Isack Hadjar a découvert la F1 : "Je me sentais submergé"
Les Essais Libres 1 du Grand Prix de Mexico ont été le théâtre des premiers tours de roue d'Isack Hadjar en Formule 1. Le Français s'en est bien acquitté, ayant parcouru 25 tours sans accroc et sans chercher la limite, puisqu'il a tourné à 1,4 seconde de Daniel Ricciardo. Il revient sur ces premiers pas dans l'élite.
Cela semble s'être bien passé, Isack. Vous n'aviez jamais roulé, pas même dans une ancienne voiture ?
Pas même un run de démonstration, zéro kilométrage. C'était vraiment ma première fois dans une F1. La meilleure voiture que j'aie piloté avant était une F2, alors je suis content.
À quel point était-ce difficile de faire ces deux premiers tours avec l'anti-calage ?
Il se passe tant de choses avec toutes les procédures et le trafic que je me sentais submergé. C'était vraiment dur au début, mais j'ai trouvé le rythme assez vite, et à la fin, j'avais l'impression d'avoir fait ça depuis un moment.
Le rythme est arrivé quand vous avez fait le second run. Vous avez évoqué un sous-virage en milieu de courbe. Comment avez-vous tenté de trouver le bon équilibre pour la voiture ? Cela a semblé être un problème persistant.
Oui, j'ai eu du mal à faire un tour sans trafic, alors je levais le pied assez souvent et les températures descendaient beaucoup. Côté pilotage, je n'utilisais pas les freins correctement : je ne freinais pas assez à l'arrière, j'utilisais trop l'avant. Mais le relais de course a été le plus intéressant et j'ai pu expérimenter l'ajustement de [la répartition de freinage], alors c'était bien.
Vous avez perdu du temps dans le stadium lors de votre second tour d'attaque en tendres. Avez-vous commis une erreur que nous n'aurions pas vue ?
Je savais que j'étais dans un tour vraiment bon, alors j'ai essayé d'attaquer vraiment fort et j'en ai trop fait. Je n'ai pas pu prendre le virage, alors j'ai dû avorter ma tentative. C'était dommage, car j'ai laissé filer quatre dixièmes. C'était juste avant l'épingle, la grosse zone de freinage. Je suis arrivé assez vite et je savais que j'allais heurter le vibreur. Je ne voulais causer aucun dégât, alors j'ai avorté.
Vous aurez une autre opportunité avec Red Bull à Abu Dhabi. Vous devez attendre ça avec impatience.
Je pense que c'était une bonne préparation pour Abu Dhabi. J'y ai goûté pour la première fois. Je sais ce que ça fait de piloter une F1. Alors à Abu Dhabi, j'essaierai d'être plus performant.
L'intérim de Liam a-t-il créé des opportunités pour vous ? Vous deviez faire une séance d'EL1, vous allez en faire deux ?
Ça m'a vraiment aidé à avoir deux essais libres, sinon ça n'aurait pas été le cas.
Isack Hadjar au volant de l'AlphaTauri AT04 à Mexico.
Mais c'est une fantastique opportunité de montrer ce dont vous êtes capable et de vous mettre en position d'être pilote de réserve à temps plein l'an prochain…
Je l'espère. Mais j'espère faire des EL1 à nouveau la saison prochaine. C'était une très bonne expérience, j'ai beaucoup appris.
Vous devez être soulagé d'avoir connu cette bonne séance et pris en confiance après une saison difficile en Formule 2…
J'étais vraiment inquiet, à vrai dire. J'étais excité mais surtout inquiet car je sais que la marche est très haute par rapport à la F2. Je me suis senti soulagé après le premier run. Je me suis dit : "OK, j'y arrive, ça va". Ça s'est mieux passé que prévu.
Avez-vous eu l'impression de prendre en confiance ?
Oui. Dans le premier run, la puissance elle-même en ligne droite était folle. L'accélération, le freinage, c'était juste trop ; il fallait d'abord que je prenne confiance juste avec ça avant d'essayer de travailler sur mon pilotage et de progresser.
Avez-vous été surpris par la constance dans certains domaines avec des tours consécutifs en pneus tendres et le long relais à la fin ?
Ma constance était bonne. Franchement, je trouve ça assez facile d'être constant quand on est loin de la limite. Dans les virages rapides, je n'y étais pas. Par rapport à Daniel [Ricciardo], c'était autre chose, mais j'imagine que c'est normal. Dans le dernier relais, j'ai juste essayé d'être vraiment constant, et je le voyais sur les chronos.
Helmut Marko vous a appelé le "petit Prost". Qu'en pensez-vous ?
Il m'a dit ça il y a deux ans. Je ne sais pas pourquoi, mais je prends !
Il était appelé le Professeur. Il était célèbre pour son approche an analytique et technique. Avez-vous la même approche du sport auto ?
Franchement, à part le pilotage, l'ingénierie m'intéresse vraiment. Personnellement, je ne vois pas les débriefings et le travail avec les ingénieurs comme un travail. C'est super intéressant, on apprend plein de choses et ça aide à progresser dans ce qu'on fait. C'est un excellent outil à avoir.
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