Les arguments d'Aprilia, Honda, Suzuki et KTM face à Ducati

Alors que Ducati défend la légalité de l'appendice situé à l'arrière de ses motos, ses accusateurs pensent pouvoir démontrer que cette pièce génère de l'appui et enfreint donc le règlement.

Andrea Dovizioso, Ducati Team,  Alex Rins, Team Suzuki MotoGP

Andrea Dovizioso, Ducati Team, Alex Rins, Team Suzuki MotoGP

Gold and Goose / Motorsport Images

O.P., Losail – Début mars, quelques jours avant le coup d'envoi du championnat, Danny Aldridge, directeur technique du MotoGP, a transmis aux équipes une annexe du règlement afin d'apporter des éclaircissements quant à l'utilisation d'appendices placés à l'arrière des machines et aujourd'hui pointés du doigt sur la Ducati.

Dans la première version du règlement, il était clairement spécifié que le déflecteur ne pouvait être utilisé qu'en cas de courses sous la pluie, car sa fonction principale était d'évacuer l'eau et ainsi de garantir la sécurité du pilote. Toutefois, cela ouvrait la porte à une utilisation de cette nouvelle pièce sur le sec, Ducati ayant expliqué que le but du dispositif était de refroidir le pneu arrière.

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À l'origine de la réclamation déposée par quatre constructeurs concurrents se trouve Massimo Rivola, récemment nommé PDG du département course d'Aprilia après avoir passé plus de 20 ans dans le paddock de Formule 1 où il a œuvré chez Minardi, Toro Rosso puis Ferrari.

Pour les constructeurs s'opposant à cette solution – Yamaha est resté en dehors de cette réclamation après avoir utilisé un système analogue à Valence l'année dernière –, le gain aérodynamique paraît évident. C'est ce qui a été porté à la connaissance de la direction de course, avec à l'appui un dossier technique complet préparé par Massimo Rivola, qui a mis en évidence l'appui généré par cette pièce.

"Il y a quelques semaines, Ducati s'est présenté au directeur technique avec un appendice pour le bras oscillant et un capot pour le pneu avant, et a affirmé que sa fonction principale était d'abaisser la température du pneu arrière. Le directeur technique a donné son approbation et envoyé de nouvelles directives aux équipes le 4 mars", explique Davide Brivio, team manager de Suzuki.

Avant de déposer la réclamation formelle tel que l'établit le protocole, c'est-à-dire après le début de la course, Rivola et Brivio ont pris contact avec Gigi Dall'Igna, directeur général de Ducati Corse, pour lui faire savoir que si l'une de ses motos utilisait le déflecteur une protestation serait déposée. Et ils l'ont finalement fait, tout en sachant que l'ambiguïté du règlement pousserait le panel de commissaires à rejeter leur requête en première instance et en étant convaincus que l'affaire serait tranchée par la Cour d'appel de la Fédération internationale de motocyclisme, à Genève. Et ce sera bien le cas.

"Ducati a équipé les motos de course de trois de ses pilotes [Dovizioso, Petrucci et Miller] avec les nouveaux appendices, et cela nous a poussés à déposer cette réclamation. Nous l'avons fait afin d'éclaircir la situation une fois pour toutes", ajoute Brivio.

Pour Aprilia, Suzuki, Honda et KTM, l'argument de Ducati est non seulement faux, mais truffé de contradictions. Comme par exemple, le fait que l'équipe italienne ait affirmé que la fonction principale du déflecteur au Qatar était de refroidir le pneu arrière alors que la température de l'asphalte n'atteignait pas les 25°C, avec les problèmes de chauffe des pneus qui en résultaient.

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