Bilan 2015 - Merhi, le sursis permanent
Dernier pilote titularisé avant le début de la saison, Roberto Merhi aura vécu une année étrange où ses progrès ont été aussi constants que sa place de titulaire était instable.
Le 10 mars dernier, à trois jours des premiers tours de roues de la saison 2015, celui qui a terminé troisième de la saison 2014 de Formule Renault 3.5, derrière Carlos Sainz et Pierre Gasly, est nommé pilote Manor aux côtés de Will Stevens.
Il occupe alors le dernier baquet qui était libre sur la grille, au sein d’une écurie qui était proche de la disparition totale à l’hiver. Pas totalement novice au volant d'une F1, ayant disputé trois séances d'essais libres avec Caterham, il doit faire face à un défi de taille : s'adapter rapidement à son équipe tout en sachant que son passage est provisoire, tout cela à concilier avec un engagement en Formule Renault 3.5.
De surcroît, le poids de l'Espagnol est aussi un problème puisqu'il pèse 10 kilos de plus que Stevens. La répartition des masses dans la voiture n'est pas aisée et rend les réglages délicats.
Des débuts difficiles
Dans ces conditions, le début de saison est délicat : sans roulage à Melbourne, la faute à une écurie qui n’était pas en capacité de prendre la piste, il est le seul pilote à parvenir à se qualifier à Sepang et aussi le seul à prendre part au Grand Prix, dont il rallie l’arrivée, à trois tours de Sebastian Vettel.
Merhi sait qu’il est en sursis : il ne dispose pas d’un sponsor et n’a donc pas de budget, au sein d’une équipe qui en manque cruellement. "Pour le moment, nous ne savons pas jusqu’à quand j’aurai le volant," expliquait-il ainsi à la radio ibérique Cadena COPE.
À partir de la Chine, quand les deux pilotes Manor peuvent disputer les qualifications, Stevens devance allègrement son équipier qui accuse un retard de sept dixièmes à une seconde dans l’exercice chronométré. En course, Merhi ne fait pas d’étincelles. Il évoque pour sa défense des différences entre les pièces des deux monoplaces de l’écurie britannique.
Sur une pente ascendante
À Monaco cependant, un déclic semble se produire : pour la première fois de l’année, après des qualifications moins difficiles, il parvient à terminer devant le Britannique en course. Au Canada, pour la première fois, il se qualifie devant Stevens, pour 14 millièmes, et confirme le lendemain en le précédant à l’arrivée.
Au milieu de saison, les deux hommes font jeu égal, Merhi devançant régulièrement Stevens en qualifications et en course. Il inscrira même, à Silverstone, le meilleur résultat d'une Manor cette saison en terminant 12ème d'une course marquée par de nombreux abandons et une averse importante en toute fin d'épreuve, même si cette performance sera égalée à Austin par un certain... Alexander Rossi.
Remplacé par Rossi
Car finalement, au moment où Merhi semblait avoir trouvé son rythme, Manor annonce à quelques jours du Grand Prix de Singapour que Rossi va prendre sa place et ce dès Marina Bay. Ironiquement, le pilote au n°98 se retrouve en conférence de presse des pilotes le jeudi, pour une course qu’il ne disputera pas.
"Je suis arrivé ici lundi, et c’est à ce moment que l’écurie m’a fait savoir que je ne piloterai pas ce week-end, et que Rossi me remplacerait lors de cinq courses à venir," explique-t-il devant les journalistes présents, avant d’expliquer qu’il comprend parfaitement cette décision visant à assurer l’avenir de la structure.
L’Américain étant pris par les deux derniers meetings de la saison en GP2, Merhi aura l’occasion de retrouver son baquet lors des GP de Russie et d’Abu Dhabi. À Sotchi, après deux courses d’absence, il parvient à battre Stevens en course. Il n’aura pas la même réussite à Abu Dhabi.
Au final, la saison de Roberto Merhi est teintée d’un goût d’inachevé : au moment où il semblait pouvoir s’inscrire durablement dans une lutte avec Will Stevens, son remplacement a coupé cet élan. Au-delà du sursis permanent qui a marqué son année, les coups d’éclat du rookie n’auront pas été légion, au volant d’une monoplace et avec un moteur tous deux vieux d’un an.
"Au début de la saison, quand je suis arrivé à Melbourne avec l’équipe, elle m’a donné une chance formidable d’y être intégré, et de devenir leur pilote," avait-il confié, philosophe, à Singapour. "Je ne savais pas combien de temps ça allait durer, mais j’ai quand même pu disputer [13] courses. C’est beaucoup pour un pilote en F1. Manor m’a donné la chance d’être dans la voiture, et je tiens à les remercier."
Roberto Merhi en 2015
GP disputés | 13 |
Tours parcourus | 737 |
Top 10 | 0 |
Meilleur résultat | 12e (Gde-Bretagne) |
Meilleure qualification | 18e (Canada) |
Point marqués | 0 |
Abandons | 1 |
Clt Championnat | 19e |
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