Yamaha "plus ouvert d'esprit" mais encore sur la réserve

Constatant des lacunes dans son développement moteur, Yamaha surfe à son tour sur la vague actuelle venue de la F1 en recrutant Luca Marmorini, mais continue de suivre néanmoins sa conduite de toujours.

La moto de Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Marc Fleury

Cette saison, plus que jamais, le fossé semble se creuser entre les marques japonaises emblématiques engagées en MotoGP et les européennes, arrivées plus récemment et avec un fonctionnement complètement différent. Empêtrés dans une configuration difficile à modifier, Yamaha voit un seul de ses pilotes capable d'être performant avec sa moto, Honda se retrouve avec une machine capricieuse qu'aucun de ses quatre représentants ne parvient à faire gagner, pas même Marc Márquez, et Suzuki a décidé de quitter la catégorie en fin de saison.

La vague de renouveau que font souffler Ducati et Aprilia, et dans une moindre mesure KTM, est en train d'atteindre les constructeurs asiatiques, bien qu'ils se soient montrés réticents à se restructurer. Avec un état d'esprit venu de la Formule 1, la marque de Noale a dernièrement prouvé sa réussite en passant du fond du classement à la victoire en seulement deux ans.

Bon gré mal gré, Yamaha est le premier à avoir fait un pas vers ce type de fonctionnement, quand Honda continue pour l'instant sur la même ligne directrice. La marque aux diapasons a en effet recruté Luca Marmorini, ancien directeur technique moteur de Toyota en F1 de 1999 à 2009, puis de Ferrari de 2009 à 2014 et ensuite consultant auprès d'Aston Martin. C'est précisément dans ce rôle de consultant qu'il rejoint les rangs de Yamaha, une nouvelle qui a évidemment réjoui les pilotes mais aussi Massimo Meregalli, le team manager de l'équipe officielle.

Luca Marmorini et Tsutomu Tomita au GP de Saint-Marin de F1 en 2004.

Luca Marmorini et Tsutomu Tomita au GP de Saint-Marin de F1 en 2004.

L'Italien y voit une ouverture très importante de la part des responsables japonais, qui pourraient ouvrir la porte à d'autres changements. "On n'a pas de l'espoir qu'avec cette nouvelle synergie, mais aussi avec la façon dont ils ont peut-être changé d'état d'esprit au Japon", a-t-il expliqué. "Ils travaillent toujours en interne mais maintenant ils sont plus ouverts d'esprit et concentrés pour améliorer la moto et les résultats. Je m'attends à voir les effets de cette collaboration, probablement en fin de saison parce qu'ils travaillent déjà pour le moteur de l'an prochain. Je suis heureux et très confiant."

Toutefois, cette ouverture d'esprit en reste à ses prémices avec un socle de fond qui devrait mettre du temps à évoluer complètement. "Notre philosophie a toujours été de ne pas faire de révolution et je crois que cette année, particulièrement, on le prouve", a ajouté Meregalli auprès du site officiel du MotoGP.

"En nous basant sur ce qu'on a, on commence tous les GP avec beaucoup d'informations et on essaye d'améliorer ce qui était déjà, selon moi, très bon. C'est sûr qu'en termes de vitesse de pointe on a une grosse marge de progression, mais on ne peut rien faire durant la saison. On essaye et on espère avoir de nouvelles choses à Silverstone. Mais à part ça, je pense que notre moto a d'autres points forts. Actuellement, il n'y a malheureusement que Quartararo qui soit en mesure de l'exploiter de la bonne façon."

Avec Vincent Lalanne-Sicaud

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