Les secrets de la maturité de Lewis Hamilton
Après avoir remonté un retard de 43 points sur son coéquipier Nico Rosberg, le transformant en un avantage de 19 unités, Lewis Hamilton aborde la deuxième moitié de saison en favori pour un troisième titre mondial consécutif.
Photo de: Daimler AG
Un tel succès au championnat serait la preuve que ce Lewis Hamilton plus mûr a appris à ne pas laisser l'adversité le décontenancer.
Le Britannique avait la réputation de porter son cœur en bandoulière, laissant parfois ses émotions se mettre en travers de ses performances. Or, la saison de Formule 1 actuelle l'a vu rester concentré sur son travail malgré les obstacles qui se sont opposés à lui.
Mais que se cache-t-il derrière l'approche plus mûre de Hamilton ? Est-ce la conséquence naturelle de l'âge, ou le pilote Mercedes a-t-il travaillé là-dessus ?
"Je pense que c'est vraiment lié au fait de grandir et d'avoir l'âge que j'ai, mais je pense que c'est aussi mon interprétation des difficultés d'autres personnes", confie le triple Champion du monde.
"Vous savez, beaucoup de gens connaissent des temps difficiles, mais mon frère... quand il était petit et qu'on jouait au basketball ou au football, c'était facile pour moi de taper dans le ballon mais mon frère trébuchait, tombait."
"C'est facile de le faire tourner en bourrique parce qu'il ne peut évidemment pas mouvoir ses jambes comme nous. Il tombait, se relevait et ne s'est pas plaint une seule fois, il ne s'est jamais plaint qu'il n'arrivait pas à me prendre la balle ou que je le battais facilement. Il se relève encore et encore, il continue à essayer avec encore plus d'ardeur, et j'imagine que c'est vraiment utile, ce genre d'expérience."
"Je pense que je suis à un moment de ma vie où avec l'âge, les priorités changent et on comprend ce qui est une priorité ou non. On ne se retrouve pas pris dans ce qui n'est pas important."
"Je pense qu'en grandissant, ces priorités deviendront de plus en plus claires, j'imagine. Mes amis me disent que quand on a des enfants, ça change à nouveau, mais j'ai vraiment le sentiment d'être dans cette transition, d'avoir passé cette transition et maintenant, je ne laisse plus les difficultés m'obséder. Je les traverse très vite et je retourne la situation."
Pas de psychologue pour Hamilton
Plusieurs rivaux de Hamilton ont requis l'aide de psychologues sportifs pour mieux comprendre leur comportement, et par conséquent, devenir de meilleurs pilotes.
Felipe Massa ne tarit pas d'éloges sur l'aide qu'il a reçue pour revenir à la compétition après son accident lors des qualifications du Grand Prix de Hongrie 2009, tandis que Romain Grosjean a démontré une opinion similaire après ses nombreux accidents de la saison 2012, devenus rares.
Hamilton, cependant, préfère gérer cet aspect seul. "Je ne parle pas aux gens", déclare-t-il. "Je ne parle à personne. J'essaie de grandir moi-même. Je pense que nous sommes tous géniaux au fond de nous, et parfois, nous laissons d'autres choses se mettre en travers de notre chemin, et nous nous perdons. Nous disons ce qu'il ne faut pas, nous pensons ce qu'il ne faut pas. Pendant un instant on sort de la route pour finir par retrouver son chemin d'une façon ou d'une autre."
"Je pense que je m'améliore dans ce domaine, c'est tout. Comme je l'ai dit, à l'époque, j'éprouvais une telle colère après avoir fait une erreur que je ne quittais pas la chambre d'hôtel pendant des jours, par exemple. Maintenant, quand je quitte le circuit et que je rentre chez moi, je le sens un peu mais demain est un autre jour, c'est un moment nouveau."
"J'ai simplement ce nouveau point de vue selon lequel tout ce que je peux faire, c'est changer ce qui m'attend, aider à faire changer ce qui m'attend, plutôt que le passé, pour lequel je ne peux rien faire."
"La vie est étrange. Parfois, on trébuche et on traverse ces montagnes russes émotionnelles, mais en tant qu'athlète, on parvient quand même à garder son sang-froid, voire même à se renforcer grâce ces expériences."
Trentenaire
Fêter ses 30 ans l'an dernier a été un tournant pour Hamilton, à la fois en tant que pilote et en tant qu'homme. "Je pense que l'an dernier, quand j'avais 30 ans, j'étais dans la première année des meilleures années de ma vie. C'est ce qu'on dit, non ?"
"La trentaine me réussit plus que jamais. Je prends vraiment du plaisir et je pense que c'est grâce au fait que je suis mûr et que je sais ce que je veux. Je côtoie généralement des gens qui sont plus jeunes que moi pour la plupart, c'est moi le plus vieux."
"Je suis enfin capable de regarder quelqu'un qui a 25 ans, ou moins, et de lui donner des conseils, ce que je n'avais jamais été en position de faire auparavant. 'J'ai six ans de plus que toi et voilà ce dont j'ai fait l'expérience pendant ces six années, il te reste beaucoup à apprendre, donc ne t'inquiète pas'. Ce genre de choses."
"C'est un peu fou, j'ai escaladé cette colline et j'espère que la descente ne va pas être trop escarpée. Je suis au sommet !"
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