nous avons déjà démontré que nous pouvions le faire, nos anciens pilotes sont dans l'équipe officielle. C'est le chemin à suivre, je n'aime pas que nous soyons définis comme un team satellite ou indépendant. Nous sommes un junior team, nous faisons grandir les jeunes pilotes pour le constructeur", a-t-il réaffirmé.

Volontairement critique d'Andrea Dovizioso comme il l'était de Valentino Rossi, le patron malaisien voit bel et bien ces deux recrues expérimentées comme des exceptions dans sa stratégie. Lorsque le départ de Maverick Viñales a fait bouger les pions sur l'échiquier, Yamaha a vu chez Dovizioso la possibilité de confronter son développement à la riche expérience du pilote italien, notamment avec Ducati, tandis que RNF y a gagné un sponsor italien précieux. "Nous ne serions pas ici sans WithU", n'oublie pas Razlan Razali.

"Tout ce que je peux dire, c'est que notre relation avec Yamaha est bonne et j'espère qu'il en va de même pour eux. J'espère leur avoir démontré ce que nous pouvons faire en tant qu'équipe, mais dans le sport parfois on gagne et parfois on perd", ajoutait le patron de RNF au moment de cet interview.

Une décision d'ici Barcelone ?

"Nous n'avons qu'une année de contrat avec Yamaha, c'est vrai, mais nous avons du temps pour évaluer la situation. Nous avons d'autres options, ce qui est bien, mais nous attendons", précisait Razlan Razali, disant alors s'attendre à des réponses d'ici au Grand Prix de Catalogne, au programme début juin. "Je pense que nous le saurons d'ici à Barcelone. Encore deux semaines. Si nous devions changer de constructeur, il y aurait beaucoup d'autres choses à prendre en considération, comme notre implication dans le championnat asiatique."

Sans confirmer ni infirmer les rumeurs qui disent Noale proche d'un accord avec RNF, Massimo Rivola a lui aussi insisté sur la nécessité de sceller un accord rapidement afin que le doublement des effectifs des RS-GP se passe dans les meilleures conditions.

"Nous pensons à éventuellement fournir deux motos [à une équipe satellite]", a indiqué l'administrateur général d'Aprilia Racing au site officiel du MotoGP en marge du GP de France, "et je dirais que si nous trouvons le bon partenaire, nous devons le faire vraiment en peu de temps car nous devons nous préparer correctement, d'une façon professionnelle. Nous nous développons en tant qu'équipe et aussi en tant que constructeur, donc nous ne devons pas perdre de performance dans le développement de l'équipe d'usine actuelle. Nous devons devenir plus grands, donc nous avons besoin de temps pour tout mettre en place."

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