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Comment Force India assurait sa survie face au manque d'argent

Directeur technique de Racing Point, Andrew Green est revenu sur les énormes difficultés financières subies par l'écurie lorsqu'elle s'appelait encore Force India, avant le rachat par un consortium mené par le milliardaire Lawrence Stroll à l'été 2018.

Esteban Ocon, Force India VJM11, devant Sergio Perez, Force India VJM11

Photo de: Andrew Hone / Motorsport Images

L'équipe Force India a longtemps eu le plus petit budget du plateau, et si elle est parvenue à faire des merveilles – notamment la quatrième place du championnat des constructeurs en 2016 et en 2017 – cela n'a pas été une mince affaire. Le besoin de faire des économies était omniprésent, comme se le rappelle Andrew Green, directeur technique de la future structure d'usine Aston Martin, dans le podcast Beyond The Grid.

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"Il n'était pas vraiment logique que nous soyons sur la grille", indique Green quant au printemps 2018, quelques mois avant que l'écurie ne soit placée sous administration. "Nous étions à l'agonie. Nous peinions à payer… À un moment, nous n'avions pas de quoi mettre du papier dans les imprimantes. Nous avons adopté une philosophie à l'époque : 'Il faut dépenser notre argent avec sagesse'. Et le dépenser avec sagesse, cela signifie le dépenser pour la voiture et faire la course. Et si nous pouvons nous en tirer sans mettre du papier dans la photocopieuse ou sans tondre la pelouse devant l'usine – on aurait dit une prairie ! – alors qu'il en soit ainsi. Nous nous disions que nous n'étions pas là pour l'esthétique mais que nous étions là pour faire la course."

"Tout le monde était d'accord, tout le monde était conscient que nous souffrions à cause du manque d'argent. Nous savions que nous ne gâchions pas le moindre centime. Nous faisions des réunions pour réévaluer comment nous allions dépenser le peu d'argent dont nous disposions, et c'était ça tous les jours. C'était vraiment beaucoup de travail. Ce n'est pas ce que je m'attendais à faire en tant que directeur technique, à ce stade de ma carrière. On s'imagine être davantage focalisé sur la voiture, tirer le meilleur de la voiture et la mener dans la bonne direction d'un point de vue technique. Oui, on fait tout ça. Mais les contraintes financières étaient juste monumentales. Cela prenait le dessus sur notre journée de travail."

Andrew Green, directeur technique, Force India

Andrew Green sous les couleurs de Force India en 2017

La crise était telle que l'équipe devait réfréner les ardeurs de ses pilotes Sergio Pérez et Esteban Ocon, qui avaient d'ailleurs une certaine tendance à s'accrocher en course. Pourtant, leurs patrons se montraient très clairs sur la nécessité de garder la monoplace intacte. "À chaque fois !" affirme Green. "À chaque fois qu'ils montaient dans la voiture et que ce n'était pas les qualifications. Puis en qualifications, nous leur disions : 'C'est pour ça qu'on est là, vas-y !'. Mais lors de chaque autre séance, dès le premier jour des essais hivernaux, on leur rabâchait : 'Cette voiture, c'est la seule que tu aies. Si tu la casses, tu ne fais pas la course'."

"C'était dur pour eux. Dur. Car ils ont besoin d'explorer les limites de la voiture avant d'aborder les qualifications. Et nous les freinions, en ce sens. Mais ils s'y sont habitués. Et ils savaient ce qui était attendu d'eux. Nous savions qu'il y avait toujours un gain de temps entre les essais libres et les qualifications. Nous avions toujours ça dans la poche. C'était bien. Mais c'était aussi vraiment difficile à gérer. Car quand on commence à piloter la voiture de manière plus agressive… ça change. Les caractéristiques de la voiture changent, les pneus changent complètement. Il nous fallait donc prévoir ça, et nous avons appris à anticiper ce qu'allait faire la voiture le samedi après-midi. Cela faisait partie de l'équation."

Racing Point est désormais dans une situation bien plus favorable grâce au budget insufflé par ses nouveaux propriétaires, avec davantage de ressources financières comme humaines.

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