Un temps pour courir, l'autre pour rediscuter selon les écuries
Les écuries assument leur volonté de courir le Grand Prix d'Arabie saoudite mais n'excluent pas de rediscuter ultérieurement de l'avenir de l'épreuve.
Au lendemain d'une très longue journée à Djeddah, où la suite du Grand Prix d'Arabie saoudite a un temps été menacée par l'attaque ayant visé un site pétrolier à une quinzaine de kilomètres du circuit, les écuries estiment qu'il faudra discuter des suites à donner. Les directeurs d'équipe étaient tous d'accord pour poursuivre le week-end vendredi soir, après avoir reçu des garanties de sécurité des autorités saoudiennes et de la Formule 1, mais il a fallu convaincre les pilotes. Ce dernier point a été plus compliqué, une réunion ayant duré plus de quatre heures entre les protagonistes, finalement convaincus en dépit de leurs inquiétudes.
Ce samedi, les écuries restent persuadées que la bonne décision a été prise pour ce week-end, mais la tendance est claire : il faudra évoquer à nouveau cette situation ainsi que l'avenir de l'épreuve saoudienne une fois le Grand Prix terminé.
"Nous ne sommes pas responsables du calendrier, mais la situation ici dure depuis plusieurs années", rappelle Jost Capito, directeur de Williams. "Je crois qu'il y a eu une attaque de missile pendant la course de Formule E en début d'année dernière, et il n'y a pas eu de préoccupations pour venir ensuite ici en fin d'année. Donc la situation ce week-end n'a pas changé du tout. Je pense que la discussion aurait dû avoir lieu auparavant. Et maintenant, ce sera après, mais pas pendant le Grand Prix. Tant que nous avons confirmation qu'il y a la sécurité, alors nous sommes en lieu sûr."
La position de l'Allemand est partagée par son homologue chez Haas, qui estime que "ce n'est pas le moment de discuter si c'est bien ou pas d'être ici". Günther Steiner estime en revanche que "cela viendra à l'avenir, et ce sera discuté", avant d'ajouter : "La FIA et la FOM analyseront et décideront quoi faire. Mais je pense que pour le moment, nous devons nous concentrer sur le Grand Prix de ce week-end, l'amener à son terme et puis repartir de zéro."
Les violons sont accordés sur ce point entre les écuries, ce que confirme Mike Krack chez Aston Martin : "Il y aura certainement beaucoup de discussions après ce Grand Prix. Mais encore une fois, je ne peux que répéter que ce ne sont pas les équipes qui font le calendrier, ce sont la FIA et la F1. Et évidemment, nous donnerons un avis si on nous le demande."
Une position unanimement assumée
La question de la légitimité d'un Grand Prix en Arabie saoudite n'est pas nouvelle et plusieurs positions sur ce sujet s'affrontent. Pour Andreas Seidl, à la tête de McLaren, il ne s'agit toutefois pas d'une difficulté à trouver l'équilibre entre les bénéfices économiques et la morale.
"Franchement, pour moi ce n'est pas la question", avance-t-il. "Je suis à l'aise au sein de la Formule 1 en tant que sport mondial, en étant membre d'une équipe qui a la chance d'aider positivement le changement dans les pays où nous allons et où, par exemple, des cultures différentes existent. C'est pour moi l'intérêt de cette discussion, et je pense aussi que nous ne devrions pas reculer ni nous fermer à ces pays à cause des critiques que nous recevons."
"Je vois la chance unique que notre sport a de partager cette passion pour la Formule 1 et également de mener des changements positifs. Et ce n'est pas seulement économique pour le pays, mais aussi en termes de changement positif pour la société. C'est pourquoi, je le répète et je l'ai dit avant, je suis à l'aise avec la décision que prend la Formule 1 de courir."
Chez Ferrari, Mattia Binotto ne le nie pas, il y a eu de réelles inquiétudes au cours de la journée de vendredi, mais les discussions ont ensuite permis selon lui de prendre la meilleure des décisions possibles.
"Nous étions tous préoccupés, car ce n'est pas normal que ce genre de choses se produise tout près du circuit", explique-t-il. "Nous avons reçu des garanties de la F1, des autorités du gouvernement saoudien et des agences de sécurité, que tout était sûr et sous leur contrôle. Je crois que c'est ce qu'il fallait expliquer aux pilotes."
"Nous leur avons expliqué la situation et nous leur avons fait comprendre que nous étions en sécurité. Et je pense qu'après ces longues discussions, qu'il est important de mener de manière transparente, ils ont simplement compris et soutenu le fait qu'il était important de rester et de continuer le week-end, de piloter ici en Arabie saoudite. Dans un sens, je pense que quitter le pays n'aurait tout simplement pas été le bon choix. Et je pense qu'il n'y avait aucune bonne raison, avec les garanties que nous avons obtenues, de quitter le pays."
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