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McRae, la troisième génération

Le patronyme McRae est ancré dans l'histoire du rallye, partageant huit titres britanniques entre Jimmy, Colin et Alister, auxquels il faut ajouter le sacre de 1995 en WRC. Le prochain sur la liste est le fils d'Alister, Max McRae, qui à 17 ans va tenter de se faire un prénom.

Max Girardo pilote une Subaru Imprezza de 1997 de Colin McRae

Rarement un nom de famille a défini un sport comme McRae le fait en rallye. La célèbre dynastie a enflammé les spéciales du monde entier et a fait connaître le WRC en Grande-Bretagne. Désormais, la troisième génération cherche à suivre les traces de Jimmy, Colin et Alister.

À plus de 14 000 kilomètres de son Écosse natale, la relève des McRae débute son aventure en rallye, en Australie, avec l'ambition de ramener l'un des noms les plus célèbres du sport automobile en WRC. Max McRae est le fils d'Alister, ancien pilote de WRC, le neveu de Colin, Champion du monde 1995, et le petit-fils de Jimmy, quintuple Champion de Grande-Bretagne des Rallyes. Dire qu'il est issu d'une famille dédiée à la discipline est un euphémisme, et il était peut-être inévitable qu'il attrape le virus à son tour.

Cette année, à 17 ans, il a participé au Championnat d'Australie de Rallye, mais il a déjà un rêve ultime en tête. "Tant que je suis dans une voiture de course et que je fais ce que j'aime, c'est le principal", explique-t-il. "Mais je veux vraiment faire du rallye et suivre la voie de ce qu'a fait ma famille. Faire du WRC est à 100% l'objectif, c'est le rêve."

La route vers le WRC a commencé à l'âge de six ans, lorsque Max a déménagé avec son père à Perth, en Australie. Il n'a pas fallu longtemps pour que le sport automobile émerge comme un objectif dans sa vie. On peut dire qu'il n'a pas manqué d'inspiration, grâce à son père qui a réussi et à l'empreinte laissée par son oncle Colin, une superstar mondiale.

Max a commencé le karting à sept ans sur un circuit de Perth, avant de remporter six titres dans l'État d'Australie-Occidentale. En 2019, à 14 ans, il est passé aux voitures, aidé par l'obtention du prix Arise Racing Driver Search, dont le jury était Nick Percat, vainqueur des 1000 km de Bathurst. La récompense était un volant à temps plein en Formula 1000, mais en raison de la pandémie de COVID-19 et de l'annulation du championnat, il a participé à des courses avec une Radical, dont la dernière très récemment sur le Wanneroo Raceway.

 

"Malheureusement, juste avant de commencer la saison, la première véritable vague de COVID a frappé le monde entier, et ça a été mis en pause pendant un an", raconte McRae. "Au lieu de faire la F1000, nous avons fait des courses avec une Radical, et ça s'est bien passé. J'ai gagné les dernières courses mais nous avons eu quelques annulations, et vous ne le croirez pas mais elles ont été annulées à cause de la météo en Australie. Il pleuvait trop."

Du temps perdu sur circuit mais gagné pour le rallye, car McRae a maintenant choisi de se concentrer pleinement sur la poursuite du chemin déjà bien tracé par ses proches. Alors que le COVID continue de faire des ravages en Australie à travers les différents États, McRae a réussi à acheter une Ford Fiesta R2, identique à celle utilisée en Junior WRC. Après un retard de livraison depuis l'Espagne, il a fait des débuts en Championnat d'Australie des Rallyes au mois de mai. "Elle a mis du temps à arriver", dit-il. "Nous l'avions commandée à Noël [2020], mais dès qu'elle est arrivée, je suis monté dedans."

McRae a déjà connu le succès avec cette Fiesta à deux roues motrices, terminant deuxième de sa catégorie sur son premier rallye national, le Rally Queensland. Mais une deuxième vague de COVID a contrecarré ses projets, l'obligeant à se contenter d'une participation au Championnat d'Australie-Occidentale. Ce qui a cependant permis de réincarner l'un des couples les plus emblématiques du rallye : un McRae au volant d'une Subaru quatre roues motrices.

"Bien sûr, quand on est pilote de course, on aime la voiture dans laquelle on est et ce que l'on fait", admet McRae. "Je pense que beaucoup de gens s'accordent à dire qu'ils veulent me voir dans une voiture de rallye, donc c'est la voie que j'aimerais emprunter. Nous devions faire le Championnat d'Australie des Rallyes cette année, et nous avons fait la deuxième manche à Queensland, la première pour moi, et ça s'est vraiment bien passé. J'ai terminé deuxième dans la catégorie deux roues motrices et deuxième junior de ma première épreuve nationale, donc c'était très bien."

"Nous espérions faire plus de manches cette année, mais elles ont essentiellement été annulées. Nous avons des épreuves sur terre en Championnat d'Australie-Occidentale, donc j'aurai du temps de roulage, et j'espère que l'an prochain je reviendrai au niveau national."

 

McRae n'est pas le premier à tenter de suivre les traces d'un père – ou d'un oncle, ou d'un grand-père – célèbre dans le sport automobile, et il ne sera pas le dernier. Mais se lancer dans une carrière en rallye avec son expérience et le nom de McRae génère de la pression et des attentes, bien qu'il ait fait preuve d'une grande maturité pour gérer cette attention supplémentaire. Il est également bien entouré pour faire face à tous les défis qui se présentent grâce à l'expérience et aux conseils d'Alister.

Cependant, ce qui est peut-être le plus admirable est le fait que, en dépit d'un nom qui peut ouvrir des portes, Max a les pieds sur terre et a conscience du travail acharné à fournir sur les spéciales comme en-dehors. C'est la condition s'il veut atteindre ses objectifs élevés.

"C'est très particulier [d'être un McRae]", confie-t-il. "C'est un peu bizarre maintenant que j'ai gravi les échelons. Je reçois beaucoup de messages et je suis mentionné dans certains trucs, alors c'est un peu étrange de s'y habituer. Mon nom ne me fera pas gravir les échelons en Rallye : pour y arriver, je dois travailler aussi dur que n'importe qui d'autre et que tous les autres jeunes de mon âge en sport automobile. Le nom aide aussi car il me donne une certaine exposition, mais je dois travailler pour entretenir mon rêve."

"En-dehors des spéciales et de la piste, c'est un peu différent. Vous avez toujours cette idée derrière la tête que vous devez obtenir les résultats pour lesquels vous êtes fait. Mais quand on est en piste, on fait ce dont on est capable : si ça veut dire gagner, on gagne, et si ce n'est pas le cas, on fait de son mieux pour s'améliorer en vue de la prochaine fois."

À quel point est-ce important pour Max d'avoir auprès de lui Alister, ancien pilote de WRC avec Hyundai et Mitsubishi et également Champion de Grande-Bretagne 1995 ?

"Il est très bien, il est un peu ennuyeux pour être honnête !", plaisante-t-il. "Non, c'est bien. Il m'a fait gravir les échelons et m'a appris tout ce que je devais savoir. L'avoir lui et mon grand-père Jimmy, je ne pourrais pas demander meilleurs professeurs ou meilleure famille. Ils m'ont appris et continueront à m'apprendre jusqu'à ce que je les dépasse. Si nous faisons des tests, il vient avec moi pour voir comment je me débrouille. Il fait tout ce qu'il peut pour que je m'améliore, même si ce ne sont que de petites choses. Mais il a seulement besoin d'entendre le son des voitures et de monter dedans. Il ne peut pas aller sur des tests sans monter dans la voiture une fois ou deux."

 

Max le reconnaît, il a les meilleurs professeurs pour l'aider à accomplir ce rêve, mais ce n'est que le tout début d'un chemin long et sinueux vers la terre promise. Le projet pour l'année prochaine est de faire une saison complète en Championnat d'Australie des Rallyes. Pour la suite, McRae a les yeux clairement rivés sur l'Europe et le Junior WRC.

"J'espère vraiment [pouvoir faire une saison complète en ARC]", insiste-t-il. "Nous en avons été privés pendant un moment [à cause du COVID], ce n'est que ma deuxième saison en rallye et j'espère que l'an prochain nous ferons des rallyes plus importants, avec du temps de roulage. Bien sûr, j'adorerais aller en Europe et notamment en WRC Junior. Ce serait un très gros objectif à atteindre. Il y a toujours le facteur économique qui entre en ligne de compte et nous avons de très bons partenaires. Ils me porteront loin et j'espère que nous pourrons aller en Europe dans les deux prochaines années."

Atteindre le WRC est réputé difficile, d'autant plus avec peu de volants libres. Mais la réussite de Kalle Rovanperä et Oliver Solberg, tous les deux fils de grands pilotes de rallye et aujourd'hui sous contrat d'usine chez Toyota et Hyundai, apporte une inspiration supplémentaire pour ramener le nom McRae sur le devant de la scène. "J'observe toujours Rovanperä et Oliver, je les regarde gravir les échelons", confirme-t-il. "Même lorsque j'étais en karting, je les observais et j'y pensais : 'C'est ce que je pourrais faire si je travaille dur'."

 

Au volant de la célèbre Subaru de son oncle

Si Max McRae a besoin d'inspiration pour réaliser son rêve de devenir Champion du monde, un tour dans la Subaru Impreza WRC 1997 de son oncle Colin devrait suffire. En 2019, il a eu la chance de piloter celle qui a remporté le Safari Rally aux mains de son oncle et de son copilote Nicky Grist. C'était pour un tournage mettant à l'honneur Max, Alister et Jimmy McRae sur une spéciale dans la forêt galloise.

"Les mots me manquent", convient Max. "Si je le faisais à nouveau maintenant, je comprendrais vraiment à quel point ça compte. J'étais un peu plus jeune, donc ça semblait être une voiture vraiment très chère, mais maintenant je comprends mieux ce qui se passe en rallye."

"La voiture m'a coupé le souffle. Je n'arrivais pas à croire qu'elle était juste devant moi. On la voit toujours dans des vidéos. J'ai cru que c'était un rêve. Je n'arrivais pas à croire qu'elle était là, et encore moins que j'allais la piloter. Être là avec Nicky Grist, mon grand-père et beaucoup de membres de ma famille, c'était vraiment spécial. Entendre les voitures entrer dans la forêt et papa les piloter comme elles ne devraient pas l'être, c'était vraiment spécial. J'aimerais le refaire un jour."

 

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