Espargaró convaincu par Viñales : "Il arrivera à mon niveau"
Aleix Espargaró est tout autant certain de son niveau que de la capacité de Maverick Viñales à progresser avec l'Aprilia au point que tous deux puissent faire jeu égal.
Photo de: Aprilia Racing
Massimo Rivola ne s'y trompe pas lorsqu'il couvre de louanges Aleix Espargaró. Riche d'une forte expérience, l'Espagnol est aussi celui qui a porté sur ses épaules le développement de la RS-GP au point d'en faire une machine désormais capable de prétendre au podium, voire à plus. Il sait aussi que son pilote a pu souffrir d'être une sorte de "vilain petit canard", ainsi qu'il se décrit dans MotoGP Unlimited, et que la reconnaissance de ses capacités lui va droit au cœur bien qu'il se défende de toute sensibilité face à ceux qui pourraient douter de lui.
Il faut dire que son parcours a été atypique, mais surtout avare en récompenses. Après un rapide passage d'un peu plus d'un an en MotoGP, suite auquel il est retourné en Moto2, c'est en 2012 qu'Aleix Espargaró a fait un retour cette fois définitif dans la catégorie reine, par le biais de l'inscription de machines CRT, puis Open. C'est là qu'il est monté sur le podium pour la première fois, et il a même terminé septième du championnat en 2014, convaincant Suzuki de le recruter pour 2015.
Resté pilote officiel depuis, il a dû repartir de tout en bas en 2017 avec l'Aprilia, alors très inférieure au reste du plateau. Au sein de l'équipe italienne, le coéquipier d'Espargaró a changé chaque année : Sam Lowes, Scott Redding, Andrea Iannone, Bradley Smith, Lorenzo Savadori… Il les a vus défiler et s'est imposé comme la garantie de stabilité de l'équipe, et pourtant les critiques ont souvent fait la fine bouche face à son potentiel, bloquées sur un palmarès qui ne traduit pas le leadership qu'il exerce à présent chez Aprilia. Désormais deuxième pilote le plus âgé de la grille MotoGP, Aleix Espargaró est en effet le seul à n'avoir encore jamais gagné, dans aucune catégorie, et il n'a célébré que trois podiums tout au long de sa carrière, dont deux en MotoGP.
"Je ne sais pas si c'est lié à ma carrière, mais j'ai la sensation − même si ce n'est pas quelque chose qui me dérange − que les gens ne sont pas convaincus que je sois un pilote rapide, et que chaque année ils me font passer un examen, dans le genre : 'Celui qui arrive désormais va finir devant lui !' Et celui qui arrive l'année suivante, 'c'est sûr, il va finir devant'. Ce sont tous des pilotes rapides. Quand Bradley Smith est arrivé chez Aprilia, il venait de terminer cinquième du championnat avec Yamaha, ce qui n'est pas une chose facile à réaliser. Scott Redding, il était Champion du monde. Andrea Iannone, il avait gagné beaucoup de courses avec Ducati. Maintenant il y a Maverick, qui a aussi gagné beaucoup de courses avec Yamaha", observe Aleix Espargaró.
Il faut du temps pour s'adapter
Grand artisan du recrutement de Maverick Viñales chez Aprilia, celui qui fut déjà son coéquipier chez Suzuki s'est senti une nouvelle fois dévalorisé par les critiques lorsqu'ils ont tous deux été réunis dans le stand de Noale. Depuis l'époque où il n'était qu'un rookie au guidon de la GSX-RR, le #12 s'est en effet taillé un statut de top pilote, bien qu'ayant eu un parcours instable ne lui permettant d'atteindre que la troisième place au championnat et de gagner neuf fois en dépit d'un potentiel plus prometteur encore.
Aujourd'hui, le pilote de Roses est confronté à un processus d'adaptation complexe chez Aprilia, ce qui ne l'a mené qu'une fois dans le top 10 pour le moment. Mais tout en se voyant comme la référence que son acolyte doit désormais chercher à égaler, Espargaró reste convaincu que le travail de Viñales paiera et qu'il retrouvera la vitesse dont il a su faire preuve avec Suzuki comme avec Yamaha.
"Moi, j'essaye de faire mon maximum. Sincèrement, je me sens bien avec l'Aprilia et je pense que ce n'est pas simple de me battre avec la même moto. Franchement, je ne vois pas de grande différence entre le Maverick d'ici et celui de chez Yamaha, car si on regarde un peu en arrière, l'an dernier il avait gagné la course du Qatar donc il continue à être un pilote très rapide."
"C'est vrai qu'à cette époque-là [chez Suzuki], il était un peu plus 'vierge', dans le sens où il n'avait pas d'expérience. Il réfléchissait sûrement un peu moins, il s'amusait un peu plus sans avoir de pression. Je pense que c'est la seule différence. Le problème, c'est que maintenant nous voudrions que ça aille vite, qu'il soit déjà devant, mais il faut du temps pour s'adapter à l'équipe, à la moto. C'est probablement le championnat avec le plus haut niveau de l'Histoire, c'est impressionnant, mais Maverick est un pilote fort, c'est sûr qu'il arrivera à mon niveau."
Avec Charlotte Guerdoux
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