Analyse

Bilan saison - Kvyat et Red Bull, l'inéluctable divorce

Daniil outragé. Daniil brisé. Daniil martyrisé. Mais Daniil libéré !

La voiture accidentée de Daniil Kvyat Scuderia Toro Rosso STR12

La voiture accidentée de Daniil Kvyat Scuderia Toro Rosso STR12

Zak Mauger / Motorsport Images

Bilan F1 2017

Le bilan de la saison 2017 de Formule 1, pilote par pilote.

Depuis que Daniil Kvyat a été remplacé par Max Verstappen chez Red Bull Racing en mai 2016, rétrogradé chez Toro Rosso, la question n'était pas vraiment de savoir si le Russe allait quitter la famille Red Bull mais plutôt quand.

Le reste de la saison 2016 avait été particulièrement difficile, Kvyat ne marquant que quatre points lors des 17 dernières courses de l'année, et les rumeurs de son remplacement par Pierre Gasly se faisaient déjà très pressantes. Le géant des boissons énergisantes a toutefois décidé de laisser une dernière chance au Champion GP3 2013, de nouveau aligné aux côtés de Carlos Sainz en 2017.

Cette dernière chance, Kvyat n'a pas su la saisir. Le bilan comptable est évidemment en sa défaveur, avec seulement quatre unités au compteur face aux 48 engrangées par Sainz lors des courses disputées ensemble par ces deux pilotes, qui sont régulièrement associés depuis le début de leur carrière en monoplace... cette fois avec un contraste plus marquant que jamais.

Daniil Kvyat, Scuderia Toro Rosso STR12

Certes, il y a eu quelques abandons provoqués par des problèmes techniques – hydraulique en Chine, vibrations au Canada, électrique en Azerbaïdjan. Mais il était loin derrière Sainz à Shanghai, il n'aurait marqué que deux points à Montréal et la course venait à peine de commencer à Bakou. Si l'on ajoute Monaco, où Kvyat s'est fait harponner par Pérez alors qu'il était neuvième, cela fait quatre points dont on peut considérer avec plus ou moins de certitude que le Russe a été injustement privé... bien loin de ce qu'il faudrait pour rivaliser avec son coéquipier.

En effet, Kvyat n'a jamais été au niveau. Pas forcément en qualifications, où le score de 8-6 à l'avantage de Sainz est loin d'être scandaleux, surtout avec un écart moyen de 34 millièmes de seconde à l'avantage de l'Ibère sur les 14 séances. Mais surtout en course, Kvyat n'ayant que très rarement paru en mesure de vaincre son partenaire.

Le pilote Toro Rosso a semblé perdre pied progressivement, pris dans ce cercle vicieux qui ne cessait de le tirer vers le bas. Les dirigeants de l'écurie n'auront pas apprécié la collision des deux STR12 qui a contraint Sainz à l'abandon au premier tour du Grand Prix de Grande-Bretagne, provoquée par la perte de contrôle de Kvyat. À la trêve estivale, ce dernier était au bord du gouffre, ayant reçu dix points de pénalité sur sa licence, à deux doigts d'une course de suspension.

Daniil Kvyat, Scuderia Toro Rosso STR12

Il n'en aura finalement rien été. Car l'accident de Kvyat après quelques tours seulement à Singapour fut la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Red Bull a écarté son pilote pour faire prendre de l'expérience à Pierre Gasly en vue de 2018, ne faisant revenir Kvyat qu'à Austin lorsque Carlos Sainz est parti chez Renault et que le Français était pris par la Super Formula. Cette gestion des pilotes a été fortement critiquée pour son insensibilité et son manque d'humanité, donnant l'impression que Kvyat était vraiment la cinquième roue de la monoplace. En tout cas, le point marqué sur le Circuit des Amériques n'aura rien changé et c'est Brendon Hartley qui sera associé à Gasly la saison prochaine.

Outragé, brisé, martyrisé, Kvyat est désormais libéré de la pression de Red Bull mais doit tourner la page de la Formule 1, à 23 ans seulement. Peut-être serait-il à son aise chez Williams, dans un environnement plus favorable, mais il est possible que nous ne le sachions jamais. Toujours est-il qu'un pilote de son talent, même s'il peine parfois à concrétiser, devrait être un remplaçant de luxe en cas de blessure pour les équipes qui n'ont pas de pilote de réserve. Quant à ce récent test en NASCAR Euro Series, espérons qu'il n'est pas représentatif de son avenir : ce serait un gâchis.

Les chiffres de Toro Rosso en 2017

Toro Rosso, le bilan

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